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Autre libellé
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École de pyrotechnie militaire
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Type d'organisme
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Écoles militaires
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Domaine d'activité
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Enseignement militaire
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Pyrotechnie
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Description
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Une compagnie d’artificiers avait été créée à Bourges en 1815 par Napoléon 1er et transférée à Metz en 1821. Le 19 mai 1824, par ordonnance royale de Charles X, l'École de Pyrotechnie militaire de Metz devient officiellement instituée. Elle se trouve installée hors des remparts, sur l'île Chambière, à proximité du polygone de tir. L'école forme des artificiers capables de porter dans les corps de troupe une méthode d’enseignement et des usages uniformes de manipulation des munitions et des explosifs. Les élèves sont choisis dans l’artillerie, exclusivement par les inspecteurs généraux, dans un nombre déterminé chaque année par le ministère. Les enseignements doivent être dispensés par des capitaines de l'état-major, fréquemment issus de polytechnique et de l'école d'artillerie.
La durée des études des artificiers en formation à l'école est fixée à une année, éventuellement prolongée à deux. L'instruction théorique (écriture et dictée, arithmétique, pyrotechnie, chimie) comprend notamment des notions complémentaires d'arithmétique, de géométrie, de dessin linéaire. L'instruction pratique inclut des simulacres de sièges, des manipulations et confections de "toutes les pièces d'artifices de guerre".
De plus, des ateliers permanents de fabrication de minutions se trouvent à proximité de l'école. Y sont exécutées des commandes prescrites par le ministère de la guerre, soit pour les approvisionnements, soit pour des travaux d’expériences et de recherches. Dans les années 1820 et jusqu'à la fermeture, des recherches sont menées sur les fusées militaires, avec la participation initiale du britannique Robert Bedford (nommé Bedfort à l'Académie de Metz, à l'École jusqu'en 1845 puis à Vincennes). Les charges propulsives (des fusées à la Congrève) sont notablement expérimentées sur le polygone de Metz et envoyées sur plusieurs terrains militaires (siège de Sébastopol en 1854). En 1831, l'École fabrique trois types de fusées dont le poids varie de 3 à 15 kilos et la portée de 1600 à 2400 mètres. Des fuséens sont formés jusqu'en 1872, date de l'abandon de cette technique d'artillerie.
Le règlement place l’état-major de l’école de pyrotechnie sous l’autorité du maréchal de camp (avant 1848) / général de brigade (après) commandant l’École régimentaire d'artillerie. L’état-major de l'école est constitué d’un Directeur, officier supérieur d'artillerie, d’un capitaine sous-directeur, de deux lieutenants et de quatre maîtres artificiers. Au fil des ans, cet état-major s’étoffera et comptera jusqu’à neuf officiers subalternes, en plus du directeur et de son adjoint.
Lors de la création de l'école à Metz, Frédéric Cailly (1784-1852) est nommé commandant. Il reste en poste de 1824 à 1844, atteint par la limite d’âge. Dès 1822, il est reçu membre titulaire de l'Académie de Metz. Absente de l’ordonnance fondatrice, la fonction de recherche devient essentielle sous son commandement. Dominique Munier (1790-1838), actif participant à l'Académie de Metz est nommé sous-directeur, en poste jusqu'en 1835. De 1825 à 1830, il est secondé par Isidore Didion (1798-1878), plus tard général et membre du conseil municipal. En 1845, Cailly est remplacé par le chef d’escadron Ernest Desmazières (1833-1889), qui conserve comme adjoint le capitaine Rodolphe (1797-1851). Celui-ci, ancien Saint-Cyrien, avait succédé à Munier en 1836. Rodolphe quittera l’École en 1848 avec le grade de chef d’escadron et sera remplacé par le capitaine Maury qui restera sous-directeur jusqu’au transfert de l’École à Bourges. Rodolphe rédigea le cours d’artifices, en usage dans l’artillerie. Il devient lui aussi élu membre titulaire de l’Académie de Metz en 1837, et il rédige la biographie de Munier, suite à son décès en 1854. En 1852, Louis Susane (1810-1876) prend la direction de l’École centrale de pyrotechnie militaire, avec le grade de chef d’escadron. Il y est promu successivement lieutenant-colonel en 1854, et colonel en 1857. En 1853, l’Académie de Metz lui ouvre ses rangs.
Suite à un décret impérial émis en 1860, l'École de Pyrotechnie de Metz devient transférée à Bourges, de manière effective entre 1867 et 1870. Elle prendra alors le nom d'École centrale de Pyrotechnie (ECP). Le Comité de l'artillerie avait souvent réclamé le déplacement des établissements situés trop près de la frontière. Favorisé par l'arrivée du chemin de fer en 1847, une Fonderie impériale des canons est construite à Bourrges en 1860. Elle résulte du regroupement des fonderies de Strasbourg, Douai (équipée d’une machine à vapeur de 12 chevaux en 1825) et Toulouse, ainsi que de l'école de pyrotechnie de Metz. Cette école avait constitué au cours de son histoire une collection de minutions anciennes, qui devient aussi transférée à Bourges. En 1872, devant les progrès en portée, précision et vitesse de tir réalisés par les canons rayés se chargeant par la culasse, le ministre décide la suppression de l’emploi des fusées dans l’armée française.
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Année de création - fermeture
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1824-1869
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Année de création
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1824
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Année de fermeture
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1869
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Titre
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École de pyrotechnie militaire de Metz (1824-1867)