Lycée de Metz (1804-)

Contenu

Autre libellé
Lycée impérial de Metz
Date
1805-1814
Collège royal de Metz
Date
1815-1848
Second lycée impérial
Date
1852-1870
Kaiserliches Lyceum
Date
1871-1918
Lycée de garçons de Metz
Date
1919-1961
Lycée Fabert
Date
1962
Type d'organisme
Écoles publiques
Écoles secondaires
Domaine d'activité
Enseignement secondaire
Enseignement technique
Classes préparatoires
Description
Le 12 messidor an XI (1er juillet 1803) parait dans le Moniteur le décret du 16 floréal an XI (6 mai 1803) portant sur la création du lycée de Metz, en remplacement respectivement des écoles centrales des départements la Moselle, de la Sarre (Trèves) et des Forêts (Luxembourg). Les locaux prévus par Goussaud d’Antilly, maire de Metz, sont ceux de l’ancienne abbaye Saint-Vincent. Les lieux dégradés furent successivement magasin et atelier pour les charrois militaires, durant la Révolution, prison pour les citoyens suspects, logement des prisonniers de guerre et enfin hôpital, pour une partie des bâtiments. 40 élèves de Moselle, de même que 24 des Forêts et 24 de la Sarre doivent y être formés et un internat est prévu.

Pour la modernisation des bâtiments, la ville ouvre une souscription et augmente les droits d'octroi. Une somme de 300 000 francs est ainsi réunie. Le 16 vendémiaire an XIII (8 octobre 1804), le lycée ouvre ses portes. Dès la première rentrée l’effectif atteint 200 élèves: 140 internes et 60 externes. Les internes sont boursiers du gouvernement ou des départements de la Moselle, des Forêts et de la Sarre. Une version latine est exigée en examen d'entrée. Un enseignement basé sur le latin et un enseignement scientifique dont l'aboutissement réside dans les deux années de « mathématiques transcendantes » sont prévus; un même professeur est chargé des mathématiques ainsi que des principes de la physique. La dissociation entre mathématique et physique - essentiellement la mécanique des solides - n'interviendra que vers 1840.

Publié dans le Journal du département de 1809, le règlement quelque peu militaire précise : "Les élèves ne pourront entrer dans les lycées avant l’âge de neuf ans. Ils ne peuvent sortir qu’avec la permission du proviseur, et confiés qu’à leurs parens où fondés de pouvoirs, Ils ne peuvent paroître hors du lycée qu’avec leur uniforme. L’uniforme consiste en habit de drap gris de fer, collet , revers et paremens couleur ponceau, veste et, culotte comme l’habit. Le signal de tous les exercices sera donné au son du tambour. Les élèves seront levés à six heures , et couchés à neuf. Les journées et les repas commenceront et finiront par une prière faite en commun. On fera des lectures pendant le repas. Les classes vaqueront tous les jeudis, les dimanches et les jours de fêtes conservées par le concordat. Il y aura de plus les congés suivans, le premier jour de l’an [...]. La durée des vacances; sera de six semaines. Les punitions qui pourroient être infligées suivant la gravité des fautes y sont, les arrêts, la table de pénitence, une tâche extraordinaire pendant la récréation; la privation de l’uniforme et la prison."

De 1804 à 1810, Duquesnoy (1750-1824) devient nommé proviseur, puis il est suivi de Besson de 1810 à 1815. A partir de 1812, pour éviter la nomination de religieux, le règlement exige du proviseur d'être marié, de loger sur place, séparé de sa famille car les "personnes du sexe" sont interdites dans l'établissement. Le Journal de la Moselle relate la visite de l'inspecteur général des études et la distribution des prix le 28 aout 1806, à l'hôtel des spectacles et en présence du préfet. La distribution est précédée de 17 jours d'examens ouverts au public. En janvier 1814, ordre est donné au proviseur d’évacuer le lycée pour y installer un hôpital militaire. Les professeurs sont mobilisés au service de la Garde nationale. Quant aux élèves, répondant à l’appel du Préfet, ils montent la garde sur les remparts de la ville menacée d’invasion par les armées de la coalition.

Lors de la Restauration, 400 élèves étudient et le Lycée impérial prend le nom de Collège royal. Entre 1815 et 1848, les plus jeunes élèves sont ceux de septième, âgés en moyenne de onze ans. Postérieurement à 1830, sont mises en place es classes de huitième et de neuvième. Le cycle des études se termine alors au choix par la classe de philosophie, ou bien par celle de mathématiques spéciales. Les candidats qui le souhaitent deviennent ainsi spécialement préparés aux concours de Polytechnique, de Saint-Cyr, de la Marine, des Arts et Manufacture, des Eaux et Forêts. De 1840 à 1848, le collège royal de Metz envoie chaque année une vingtaine d'élèves à Saint-Cyr. En 1843, cinquante candidats sont préparés à Polytechnique et on compte chaque année près d’une dizaine de reçus. L'existence de cette école préparatoire précède la décision gouvernementale de 1847 visant à créer un enseignement spécial à côté des études classiques. En 1845, plusieurs quartiers sont aménagés dans les bâtiments, dans le but de séparer les élèves en trois classes d'âge.

Sous le Second Empire, le lycée devient nommé Second lycée impérial. Un bâtiment spécial est aménagé entre 1865 et 1869, pour accueillir les élèves en préparatoire. Un amphithéâtre de chimie est bâti. Aux concours généraux organisés entre les lycées de France, le lycée de Metz obtient chaque année prix et accessits.

Suite au traité de Francfort de 1870, le lycée devient nommé "Kaiserliches Lyceum". Le nombre d’élèves augmente et l'établissement se spécialise dans l'enseignement des matières scientifiques et techniques. L'uniforme est abandonné vers 1890. Lors de Ia rentrée d'octobre 1919, deux lycées de garçon existent en Moselle, I'un à Metz avec 856 élèves, l’autre à Sarreguemines avec 376 élèves. Créée de 1906 à 1910, l'ancienne Höhere Mädchenschule (Lycée Georges-de-La-Tour), transformée en lycée de jeunes filles, accueille 439 élèves. En 1962, le "Lycée de garçons de Metz" devient nommé "Lycée Fabert". Il ouvre ses portes aux filles également, à partir de 1971. De nos jours, l'effectif est de 1700 élèves environ.

Parmi les anciens élèves de la période étudiée devenus mathématiciens ou écrivains de renom, il est possible de nommer : Alexis de Tocqueville (1805-1859), Jean-Victor Poncelet (1788-1867), Alfred Mézières (1826-1915), Émile Mathieu (1835-1890), Barral, Savart, Arthur Chuquet (1853-1925), etc. Parmi les enseignants de mathématiques ou de dessin linéaire remarquables, de 1804 à 1870 : Duquesnoy et Badelle (actifs de 1804 à 1815), Migette (professeur de dessin de 1838 à 1870). Le chapitre signé de Laurent Rollet relève les noms et parcours de 32 enseignants en activité de 1804 à 1870.
Année de création - fermeture
1804
Titre
Lycée de Metz (1804-)
Employé, affecté, membre
Duquesnoy, Clément Joseph (1750-1824)
Date
1804-1815
Badelle, Jean-Claude (1777-1848)
Date
1804-1815
Leveau, Gabriel (1747-1832)
Date
1804-1809
Lhermitte, Jacques Jean (1765-18?)
Profession
Professeur de mathématiques élémentaire
Professeur de physique
Date
1805-1814
1814-1833
Lesage, Philogène (1764-18?)
Debrun, Joseph Nestor (1772-1850)
Debrun, Émile (1797-1866)
Profession
Professeur de mathématiques élémentaires
Date
1819-1823
Berton, Nicolas (1802-18?)
Girod, Frédéric (1795-18?)
Profession
Professeur de mathématiques spéciales
Date
1832-1852
Papy, Pierre (1791-1858)
Migette, Charles Joseph Auguste (1802-1884)
Date
1838-1870
Blavette, Gervais Adrien (1805-18?)
Date
1840-1858
Caron, Charles Henry Ambroise (1823-1899)
Moncourt, Eugène (1826-?)
Houdiard, Benonie (1801-1853)
Lartail, Pierre François (1821-1900)
Date
1852-1853
Forestier, Charles (1817-1907)
Burat, Émile (1830-1894)
Simon, Édouard (1806-1878)
Mauduit, Victor Ernest (1828-1876)
Date
1853-1858
Bounhiol, François Jacques Henri (1828-1910)
Vignal, Jean (1816-?)
Leyritz, Albert (1822-1897)
Ziegel, Samuel Emmanuel (1832-1898)
Profession
Professeur adjoint de mathématiques
Date
1857-1858
Bezodis, Alexandre (1830-1896)
Profession
Professeur de mathématiques pures et appliquées
Date
1858-1860
Bertauld, Pierre Auguste (1829-1897)
Date
1860-1866
Profession
Professeur de mathématiques élémentaires
Saint-Loup, Louis (1831-1913)
Profession
Professeur de mathématiques spéciales
Date
1864-1866
Lecomte, Jean Baptiste (1814-1898)
Ribout, Charles (1832-1916)
Profession
Professeur de mathématiques spéciales
Date
1865-1871
Charaux, Jean Baptiste (1842-?)
Porchon, Paul (1838-1917)
Profession
professeur de mathématiques élémentaires
Date
1866-1871
Stouff, Pierre Albert (1833-1899)
Profession
Enseignant de mathématiques
Date
1866-1870
Eltzer, Florentin (1835-1871)
Vincenot, L-L (18?-1878)
Date
1848-1864