Université de Metz (1809-1849), Académie de Metz (1850-1853), puis Académie de Nancy-Metz (1854-)

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Autre libellé
Université de Metz
Académie de Metz
Académie de Nancy-Metz
Type d'organisme
Circonscriptions scolaires
Description
Promulgué lors de l'Empire, le décret du 17 mars 1808 précise les structures centrales, de même que locales qui prennent les grandes décisions en matière d'enseignement, d'administration du corps enseignant public, quelque soit le niveau éducatif. La législation prévoit de placer sous la responsabilité du Ministère de l'Intérieur, un grand-maître, directeur de l'Université impériale. L'Université ne désigne alors pas un établissement d’enseignement supérieur, mais un corps enseignant investi d’un monopole en matière de délivrance de grade, de brevet et de fonctionnement de l'instruction publique.

Le décret de Napoléon crée cinq ordres de facultés : théologie, droit, médecine, sciences mathématiques et physiques, lettres. Les facultés de lettres et de sciences sont des créations originales, non existantes sous l'ancien régime. Les Facultés ont la possibilité de délivrer le baccalauréat, la licence et le doctorat. En province, elles sont composées de professeurs du lycée du chef-lieu de l’académie. A Paris, elles sont formées par des professeurs du Collège de France, du Muséum ou de l'École polytechnique. Elles ne disposent donc pas de professeurs en propre : ce sont des jurys d’examen, et non un corps savant. Le décret de 1808 prévoit également la catégorie des agrégés : des fonctionnaires titulaires sont nommés dans les lycées pour assurer le remplacement des professeurs absents. C’est parmi eux que doivent être choisis les nouveaux professeurs.

Le périmètre prévu pour chaque université (Académie dirigée par un Recteur) hors Paris correspond à celui des cours d’appel. De 1809 à 1815, l'Université de Metz a sous sa responsabilité les départements de la Moselle, de la Meuse et des Forêts (actuel Luxembourg). Assistés d'un Conseil de l’Université, les recteurs nommés par le pouvoir central sont amenés à collationner les grades nécessaires pour pouvoir enseigner. Ces grades sont conférés par les Facultés à la suite d’examens et d’actes publics. Une faculté de sciences devient ainsi instaurée à Metz, en activité de 1809 à 1815, dont les cours se déroulent au lycée. Nancy établit de son côté une faculté de lettres. Pour exercer, les chefs d’Institution et les maîtres de pension doivent obtenir de l'Université un brevet, valable dix ans. Les premiers doivent être bacheliers ès lettres et ès sciences et les seconds bacheliers ès lettres seulement. Institutions et pensions doivent reverser chaque année au trésor de l’Université le vingtième des rétributions qu’elles perçoivent pour leurs services.

Clément Joseph Duquesnoy (1750-1824) est le premier recteur d'université, nommé à Metz par le grand-maître Louis de Fontanes (1757-1821). En plus d'être juriste, il devient titulaire d'un doctorat ès lettres. Il est en poste sous l'Empire, de 1809 à octobre 1815, et occupe successivement plusieurs responsabilités. Précédemment professeur de législation à l'École centrale de la Moselle, il enseigne simultanément la physique au lycée, de 1804 à 1815. En octobre 1810, il est nommé aussi doyen de la Faculté des sciences. Sous la Restauration, l'ordonnance du 15 août 1815 supprime dix-sept facultés des lettres, dont celle de Nancy, et trois facultés des sciences, dont celle de Metz. Duquesnoy abandonne ses activités de direction administrative et d'enseignement pour devenir avocat à la Cour royale de Metz (voir sa notice).

En 1816, l'Université de Metz [le rectorat] devient provisoirement regroupé avec celui de Nancy. François Georges Joseph de Lassaulx (1781-1818), docteur ès droit, devient recteur de l'Université de Nancy-Metz, d'octobre 1815 à avril 1818. Puis de 1818 à 1848, les prérogatives de l'Université de Metz sont rétablies, couvrant les départements des Ardennes et de la Moselle. Les recteurs successivement nommés à Metz sont alors :

- Alphonse Louis Bernard Boubée de Lespin (1778-1857), doctorat-ès-sciences 1809, capitaine du Génie. Initialement professeur de mathématiques, puis recteur d'Amiens, il est nommé à Metz d'avril 1818 à mai 1827. De 1827 à 1833, il est recteur d'Orléans. Sa carrière est ainsi menée sous la Restauration. Une notice détaille son parcours.
- L'abbé Éloy Bellissens (1758-1834), docteur en théologie. De mai 1827 à septembre 1828, et de 1829 à septembre 1830.
- Louis Julien Loyson (1792-1852), inspecteur et recteur de l’Académie de Metz puis de Pau, licencié ès lettres, agrégation 1815. en poste de septembre 1828 à octobre 1830.
- Pierre Augustin Payen (1772-1850), né à Ay dans la Marne, docteur ès lettres. D'octobre 1830 à janvier 1835.
- Louis Marie Henri Mézières (1793-1872), né à Paris, ENS 1812, docteur ès lettres. De janvier 1835 à septembre 1848.

Au niveau national, une suite de crises économiques débute à partir de 1845, non sans conséquences sur l'autorité d'un pouvoir détenu, en ce qui concerne l'éducation par plusieurs Ministres successifs François Guizot (1787-1874), auteur de la loi sur l'enseignement de 1833, chef du gouvernement de 1840 à 1847, de Salvandy (1795-1856). Sous la Seconde République, promulgué le 7 septembre 1848, l'arrêté du gouvernement de Cavaignac réduit de vingt-sept à vingt le nombre des académies en réorganisant les regroupements départementaux. L'académie de Nancy-Metz prend alors en charge les départements de la Meurthe, la Meuse, la Moselle et les Vosges. Les Ardennes deviennent rattachées à l'Académie de Reims.

Sous la Seconde République, deux réformes se succèdent. Pour mettre à mal l'autorité jugée excessive et dangereuse des recteurs, la loi Falloux du 15 mars 1850 décide de réformer la structure de l'Université et opte pour la création d'une académie par département. L'Université, sans être démantelée, devient étroitement contrôlée par la préfecture et l’évêché. Le 9 août 1850 est publiée la liste des 86 recteurs départementaux qui fait suite à une campagne d'enrôlement des prétendants.

En Moselle, Nicolas-Jules Percin (1804-1882) devient nommé et reste en poste de 1850 à 1853, avant d'être nommé recteur de la Meurthe. Natif de Bar-le-Duc, il a mené sa carrière en région en tant que professeur de mathématiques et se montre également auteur de plusieurs manuels de géométrie à l'usage des collèges, avant de se tourner vers l'administration de l'instruction. Ses bureaux sont localisés à la préfecture. L'époque est celles des "petits recteurs" dont les décisions sont étroitement surveillées par le gouvernement.

Le Second Empire devient instauré le 2 décembre 1852. La loi du 14 juin 1854 crée finalement 16 académies. Signée de Louis-Napoléon Bonaparte, la loi Fortoul du 14 juin 1854 met en place un nouveau découpage académique qui restaure les grands rectorats et réduit ceux-ci au nombre de dix-sept, dont Nancy mais non Metz. Ils sont dotés d'établissements de tous ordres, facultés, lycées, collèges et le rôle de l’État dans l'instruction devient réaffirmé. Le recteur redevient la plus haute expression de la puissance publique en matière d'enseignement.

Sous l'impulsion de Prosper Guerrier de Dumast, l'Académie de Nancy retrouve, comme en 1848, les quatre départements de la Meurthe, de la Meuse, de la Moselle et des Vosges. Elle voit également s'ouvrir une Faculté des Sciences et une Faculté de Lettres, localisées à Nancy, non sans protestation et manœuvres parisiennes des élus messins qui demandaient depuis 1838 la création d'une faculté des sciences à Metz.

Pour la période considérée, sont alors successivement nommés recteurs à l'Académie de Nancy-Metz :
- Hervé Faye (1814-1902), du 22 août 1854 à juillet 1857, précédemment professeur en astronomie et géodésie à polytechnique. Il participe à l'installation des facultés de sciences, lettres, médecine et pharmacie à Nancy, à la construction du Palais de l'Université (1857-1862, actuelle Faculté de droit).
- Charles-Marie Dunoyer (1799-1881), ENS agrégé de philosophie, en poste de juillet 1857 à juin 1865.
- Jean-Jacques Guillemin (1814-1870), ENS agrégé d'histoire, de juin 1865 à juin 1868
- Louis Édouard Henry Maggiolo, enseignant du primaire et docteur ès lettre (1811-1895), de juin 1868 à octobre 1871
Année de création - fermeture
1809-1849
1850-1853
1854-
Année de création
1809
1850
1854
Année de fermeture
1848
1853
Titre
Université de Metz (1809-1849), Académie de Metz (1850-1853), puis Académie de Nancy-Metz (1854-)
Employé, affecté, membre
Duquesnoy, Clément Joseph (1750-1824)
Date
1809-1815
Lassaulx, François Georges Joseph de (1781-1818)
Date
1815-1818
Boubée de Lespin, Alphonse Louis Bernard (1804-1857)
Date
1818-1827
Bellissens, Éloy, abbé (1758-1834)
Date
1827-1828, 1829-1830
Loyson, Louis Julien (1792-1852)
Date
1828-1830
Payen, Pierre Augustin (1772-1850)
Date
1830-1835
Mézières, Louis Marie Henri (1793-1872)
Date
1835-1848
Percin, Nicolas-Jules (1804-1882)
Date
1850-1853
Faye, Hervé (1814-1902)
Date
1854-1857
Dunoyer, Charles-Marie (1799-1881)
Date
1857-1865
Guillemin, Jean-Jacques (1814-1870)
Date
1865-1868
Maggiolo, Louis Édouard Henry (1811-1895)
Date
168-1871