Le Moyne, Nicolas René Désiré (1796-1875)

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Description
Nicolas Le Moyne (ou Lemoyne ou Lemoine), nait à Metz le 18 octobre 1796. Il est le fils de Marc René Louis Lemoyne (1750-1832), greffier au tribunal civil, aussi ancien abbé puis franc-maçon antérieurement à la Révolution, et de Marie Charlotte Lemoine (1769-1830). Titulaire d'une bourse, ses études secondaires sont menées au lycée de Metz. En 1814, Le Moyne devient admis à l’École polytechnique et sort 4ème sur 72. Il poursuit ses études à l'École des ponts et chaussées en 1817. Il reçoit sa première affectation en 1820 à Mende (Lozère), demande sa mutation et obtient un poste à Mézières (Ardennes) en 1821, puis à Metz en 1823. En janvier 1824, Nicolas Le Moyne épouse Madeleine Lallement (1880-?), la fille d’un riche entrepreneur de travaux publics mosellan, dont il aura deux fils, polytechniciens également.

En 1825, il fait paraître à Paris "Moyens faciles de parvenir à fixer l'établissement des ponts suspendus", suivi en 1829 de "Renseignements sur le service des ponts et chaussées en Prusse et dans les Pays-Bas et considérations diverses sur l'amélioration des chemins et des routes de France. ", et en 1830 "Essai d'un traité sur l'entretien des routes en empierrement". Il devient admis au sein de la Société des Lettres, Sciences et Arts, et contribue à la formation des cours industriels municipaux. Épris d’innovations, à la fois dans le domaine des ponts-et-chaussées et dans le cadre privé, Le Moyne se livre à quelques essais industriels (la création d’une verrerie à Longwy) et agricoles (il tente de produire du vin de champagne dans ses propriétés mosellanes). En 1829, il est nommé ingénieur des ponts en Charentes Maritimes et habite Rochefort.

A partir de 1831, il devient auteur de plusieurs livres fouriéristes. Il se rapproche de Charles Fourier (1772-1837) en 1832 et de Victor Considérant (1808-1893), capitaine du génie. En 1833 et 1834, Lemoyne fait paraître sous le même titre deux livres : Association par phalange agricole-industrielle. Notions élémentaires et pratiques sur le système sociétaire de M. Charles Fourier; publié pour le premier à Paris, au Bureau du Phalanstère, et pour le second chez Mme Thiel à Metz. Il fait œuvre de vulgarisation en posant que l'homme est fait pour la vie en phalanstère, sorte d'hôtel coopératif pouvant accueillir environ quatre cents familles, considéré comme modèle d'unité sociale. En 1837, Lemoyne obtient la Légion d’honneur; l’année suivante, il est promu ingénieur en chef. En 1838, suite à un concours organisé par le Conseil général de la Charente-Maritime sur le thème de « l’extinction de la mendicité », il publie les Calculs agronomiques et considérations sociales. Dès le début des années 1840, il acquiert un daguerréotype, appareil alors récent et d’utilisation complexe. Il l’utilise pour faire des portraits ou photographier les paysages. Après plusieurs demandes de mutation, il est nommé à Mézières (Ardennes) en 1842. Il obtient en 1845 sa promotion à la première classe des ingénieurs en chef. Il est très apprécié par le préfet des Ardennes et est reçu au sein de la Société d’agriculture du département. Après la révolution de février 1848, Lemoyne participe à plusieurs réunions politiques à Mézières. En 1848, Lemoyne doit rejoindre Épinal, lieu où il termine sa carrière aux ponts et chaussées en 1857.

Ses écrits d'inspiration sociologique et fouriériste sont poursuivis à Paris tout d'abord, puis ensuite à Metz en 1859. Il participe au rétablissement de la loge maçonnique « Les amis de la Vérité ». En 1871, il devient le créateur d’une « doctrine hiérarchique fusionnaire ». Il écrit et diffuse gratuitement sous le pseudonyme Médius Le Moyne, le titre à rallonge, selon la mode de l'époque : Sociosophie ou Principes naturels et lois mathématiques de la hiérarchie fusionnaire, Donnant les même droits à l'un et à l'autre sexe, favorable à la culture et au développement des facultés des Êtres humains, etc. paru chez Didion à Metz. Un minimum de revenu est prévu pour chaque personne, dont la valeur dépend de son rang social, lui même défini en partie par un système électoral. Il fait le choix en 1871 de rester à Metz, alors que ses fils mènent une carrière française. Nicolas Le Moyne décède le 14 février 1875 à Metz, âgé de 78 ans.

Dans son testament, il lègue la somme de 4 000 francs au profit de la colonie fouriériste de Condé-sur-Vesgre, et 5 000 francs en faveur des nécessiteux de la commune de Devant-les-Ponts, aujourd’hui un quartier de Metz, où se trouvent la plupart des biens fonciers du couple. Sa veuve, lorsqu'elle décède en 1889, double la somme. Aussi, la commune, dans les années suivantes, fait élever un monument funéraire, dessiné par Lemoyne. Un globe, un livre et un compas, surmontent un bâtiment pyramidal, rappelant ses conceptions scientifiques et philosophiques. En 1902, la municipalité de Metz attribue son nom à une rue de Devant-les-Ponts.
Prénom et nom de naissance
Nicolas René Désiré Le Moyne
Prénom
Nicolas René Désiré
Nom de famille
Le Moyne
Autre libellé
Lemoyne
Lemoine
Médius
Année de naissance-décès
1796-1875
Année de naissance
1796
Année de mort
1875
Époux(se) ou conjoint(e)
Lallement, Madeleine (1880-?)
Formation
École polytechnique
Profession
Ingénieur des ponts-et-chaussées
Domaine d'activité
Ingénierie
Ponts et chaussées
Sociologie
Philosophie
Distinction reçue
Légion d'honneur
Rue à Metz
Nom dans la base
Le Moyne, Nicolas René Désiré (1796-1875)