Le Joindre, Charles (1805-1876)

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Description
Jean-Baptiste-François-Charles Le Joindre, on trouve aussi Lejoindre, nait le 9 janvier 1805 à Haguenau dans le Bas-Rhin. Il est le fils de Jean-Louis Le Joindre (1768-1821), militaire dans l'artillerie, et de Marie-Joséphine Hallez (1773-1806). Suite au décès précoce de sa mère, son père se remarie avec Barbe Jeanne Noël qui l'élève. Charles Le Joindre suit ses études au collège de Haguenau, de la sixième à la rhétorique.

Lejoindre doit sa carrière dans les ponts-et-chaussée à sa rencontre avec l'ingénieur Louis Charles Théodore Lemasson (1789-1858). Il décide de mener des études en vue d'intégrer le corps des ponts et chaussées. Soutenu par un oncle parisien, le baron Hallez, des études sont d'abord menées au collège royal de Bourbon (Lycée Condorcet), puis à Henri IV. En 1822, il est reçu deuxième à Saint-Cyr. En 1824, Lejoindre reçoit le premier prix de mathématiques, ainsi que celui de physique au concours général des collèges de Paris et Versailles. Il accède au rang de premier à l'École polytechnique en 1824 pour terminer ses études à l'école des ponts, en 1829.

Sa carrière à Metz et en Moselle débute en 1829. Il est nommé aspirant-ingénieur au service du département à la préfecture, et il y retrouve Le Masson, alors promu ingénieur en chef. L'amélioration du régime navigable de Ia Moselle est entrepris. Une étude préliminaire aboutit à la publication en 1835 par Le Masson et Le Joindre d'un rapport de plus de 100 pages, publié dans les Mémoires de l'Académie de Metz : "Mémoire sur la navigation de la Moselle". Une loi est ensuite votée, aboutissant à l'obtention de crédits importants pour l'amélioration des voies navigables. 18 km de digues de halage et 25 km de chenaux sont construits. La charge moyenne par bateau devient doublée. Dès 1831, il devient membre de l'Académie de Metz qu'il présidera en 1844. Il reçoit la légion d'honneur en 1839. Le 25 juin 1842, le premier de sa promotion, à trente- sept ans, il remplit les fonctions d'ingénieur en chef, placé sous la direction du préfet. Au niveau familial, le 8 janvier 1844, Charles Le Joindre épouse à Metz Lucile Elisabeth Alexandrine Chonet de Bollemont (1822-1903).

En 1842, le ministère avait prescrit des études sur les voies ferrées à construire sur l'Est. Le Joindre rend ses rapports en 1844. Un tracé de plusieurs voies est proposé, reliant Paris à Strasbourg, Nancy à Metz et finalement Metz à Forbach et Sarrebruck, en Prusse. Les gisements de charbon de la Sarre intéressent grandement les industriels mosellans. En 1845, la Compagnie des chemins de fer de Paris à Strasbourg est créée. Deux ingénieurs des ponts-et-chaussées, membres de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Strasbourg, dirigent les travaux de la ligne Nancy-Metz : Marc-Auguste Thirion (1806-1886), natif de Nancy, ainsi que Émile Auguste Payen (1798-1883), né à Liège en Belgique. En 1846, Le Joindre mène des études sur la construction du pont sur Ia Moselle à Thionville, et plus tard sur la restauration complète et l'élargissement des vieux ponts de Metz. De 1845 à 1847, il est positionné sous les ordres du préfet Germeau et a sous ses ordres les ingénieurs des ponts et chaussées Plassiard et Le Mercier. Il devient également membre du Conseil municipal de Metz en 1848.

Le 1er juillet 1850, la voie ferrée de Frouard à Metz est tout d'abord inaugurée en voie simple, sans apparat excessif. Des ateliers ferroviaires sont construits à Montigny-les-Metz, pour entretenir et construire du matériel roulant. Une gare provisoire en bois est aménagée sous les remparts, dans lesquels une nouvelle ouverture, la porte Serpenoise, a été creusée par les militaires. L'année suivante, la voie ferrée parvient à Remilly, puis Bening et enfin à Sarrebruck en 1852. Du 17 au 19 juillet 1852, le Prince Empereur inaugure la jonction Paris-Strasbourg. Le 15 novembre 1852, la Mutte de Metz (la grosse cloche) résonne; la ligne directe Paris-Berlin passant par Sarrebruck est ouverte, acclamée par une foule en liesse. Les travaux sur les voies ferrées se poursuivent avec le doublement des voies de Nancy à Metz. En 1854, la Compagnie des chemins de fer de Paris à Strasbourg devient Compagnie des chemins de fer de l'Est en absorbant notamment la ligne Strasbourg-Mulhouse-Bâle. Le 29 septembre 1857, l’empereur Napoléon III, parti de Stuttgard où il avait eu une entrevue avec le Czar de Russie s’arrête à Metz, en compagnie du Prince de Prusse. Une pétition réclame la construction d'une voie directe de Châlons-sur-Marne à Metz. Les clefs de la Ville lui sont présentées. La jonction de Metz à Thionville et Luxembourg devient inaugurée en 1859.

Le Joindre poursuit d'importants travaux de drainage et de canalisation. De 1857 à 1867, l'ingénieur architecte municipal Gérard-Victor Van der Noot (1795-1866) fait construire un nouvel aqueduc de conduction des eaux potables de Gorze. Suite au rapport de Le Joindre, écrit en 1858, le canal des houillères de La Sarre devient creusé entre 1861 à 1866, reliant les bassins houillers au canal de la Marne au Rhin. La Manufacture des tabacs est construite de 1862 à 1868. De nombreuses études sont menées en particulier sur les eaux industrielles. Le partage des forces motrices de la Moselle entre usines de la ville et service de la guerre devient négocié. Le Joindre s'implique également dans des collaborations internationales, notamment avec les Pays-Bas et la Prusse.

Le 14 aout 1866, Le Joindre quitte Metz pour occuper jusqu'en 1868 le poste d'inspecteur général des ponts et chaussées dans la cinquième circonscription, avec la responsabilité des départements de la Haute- Saône, de Saône-et-Loire, du Doubs, de la Côte-d'Or et du Jura. En 1868, il quitte les ponts et chaussées et devient élu au Conseil général de la Moselle, renouvelé en 1869. Suite à l'annexion prussienne, il se retire de ses activités et décède à Metz le 28 décembre 1876.
Prénom et nom de naissance
Jean-Baptiste-François-Charles Le Joindre
Prénom
Jean-Baptiste-François-Charles
Nom de famille
Le Joindre
Autre libellé
Jean-Baptiste-Charles Lejoindre
Année de naissance-décès
1805-1876
Année de naissance
1805
Année de mort
1876
Époux(se) ou conjoint(e)
Chonet de Bollemont, Lucile Elisabeth Alexandrine (1822-1903)
Formation
École polytechnique
École des ponts et chaussées
Profession
Ingénieur des ponts et chaussées
Personnalité politique
Domaine d'activité
Ponts et chaussées
Distinction reçue
Légion d'honneur
Couronne de chêne des Pays-Bas
Couronne royale de Prusse
Nom dans la base
Le Joindre, Charles (1805-1876)