Bardin, Libre Irmond (1794-1867)

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Description
Libre Irmond Bardin nait le 28 brumaire an III (18 novembre 1794) à Montargis, dans le Loiret, d'un père maître de poste et propriétaire terrien. Son intérêt pour les études relève quelque peu du hasard. Sixième et dernier enfant de la famille, il aide son père au relais et prête son fouet à Murat (1767-1815), roi de Naples, alors en partance et de passage pour l'Italie. Lors de son retour, Murat adresse une demi-pension pour que Bardin, alors âgé de 11 ans puisse suivre des études au lycée d'Orléans. Il y entre en 1806 et devient admis à Polytechnique en 1813, 91ème/227. En 1814, il prend part à la défense de Paris, en tant que canonnier sur les hauteurs de Charonne. Il fait partie des élèves licenciés en 1816 lors de la Restauration, tout comme Arthur Morin (1795-1880) ou Auguste Comte (1798-1857). Il se lance alors dans le commerce et ne retourne pas à Polytechnique pour y poursuivre un cursus classique.

Sur concours, il devient en 1821 nommé professeur de dessin et de fortification à l'École régimentaire d'artillerie de Metz. Bardin modifie sensiblement les méthodes d'enseignement du dessin : au lieu de copie de pièces, il propose à ses élèves des dessins, des projections et comme application des levers de bâtiments, de machines et de terrains, des modèles en plâtre, utilisés pour enseigner la géométrie descriptive. Il devient en 1822 associé libre de l'Académie de Metz et s'implique dans la vie locale.

En 1828, il devient membre fondateur de la Société d'encouragement pour l'instruction nouvellement créée. En 1828, des cours de dessin géométrique sont donnés aux Cours industriels de la ville et un compte-rendu de l'enseignement est donné à l'Académie de Metz qu'il préside en 1828-1829. Il reçoit la légion d'honneur en 1828, en même temps que Savart, sur proposition de Charles X venu à Metz pour assister à l'exposition organisée par l'Académie royale. En 1830, aux cours institués par l'Académie de Metz, la même méthode est suivie. Bardin en tire l'ouvrage lithographié "Notes et croquis de géométrie descriptive", 1834. Bardin épouse à Paris le 20 juillet 1830 Stéphanie Thirion Montauban, la fille d'un châtelain à Dammarie-les-Lys.

En 1831, Bardin devient élu conseiller municipal de Metz et donne des cours de dessin linéaire aux ouvriers de Metz. Cela déplait au Ministère de la Guerre et il est envoyé en poste à l'École régimentaire de Strasbourg. Il revient cependant rapidement à Metz pour enseigner à l'école régimentaire dessin et géométrie descriptive, jusqu'en 1838. En 1838, Libre-Irmond Bardin donne sa démission de l'École régimentaire pour aller s'installer à Paris et prendre la direction des études à l’École centrale des Arts et Manufactures, école alors privée créée depuis dix ans. En opposition avec Théodore Olivier (1793-1853), il ne reste que deux ans à ce poste. Il devient connu pour son ouvrage monumental Topographie enseignée par des plans en relief et des dessins, paru en 1842. En 1843, des discussions à l'Assemblée nationale concernent les chemins de fer. Il intervient à la Commission supérieure des chemins de fer pour défendre les intérêts de Metz et de la Moselle, sur des tracés en cours de discussion.

En 1844, Bardin est nommé maître de dessin des machines, et répétiteur des travaux graphiques à l'École polytechnique. Suite aux événements de 1848, il signale ses opinions démocratiques à l'attention du ministre de la guerre qui veut l'envoyer en disgrâce. Le 23 avril 1848, il devient élu député représentant de la Moselle à l'Assemblée constituante, en même temps que Poncelet. Comme Poncelet, il ne sera pas élu à l'Assemblée nationale législative.

Élève, puis ami de l'ingénieur géographe Louis Puissant (1769-1843), il est l'auteur d'une importante collection de Plans Reliefs Topographiques destinée à l'enseignement, pour laquelle il reçoit de nombreux prix, de 1844 à 1867. Parmi ses plans-reliefs géographiques, celui de la vallée du Mont-Blanc. En 1852, il est chef des travaux graphiques avec rang de professeur à Polytechnique et remplit les mêmes fonctions au collège Sainte-Barbe. En 1856, il supplée Charles Dupin au Conservatoire des arts et métiers, pour son cours sur l'art des levés. Il a la satisfaction de recevoir la croix d'officier de la Légion d'honneur. Bardin prend sa retraite en 1860. Une communication est faite à l'Académie des sciences le 23 mars 1863 sur ses reliefs topographiques.

Bardin décède à Paris en 1867. Il reçoit une Médaille d'Or de la Société de Géographie (1867) décernée à titre posthume. Son portrait est transmis par les soins de Mme et Melle Bardin, domiciliées rue du Luminaire, 2, Montmorency, pour illustrer sa notice à la Société de Géographie. Il fut aussi connu comme un des promoteurs français de l’alpinisme. Suite au décès, Émile Bouchotte (1796-1878) rédige sa notice à l'Académie de Metz; William Huber (1830-1895) rédige la notice de la Société de Géographie.
Prénom et nom de naissance
Libre Irmond Bardin
Prénom
Libre Irmond
Nom de famille
Bardin
Année de naissance-décès
1794-1867
Année de naissance
1794
Année de mort
1867
Époux(se) ou conjoint(e)
Thirion Montauban, Stéphanie
Formation
École polytechnique
Profession
Enseignant
Ingénieur militaire
Personnalité politique
Domaine d'activité
Géométrie descriptive
Topographie
Géographie
Distinction reçue
Légion d'honneur
Médaille d'Or de la Société de Géographie
Nom dans la base
Bardin, Libre Irmond (1794-1867)