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Autre libellé
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Maison Schiavetti-Bellieni
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Type d'organisme
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Fabrication et vente d'instruments de précision
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Domaine d'activité
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Géodésie
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Topographie
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Optique
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Photographie
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Mathématiques
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Instrumentation de précision
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Télégraphie
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Description
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Fondée à Metz en 1812, la maison Belliéni n'est au début qu'un simple magasin de détail où l’on vend des lunettes de vue, des instruments de physique (thermomètres, baromètres), d’optique pour la topographie (niveaux, mires, théodolites), et de mathématiques (trousses de compas et appareils spéciaux). Les fondateurs sont l’opticien André François Bellieni (1789-1843) et son frère François (1795-18..), auxquels s'adjoint Lucrèce Schiavetti née Taechi (?), venus de la région du Lac de Côme, alors en pointe en matière d'optique et de fabrication d'instruments optiques à cette époque.
Les premières traces d'activité directe de la maison familiale se trouvent lors de l'année 1826-1827, lorsqu'un étui de mathématiques (compas, équerre, règle) est offert en prix des cours industriels de la municipalité. Dans son article sur la maison Bellieni paru en 2011, Étienne Gérard apporte des précisions sur les Belliéni, ainsi que sur le parcours de plusieurs membres de l'entreprise familiale. L'histoire commence en Italie dans les années 1810. André François Bellieni s'était marié en première noce avec Jeanne Taechi (1?-1820). La sœur de cette dernière Lucrèce Taechi, s'était de son côté mariée avec Jacques Schiavetti. D'un côté, la branche Bellieni donne naissance à Marie Catherine Bellieni (21 octobre 1814), de l'autre la branche Schiavetti voit naître Bernard Schiavetti (21 aout 1813).
Au décès de sa première épouse en 1820, André François Bellieni fait venir sa fille à Metz, alors âgée de 6 ans. Puis il épouse en seconde noce le 25 avril 1821 Marguerite Joséphine Gimel (1873-1869), elle-même mère de Charles Gimel (1818-1880). Ce dernier devient adopté par André François Bellieni, avec interdiction donnée cependant par les Schiavetti de changer son nom en Bellieni. La maison fondée en association est nommée tout d'abord Bellieni. On trouve parmi les instruments fabriqués dans cette première époque de la maison "Globe terrestre mappemonde, vers 1820".
Le 13 janvier 1836, Bernard Schiavetti épouse Marie Catherine Belliéni, (1815 ca-?), sa cousine germaine. Deux enfants naissent en 1837 et 1844 de cette union. Suite au décès d'André François Bellieni en 1843, une société est formée pour une durée de 20 ans, réunissant les deux cousins par alliance Bernard Schiavetti (1813-1872) et Charles Gimel-Bellieni (1820-1880), mentionnée dans le Courrier de la Moselle du 5 aout 1843. A côté des activités de la boutique, le duo poursuit des activités de recherche présentées pour certaines, lors des régulières expositions organisées par l'Académie royale de Metz, tous les cinq ans.
Dès février 1829, la maison Bellieni se distingue en rapportant une médaille de bronze décernée par l'Académie pour la fabrication de ses instruments de physique, d'après le Journal du département. En 1844, Charles-Moÿse Goulier (1818-1891), plus jeune capitaine de l'armée française, débute à Metz ses cours de topographie et géodésie donnés à l'École d'application et des demandes adressées à Schiavetti-Benelli vont concerner des instruments particuliers.
Une autre médaille est décernée lors de l'exposition d'avril 1849 présentée dans les salons de l'hôtel de ville, d'après les Mémoires de l'Académie :
« MM. SCHIAVETTI-BELLIENI, opticiens à Metz [y] ont exposé un grand nombre d'instruments de physique, de topographie et un pied support à double manivelle pour grande lunette astronomique; tous ces objets, d’une bonne construction, solidement établis et bien montés, n’offrent rien de nouveau dans leurs dispositions; mais ces industriels savent avec beaucoup de discernement choisir leurs modèles parmi les instruments qui ont la sanction de l'expérience et donner ainsi une valeur particulière à leurs produits; le jury, considérant en outre les services que ces opticiens rendent à ceux qui se livrent aux études des hautes sciences, leur accorde une médaille de deuxième classe. »
En 1850, De Saulcy rend dans les Mémoires de l'académie son "Rapport sur le Télégraphe électrique de MM. Schiavetti et Belliéni". Les deux associés ont fabriqué un système télégraphique, testé par l'Académie, alors que le système Foy-Bréguet a été mis en place en 1845, le long de la voie de chemin de fer Paris-Rouen.
Parmi les instruments scientifiques les plus remarquables signés à Metz par les Schiavetti-Bellieni, il est possible de citer "Lunette astronomique en laiton sur tripode", "".
En 1852, Charles Gimel-Bellieni épouse Émilie Remoissenet (1832-1911) et quatre enfants naitront à Metz de ce mariage. En 1853, le couple Bernard Schiavetti- Marie Belliéni décide de quitter Metz pour aller installer à Brest une boutique-atelier d'optique nommée Schiavetti-Belliéni, non loin des bases de la Marine nationale. Des jumelles et appareils photos y sont vendus et réparés. Le 10 aout 1858, Schiavetti, fabricant d'instruments optiques et aussi photographe, aura l'occasion de mémoriser la visite de Napoléon III à Brest.
https://www.stereotheque.fr/result,10873-0
A Metz Charles Gimel-Bellieni poursuit les activités de commerce d'instruments de précision et d'optique. La boutique devient simplement appelée Maison Bellieni. A partir des années 1850, des dessins et commandes viennent de l'officier du génie Charles-Moÿse Goulier (1818-1891). Ce dernier, issu de Polytechnique et de l'École d'application, se trouve affecté à l'État-Major de l'école en qualité d'enseignant en géodésie et topographie. En 1863, Goulier devient membre de l’Académie impériale de Metz, dont il assurera d'ailleurs la présidence en 1868. Goulier est par ailleurs un des premier à mettre en évidence l'astigmatisme en 1852, et de proposer des verres pour la correction.
Les enseignements de Goulier à l'école d'application ont permis de former les équipes qui vont cartographier les vastes territoires de l’empire colonial français en pleine expansion et tracer le nouveau système de défense des frontières du général Séré de Rivières. La Maison Belliéni met au point et construit plusieurs instruments, précise le catalogue, qui se distinguent par la grande stabilité des rectifications et la facilité de leur emploi. Les appareils Belliéni remportent de nouveau des récompenses, successivement à l'exposition de Paris en 1855 et de Metz en 1861.
Agé de 52 ans, Charles Gimel, accompagné de son épouse, ses trois filles et son fils, (Charles) Henri Gimel-Belliéni (1857-1938), dont le parrain est Goulier, opte pour la nationalité française. Suite aux accords de Francfort, les ateliers Bellieni se transportent à Nancy en 1872, avec le matériel et tous les ouvriers. La boutique d'optique messine devient tenue par Émile Remoissenet, beau-frère de Charles. Affecté à Fontainebleau, Goulier va de son côté poursuivre ses travaux avec d'autres opticiens et fabricants d'instruments de précision, tout en maintenant une correspondance.
A Nancy, la Maison Bellieni poursuit la fabrication d'instruments et étend sa gamme. Famille et ouvriers amènent une activité de haute technicité. De son côté, Henri Gimel mène des études d'optique à Paris et change son nom en Belliéni. Les Gimel-Belliéni ont les premiers l’idée de placer des téléobjectifs sur les appareils photographiques. Après le décès de Charles, en 1880, Henri, opticien, photographe et inventeur, prend la direction de l’entreprise. En 1895, il invente la jumelle stéréoscopique et quelques années plus tard la jumelle universelle. Leurs appareils photographiques permettent de prendre des photos en relief et au téléobjectif. L’invention de nouveaux types d’appareils photographiques légers, connus sous le nom de « Jumelles Belliéni », lui vaut d’obtenir la médaille d’Or aux Expositions universelles de Paris, en 1889 et 1900.
En 1889, la Maison Belliéni fournit l’administration forestière, la Compagnie des chemins de fer de l'Est et la faculté de Nancy. En 1905, huit mille jumelles photographiques ont été fabriquées aux ateliers, dont « trois mille vendues en Amérique ». Henri Belliéni reçoit la légion d'honneur en 1910, pour ses actions à la chambre de commerce de Nancy. Suite au décès de son fils Charles Gimel-Belliéni (1888-1914), lors du premier conflit mondial, Henri Belliéni trouve un repreneur. La maison devient renommée « H. Bellieni–Ritter, successeur ». Le nom Bellieni–Ritter est ainsi conservé jusqu'en 1946, au moins.
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Source
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https://gw.geneanet.org/caquelinbr?lang=fr&pz=brigitte&nz=caquelin&p=charles&n=gimel+bellieni
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https://gw.geneanet.org/caquelinbr?lang=fr&n=gimel+bellieni&oc=1&p=charles
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https://gw.geneanet.org/divodurum?n=schiavetti&oc=&p=bernard
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Médaille de bronze, 5 février 1829
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La société Schiavetti-Belliéni. Courrier de la Moselle. 5 aout 1843
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Schiavetti-Bellieni. Mémoires de l'Académie nationale de Metz, 1849
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Catalogue Bellieni, 1891. Bibliothèque patrimoniale. Paris
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Maison Belliéni, cœur de ville Nancy, par IMAGE'EST
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Le colonel Goulier et la topographie des fortifications, par Daniel Denis, 2012
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Un topographe français : Charles-Moÿse Goulier (Richelieu 1818-Paris 1891), par Jacques Borowczyk, 2014, Académie de Touraine
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Club Niepce Lumière : Bellieni 1, par Étienne Gérard
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Club Niepce Lumière : Bellieni 2, par Étienne Gérard
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Club Niepce Lumière : Bellieni 3, par Étienne Gérard
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Club Niepce Lumière : Bellieni 4, par Étienne Gérard
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Club Niepce Lumière : Bellieni 5, par Étienne Gérard
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Année de création - fermeture
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1812-1919
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Année de création
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1812
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Année de fermeture
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1919
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Titre
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Maison Bellieni, Schiavetti-Bellieni, puis Belliéni à Metz (1812-1872), puis à Nancy (1872-1919)