Faculté des sciences de Metz (1809-1815)

Contenu

Type d'organisme
Facultés
Domaine d'activité
Enseignement supérieur
Description
Préparée et présentée par Fourcroy (1755-1809), tout d'abord sous forme de projet de décret, la loi du 10 mai 1806 devient complétée du décret impérial 3179 en date du 17 mars 1808. Cette loi fixe les devoirs et fonctions de l'Université au niveau national. Il s’agit de créer un organisme d’État, susceptible de stimuler et contrôler tous les établissements d'instruction, du primaire aux facultés, d’établir un corps enseignant favorable à l'Empire. En 1808, Louis de Fontanes devient nommé Grand maître de l'Université impériale par Napoléon, et à ce poste, il s'emploie à nommer au Conseil Supérieur, à l'Inspection Générale et dans les rectorats, en région, des personnalités compétentes et dévouées. Une première Faculté des Sciences devient instituée à Metz en 1809, alors que Nancy accueille une Faculté de Lettres.

Localisée dans les bâtiments du Lycée impérial, la faculté de Metz est habilitée à délivrer plusieurs diplômes, baccalauréat, licence et doctorat ès science. Duquesnoy et Badelle, tous deux enseignants au lycée impériale, professent à la faculté les mathématiques et la physique. En 1810, Duquesnoy devient nommé doyen de la faculté de Metz. Lors de la Restauration en 1815, Duquesnoy et Badelle sont démis de leurs fonctions et la Faculté des sciences de Metz est fermée en même temps que celle de lettres à Nancy. Le nombre de diplômes délivrés à Metz pendant la période de fonctionnement n'est pas connu. Cependant, leur obtention est devenue nécessaire pour accéder au statut de professeur et les formations doivent alors être suivies à Paris ou Strasbourg.

Il faut attendre 1838 pour que soit faite de manière officielle une demande de création d'une faculté des sciences à Metz. Morin prend la plume au nom de l'Académie royale, en soutien au conseil de l'instruction publique de la Moselle, pour adresser une lettre ouverte au Ministre de l'Instruction publique de Salvandy (1795-1856). La création de sept chaires est demandée :
1° Une chaire de mathématiques pures ;
2° Une chaire d'astronomie et de mécanique rationnelle et expérimentale ;
3° Une chaire de physique ;
4° Une chaire de chimie théorique et appliquée aux arts ;
5° Une chaire d'anatomie comparée, de zoologie et de physiologie animale avec application à l'agriculture ;
6° Une chaire de botanique et de physiologie végétale avec application à l'agriculture ;
7° Une chaire de minéralogie et de géologie.

Il faut attendre 1852 et l’obstination d’Auguste-Prosper Guerrier de Dumast (1796-1883) pour que la question de l’enseignement supérieur échoie finalement à Nancy, non à Metz. Le prince-président avait été accueilli fraichement à Metz, attachée aux institutions de la seconde république. Cependant, Guerrier de Dumast, bien informé, sait qu’un projet de loi prévoit la création d’académies. Nancy n’en fait pas partie. Une délégation du conseil municipal se rend à Paris le 3 mai 1852 et remet entre les mains du prince-président une demande officielle, qui est reçue favorablement.

Le Second Empire devient instauré le 2 décembre 1852. La loi du 14 juin 1854 crée finalement 16 académies, dont Nancy, ce qui se traduit par l’attribution, le 22 août 1854, d’une faculté des sciences et d’une faculté des lettres à Nancy. Mais ni Nancy, ni Guerrier de Dumast, ne veulent s’arrêter là. Dès l’automne 1854, les correspondances des différents acteurs locaux – le recteur récemment nommé, le maire, Guerrier de Dumast lui-même – évoquent l’agrandissement des bâtiments universitaires, pour accueillir une école de médecine et une faculté de droit. Le dossier est plaidé par Guerrier de Dumast au ministère le 12 octobre 1854. La mise à l’étude, par le conseil municipal, de la construction du Palais des facultés, en 1857, est l’occasion, pour M. Rouland (1806-1878), ministre de l’Instruction publique, de faire savoir au recteur qu’il s’engage formellement à la mise en place d’une faculté de droit à Nancy, dès que « les ressources de la caisse de l’enseignement supérieur […] permettront d’assurer le traitement des professeurs et les dépenses diverses qui résulteront de la nouvelle création ».

Les avancées obtenues par Nancy ne sont pas vues d’un bon œil ni à Strasbourg ni à Metz, qui pétitionnent et font elles-mêmes le siège du ministre. Des tractations s’engagent, Nancy se voit en situation de perdre sa faculté des sciences, sans garantie réelle d’obtenir le droit. Finalement, Nancy choisit de conserver la faculté des sciences et de temporiser sur le droit. A la rentrée 1854, Hervé Faye, recteur de l'académie de Nancy-Metz préside la séance de rentrée des facultés des sciences, des lettres, de l'école de médecine et de pharmacie. Il est aussi premier titulaire de la chaire de mathématiques. Nancy devient donc seule habilitée à délivrer des titres de baccalauréat, licence et docteur ès sciences. Le Palais des facultés devient inauguré à Nancy en 1862. Ce nouveau bâtiment fait de Nancy la seule université de province à bénéficier de locaux neufs et construits à cet effet. Les autres occupaient communément soit un couvent libéré à la Révolution, soit un ancien hôpital, soit un collège abandonné.

Ville industrieuse, Metz maintient et développe même la préparation aux écoles d'ingénieurs. Les écoles de Metz publiques et privées se spécialisent dans la préparation aux concours des candidats aux écoles telles que polytechnique, mines, ponts et chaussées, arts et métier, école navale. Le lycée impérial de Metz, de même que le Collège jésuite Saint-Clément, nouvellement construit, vont alors attirer des élèves de la France entière et de l'étranger.
Année de création - fermeture
1809-1815
Année de création
1809
Année de fermeture
1815
Titre
Faculté des sciences de Metz (1809-1815)