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Autre libellé
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Provinciae Campaniae Societatis Jesu
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Type d'organisme
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Ordres monastiques et religieux
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Domaine d'activité
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Enseignement secondaire
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Enseignement supérieur
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Description
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Sous l'Ancien Régime, les Jésuites dispensent un enseignement gratuit pour les externes et en latin. Le cursus complet est d'une durée de huit années. L'enseignement est payant pour les internes, avec intégration possible à la Compagnie. Les classes définies par le Ratio Studiorum de 1599 sont les suivantes :
1/ Sextani / sixième, grammaire
2/ Quintani / cinquième, grammaire
3/ Quartani / quatrième, grammaire
4/ Tertiani / troisième, grammaire
5/ Humanistae / humanités
6/ Rhetores / rhétorique
7/ Logici / logique
8/ Physici / physique
Les âges d'entrée des collégiens, les niveaux de sortie, comme les origines socio-culturelles se montrent grandement variables, comme le mesurent les études statistiques de François de Danville. Plusieurs catégories d'établissements, ainsi qu'une organisation interne, permettent aux professeurs jésuites de se former à l'enseignement et d'ensuite enseigner en Collège, voire en Université.
L'introduction de chaires de mathématiques en Lorraine est due à Stanislas. Les chaires ducales de Pont-à-Mousson (1749) et de Nancy (1755) deviennent ainsi instituées et financées. Ailleurs, physique et mathématiques sont enseignées en dernière année, dans un cours qui était à la fois un cours de mathématiques et de physique, incluant aussi des aspects de physiologie humaine (Physica generalis).
Certains maîtres et professeurs de mathématiques jésuites mènent de pair plusieurs activités, comme recteur, préfet, procureur c'est à dire chargé de la gestion financière et de la comptabilité. De manière générale, l'étude des "sciences spéculatives" comme la géométrie, l'astronomie et la physique ne se montre pas spécialement prisée chez les jésuites d'ancien régime. Sauf circonstances très particulières qui l’amènent à enseigner dans une autre province, un professeur de mathématiques accomplit sa carrière, au gré du supérieur provincial, dans les chaires de sa propre province. En province de Champagne, les chaires de mathématiques ne sont pas localisées à Metz, mais à Pont-à-Mousson (1592-1768), Reims (1620-1762), Dijon (1665-1762), Strasbourg (1693-1763) et Nancy (1755-1764).
La province de Champagne regroupe l'ensemble des établissement Jésuites du Nord-Est de la France et le provincial organise une visite annuelle de toutes les écoles. En 1762, lors du début de l'interdiction de l'ordre en France, 594 Jésuites exercent diverses fonctions en Champagne. Les villes qui accueillent des établissements sont alors : Autun (Collège), Auxerre ( Collège), Bar-le-Duc (Collège), Chalons (Collège), Charleville (Collège), Chaumont (Collège), Colmar (Résidence), Dijon (Collège), Engisheim (Collège), Épinal (Collège), Langres (Collège), Laon (Résidence), Metz (Collège), Saint-Mihiel (Résidence), Nancy (Collège,Maison professe, Séminaire), Saint-Nicolas (Résidence), Pont-à-Mousson (Collège, Séminaire), Reims (Collège, Séminaire), Sedan (Collège), Sens (Collège), Strasbourg (Collège, Séminaire), Verdun (Collège). Les jésuites restent présents à Nancy, Pont-à-Mousson et d'autres villes du duché de Lorraine et du Barrois jusqu'au décès de Stanislas en 1766.
A Metz, d'autres congrégations parmi lesquelles les Bénédictins de Saint-Vannes en Lorraine vont, sur lettre patente, prendre en charge les enseignements laissés vacants. Puis les collèges jésuites deviennent de nouveau autorisés suite à plusieurs législations napoléoniennes. La Province de France de la Compagnie de Jésus est rétablie en 1814. Le Ratio Studiorum devient révisé entre 1832 et 1856. La Province de Champagne devient créée de nouveau vers 1850.
Parmi les écoles rouvertes figurent en province de Champagne Amiens (1850-1878), Boulogne-sur-Mer (1871-1878), Dijon (1873-1878), Lille (1872-1878), Metz (1852-1872), Reims (1874-1878). De 1852 à 1872, les Jésuites enseignent à Metz, tout d'abord à Saint-Augustin, puis au Collège Saint-Clément rénové à partir de 1855. Le Père recteur Turquand (1814-1887), ancien polytechnicien et officier d'artillerie entré dans les ordres jésuites, dirige tout d'abord l'école. Appelé à Paris au rectorat de Sainte Geneviève en 1857, il devient remplacé à son poste par le Père Stumpf (1817-1878). L'effectif du Collège atteint alors les 500 élèves. Des classes de mathématiques spéciales sont ouvertes avec succès et attirent de la France et de l'étranger. 300 élèves sont externes.
La province de Champagne devient rétablie en 1863. Le territoire de la Province jésuite de Champagne englobait l’ancienne Province de Champagne (supprimée en 1768), des portions importantes des anciennes Provinces de France, Gallo-belge, Flandro-belge et le Rhin supérieur. La ville belge d’Enghien se trouvait donc dans la zone « champennoise », près de la frontière avec la France et les jésuites choisirent de s’y installer puisqu’ils n’avaient plus le droit d’ouvrir des maisons dans l’Hexagone, postérieurement aux lois Ferry de 1878. La période précédant ces lois est celle du rapide succès de l'enseignement privé à destination de la préparation aux grandes écoles du Gouvernement (École normale supérieure, École polytechnique, École forestière, etc). Suite au traité de Francfort, les Jésuites deviennent en 1872 interdits en Reichsland Elsaß-Lothringen.
Puis le collège Saint-Clément est rétabli de 1919 à 1970, après quoi une fusion est organisée avec le petit séminaire de Montigny-les-Metz. Les bâtiments du collège Saint-Clément sont de nos jours devenus Hôtel de Région de la Moselle. L'ancienne Université de Pont-à-Mousson est actuellement occupée par le Lycée Marquette, du nom d'un des élèves et professeur de l'ancien collège jésuite, qui explora notamment les sources du Mississippi au XVIIe siècle.
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Source
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Arbre géographique contenant les Établissements des Jésuites par toute la Terre, 1766 ca
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Catalogi sociorum et officiorum provinciae Campaniae Societatis Jesu ab anno 1616 ad annum 1662 : documenta ad historiam Societatis Jesu in Gallia concinnandam. 8. Documenta... ab anno 1682 ad annum 1692, par P. L. Carrez, 1905
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Opera Mathematica. R.P. Andreae Tacquet Antuerpiensis, e Societate Jesu, matheseos professoris, par André Jaquet, 1707, Bibliothèque de Turin, Google
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Physica generalis, Pars Prima, par Andreas Jaszlinszky, philosophiae doctore, 1761, Bibliothèque nationale d'Autriche, Google
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Souvenirs d'Académie : séances littéraires et dramatiques données dans les collèges de la compagnie de Jésus en France de 1815 à 1878, par Sengler, Antoine, 1879
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Catalogus Provinciae Campaniae Societatis Jesu, 1948
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L'enseignement des mathématiques dans les Collèges Jésuites de France du XVIe au XVIIIe siècle (première partie), par François de Dainville, 1954
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L'enseignement des mathématiques dans les Collèges Jésuites de France du XVIe au XVIIIe siècle (suite), par François de Dainville, 1954
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Effectif des collèges et scolarité aux XVIIè et XVIIIè siècles dans le Nord-Est de la France, par François de Dainville, 1955
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Année de création - fermeture
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1616-1762
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1863-?
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Année de création
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1616
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Année de fermeture
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1762
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Titre
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Compagnie de Jésus. Province de Champagne (1616-1762, 1850-1880, 1918-)