École centrale de la Moselle (1796-1804)

Contenu

Type d'organisme
Écoles publiques
Domaine d'activité
Enseignement secondaire
Description
L'ouverture d'Écoles centrales dans chaque département, pour l'instruction des élèves âgés de 12 à 18 ans, résulte de la loi Daunou du 3 Brumaire an IV ( 25 octobre 1795). Supervisée par l'État et par les mairies des villes autorisées, une instruction secondaire payante devient dispensée, en suite de l'enseignement dispensé précédemment dans les collèges et avec plusieurs nouveautés. Selon les idées de Condillac, le dessin devait être une des bases majeure des enseignements nouveaux (mathématiques, physique, botanique, histoire naturelle) et rencontreront le succès à Metz. Dans la séance du 3 prairial an IV (22 mai 1796), l'Administration centrale de la Moselle (le préfet) nomme un jury d'instruction, chargé du recrutement des professeurs. Il est composé de Marchant père (1767–1833), médecin (nommé baron, Marchant fut maire de Metz de 1805 à 1815), Claude Gardeur-Lebrun (1745-1828), ingénieur de la commune de Metz et Bauzin, citoyen de la commune.

Le 25 prairial an IV (13 Juin 1796), le jury d’instruction soumet le règlement de l'école à l'Administration centrale et nomme tout d'abord les professeurs suivants :
- Étienne Chevreux (1758 ca-1806), professeur de dessin, peintre à Metz
- Hollandre, professeur d'histoire naturelle
- Chevreuse, adjoint pour la botanique
- Jean-Baptiste Bricet, professeur de langues anciennes
- Guillaume Bernier (1762-1806), professeur de mathématiques, ancien religieux
- Pierron, professeur de physique et chimie expérimentales, ancien religieux
- Michel Dutennetar (1742-1800), professeur adjoint pour la chimie, médecin à Metz, membre de la Commission du système métrique, puis Ferry (1756-1845)
- Jean-Cyprien Godefroy, professeur de grammaire générale
- Jean-Louis Dupleit, professeur de Belles-Lettres
- Antoine-François Delattre, professeur de législation, puis Duquesnoy

Parmi les professeurs de mathématiques et de physique retenus pour enseigner à l'école centrale, deux anciens dominicains assermentés, Guillaume Bernier ou Bergnier, professeur de mathématiques sont retenus. André Pierron est nommé professeur de physique et de chimie. Henry Michel, dit du Tennetar (1742-1800), médecin et chimiste à Nancy, chargé de la salubrité publique à Metz, ancien membre de l'Académie royale, professeur de chimie à l’École d’artillerie, est nommé adjoint de chimie. En 1797-1798, Tennetar dernier devient membre de la Commission du système métrique. En 1799-1800 an VIII, année de son décès, il est nommé professeur de physique et chimie à cette même école. Suite à son décès, Claude Joseph Ferry (1756-1845) enseigne la physique et la chimie à partir de 1798.

Dans d'autres spécialités, le botaniste Jean-Christophe Couthier est professeur d'histoire naturelle. En 1796, Clément Joseph Duquesnoy (1750-1824), juriste de retour d'exil en 1800, devient professeur de législation à l’École centrale, en même temps qu'il est jurisconsulte aux tribunaux de Metz en 1803. Il deviendra proviseur du Lycée de Metz et enseignera aussi la physique. En avril 1801 (18 germinal an IX), les jardins de l'ancien couvent des Capucins, rue Tombois, sont cédé à l’École centrale par le Ministère de la guerre pour être converti en jardin botanique. Les bibliothèques des écoles centrales établies par saisie des biens lors de la Révolution deviennent attribuées aux communes, par décision du 28 janvier 1803. Les fonds de ces bibliothèques constituent souvent une part des documents anciens des actuelles bibliothèques municipales classées.

L'installation de l'école peut être datée du premier messidor an IV (19 juin 1796). Les bâtiments retenus sont ceux de l'ancien couvent des Carmes déchaussés, rue des Petits-Carmes. L'église sert alors de bibliothèque pour entreposer les livres saisis, notamment dans les monastères. La loi du 11 floréal an X (1er mai 1802) supprime les écoles centrales et les remplace, pour les plus importantes, par des lycées entretenus par l'État et pour les autres, par des écoles secondaires ou collèges, financés par les communes ou par les familles. Ce fut seulement le 16 floréal an XI (6 mai 1803) qu’un arrêté voulu par le consul Napoléon Bonaparte décide de l'établissement d’un lycée dans la ville de Metz. L'École centrale de la Moselle continue cependant à fonctionner jusqu’au 1er ventôse an XI (21 février 1804).

Après de nombreux travaux, le lycée de Metz ouvre ses portes le 16 vendémiaire an XIII (8 octobre 1804), localisé à Saint-Vincent. Il remplace les écoles centrales des départements de la Moselle, de la Sarre (préfecture Trèves) et des Forêts (préfecture Luxembourg). Lors de la venue de Napoléon Ier et de l’impératrice Joséphine à Metz, le 26 septembre 1806, le journal de la Moselle prend soin de préciser que dans l’appartement qui avait été préparé pour les recevoir à l’Hôtel de Ville, le Maire avait fait disposer divers objets d’art, entre autres trois tableaux de M. Chevreux, peintre né à Metz et ancien professeur de dessin de l'École centrale.
Année de création - fermeture
1796-1804
Année de création
1796
Année de fermeture
1804
Titre
École centrale de la Moselle (1796-1804)
Employé, affecté, membre
Bergnier, Guillaume (1762-1806)
Chevreux, Étienne (1758-1806)
Michel, Henry , dit du Tennetar (1742-1800)
Pierron, André (?-1800 ca)
Ferry, Claude Joseph (1756-1845)
Duquesnoy, Clément Joseph (1750-1824)
Sujet
Enseignement secondaire