Académie nationale de Metz (1757-1793, 1819-)

Contenu

Autre libellé
Société d’étude des sciences et arts de la ville de Metz
Date
1757-1760
Société royale des sciences et des arts
Date
1760-1790
Société des amis des sciences et des arts
Date
1819-1828
Académie nationale de Metz
Date
1828-1851
Académie impériale de Metz
Date
1852-1870
Type d'organisme
Sociétés savantes
Domaine d'activité
Sciences
Agronomie
Histoire
Description
Plus ancienne société savante de la ville, l'Académie de Metz est créée en avril 1757 par le maréchal duc de Belle-Isle, gouverneur des Trois Évêchés. Nommée tout d'abord « Société d’Étude des sciences et arts de la ville de Metz », elle est dotée d'une somme de 3000 livres. L'assemblée siège dans les locaux nouvellement créés du Collège Saint-Louis du Fort, accueillie par le prieur et académicien Joseph de Saintignon. En juillet 1760, le roi Louis XV lui donne par lettres patentes le statut d’Académie royale. Elle devient nommée « Société royale des Sciences et des Arts ». Pierre-Louis, comte Roederer (1754-1835) anime les débats. Des concours sont lancés sur une variété de thèmes. Parmi les lauréats, Robespierre est récompensé en 1784 sur une question juridique et sociale. L'abbé Grégoire se distingue lors du célèbre concours de 1787-1788 sur la "question juive". L'Académie devient, comme toutes les autres sociétés savantes et les congrégations religieuses, supprimée en 1793 (an II de la République).

Les procès-verbaux des premières séances relatent les détails de la refondation en 1819. Depuis longtemps, plusieurs personnes avaient conçu le projet de former une société d’amis des lettres, sciences et arts. Ce fut au domicile de Dominique Mâcherez (1785-1857), un jeune maître de pension, qui habitait au 15, quai Saint-Pierre (aujourd’hui quai Félix-Maréchal), que tout commence le 14 mars 1819, à 10 heures du matin. Parmi les présents se trouvent Sarrazin, François Munier (1783-1863), Gentil, Gugnon, Herpin. Un règlement devient ébauché et on fixe une prochaine réunion au 4 avril. Les mêmes, accrus de quelques autres, Gerson-Lévy (1784-1864), J. F. de Soleirol (1781-1863), le docteur M.J. Ibrelisle (1786-1866), procèdent à la création d’une Société des amis des lettres, sciences et arts, dont ils finalisent le règlement au cours des séances suivantes. On désigne le vieux M. de Saudray président honoraire, M. de Sarrazin président, Augustin Thiel (1787-1869) vice-président, Dominique Mâcherez (1785-1857) trésorier, et Jean-Charles Herpin (1798-1872) secrétaire. Un comité devient chargé de prendre rendez-vous avec le maire, M. de Turmel (1770-1848). Ce dernier donne son aval et transmet au préfet, Hervé Clérel de Tocqueville (1772-1856). Un avis favorable est rendu; « La Société bannissant tout débat politique ou religieux de ses réunions, ne peut être jamais dangereuse ». À son tour, le préfet transmet la demande au ministre de l'Intérieur qui, par un arrêté du 22 mai 1819, autorise la nouvelle Société sous le titre de « Réunion des amis des lettres. sciences et arts ». Turmel et De Tocqueville deviennent tous deux nommés membres honoraires. Le 20 janvier 1820, par autorisation du maire, la Société devient installée dans la bibliothèque des Petits Carmes. La devise de la première société "Utilitati publicae" est actualisée en "L'Utile". La première séance générale publique, au cours de laquelle les travaux de l'année universitaire sont présentés, se déroule à l’hôtel de ville, le 15 avril 1821.

La nouvelle académie met comme l'ancienne des questions au concours et récompense les réponses. La séance publique annuelle au cours de laquelle sont distribués des prix littéraires, artistiques et scientifiques devient instaurée en 1823. Des questions pédagogiques traversent les débats de cette époque. Au niveau national, le polytechnicien Charles Dupin, professeur aux Arts et Métiers à Paris, promeut une instruction des ouvriers et artisans en géométrie et mécanique, menée par les polytechniciens. De 1820 à 1835, les polytechniciens Bergery, Poncelet, Munier, Gosselin deviennent membres et promeuvent, avec le soutien de la municipalité, un enseignement industriel gratuit. Le 15 septembre 1825, suite à l'appel de Bergery, une première femme devient reçue par la Société, la poétesse messine Amable Tastu (1795-1885).

En 1823, la Société, secondée par le maire Turmel et le préfet Tocqueville, organise une première exposition des produits des arts, de l’industrie, de l’agriculture et de l’horticulture du département de la Moselle, jumelée avec la traditionnelle foire de mai. On récompense, parmi nombre de lauréats, le faïencier sarregueminois Paul Utzschneider (1771-1844), reçu ensuite comme membre correspondant, et le maître de forges François de Wendel (1778-1825). Des médailles sont remises à 42 des 132 exposants. Le Conseil général promet de soutenir par une subvention une exposition régulière. Celles-ci vont se dérouler de nouveau en 1826,1828, 1843, 1849, 1861. Pour l'exposition de 1828, Charles X se déplace à Metz, et le titre d’Académie royale est accordé, le 5 septembre 1828. A partir de 1852, Metz devient accessible par train depuis Paris. Parrainée par l'impératrice Eugénie, l'exposition universelle de 1861 réunit alors 1 425 exposants. Les produits de l’industrie sont répartis en douze classes et dans chacune d’elles, le jury attribue des récompenses consistant en médailles d’or, de vermeil, d’argent et de bronze, mentions honorables et primes d’honneur.

L’Annexion de 1870 voit le repli d'une partie des académiciens à Nancy où se constitue une section particulière à l'Académie Stanislas. L'Académie de Metz publie en français et en allemand. Le déclenchement de la guerre en 1914 oblige à la suspension des activités. En 1919, l'Académie peut à la fois célébrer le retour de Metz à la France et le centenaire de sa seconde création. Interdite par les autorités allemandes en 1940, elle est rétablie en 1945. L'Académie siège actuellement au 20 en Nexirue à Metz, face à l'Hôtel de Gargan.

Les Mémoires de l'Académie sont accessibles au format numérique. Les archives manuscrites antérieures à la révolution se trouvent numérisées sur Limédia, la plateforme numérique du sillon lorrain. Les mémoires de la seconde Académie peuvent être interrogés et visionnés sur Gallica et pour un certain nombre de volumes sur Google Books. La seconde académie et ses activités mathématiques, de 1821 à 1870, constitue le sujet du chapitre 9 du livre, écrit par Philippe Nabonnand en 2017. Constitué par Hélène Thomas-Bouter et Pierre Couchet en 2024, un fichier recense les adresses numériques des Mémoires de l'Académie sur Gallica et Google Livres, de 1821 à 1870 et au-delà.
Année de création - fermeture
1760-1793
1819
Année de création
1760
Titre
Académie nationale de Metz (1757-1793, 1819-)