Morin, Arthur (1795-1880)
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- Description
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Arthur Jules Morin nait le 17 octobre 1795 à Paris d'un père nantais, successivement employé à l'agence du commerce extérieur à Nantes, puis inspecteur des droits réunis à Florence, sous l'Empire. Avant d'entrer à Sainte-Barbe, où il conduit ses études, il avait passé plusieurs années à Florence, avec sa mère devenue dame d'honneur de la princesse Élisa, sœur de Napoléon. Admis à l'École Polytechnique en 1813, il prend part en 1814 à la défense de Paris aux côtés de polytechniciens dont Piobert (1793-1871), Antoine Gardeur-Lebrun (1795-1880), Frédéric Girod (1795-18?). Il est tout d'abord démis de l'école en avril 1816, lors de la Restauration. Des contestations avaient été organisés suite à la révocation de Monge. Morin trouve alors un poste à la papeterie d'Essonnes.
Réintégré à sa demande en 1817, il se classe second et choisit l'École d'application de Metz dans l'artillerie ou il entre en qualité d'élève-sous-lieutenant. Après la campagne d'Espagne de 1823, le lieutenant Morin sert successivement dans un régiment d'artillerie à pied et au bataillon des pontonniers à Strasbourg. Il se fait, dès cette époque, remarquer par une étude sur les roues hydrauliques. On lui confie la mission de visiter les principales fonderies de l'Artillerie pour y comparer les différents moteurs employés.
En 1828, il épouse une petite cousine Adélaïde Victoire Morin (1801-1884). Morin est nommé capitaine en 1829, attaché à l’École d'application de Metz en qualité d'adjoint de Poncelet, professeur de mécanique, abrégé "Machines" à l'école. Parmi ses premiers travaux, il "autographie" les leçons de Poncelet pour les diffuser auprès des élèves. On lui doit par ailleurs en 1833, sur une idée de Poncelet, la machine de Morin, un système qui permet d'enregistrer le mouvement de la chute d'un corps et de mesurer ainsi expérimentalement la gravité. En 1837-1838, Morin écrit dans les Mémoires de l'Académie un rapport sur la création d'une Faculté des sciences à Metz.
De 1835 à 1839, Morin devient nommé professeur en titre de mécanique, en remplacement de Poncelet muté à Paris. En 1835, il devient membre de la Commission des principes de tir instituée à Metz, conjointement avec Piobert, professeur d'artillerie militaire et de fortifications. Après avoir mené des études sur le frottement, associé à Piobert et Didion, il entreprend des séries d'expériences ayant pour but de déterminer les lois du mouvement et de la pénétration des projectiles dans les milieux résistants, solides et mous. Pour déterminer les vitesses initiales des projectiles des canons et obusiers, Piobert et Morin font construire des pendules balistiques et des canons-pendules inspirés de ceux de l'anglais Robins. Leur système à deux pendules devient établi dans les principales poudreries nationales.
D'autres résultats de la commission concernent l'hydraulique et l'établissement des moteurs hydrauliques, roues et turbines. Dans la continuation des travaux menés par Poncelet et Lesbros dans les années 1825, des expériences sont menées à Metz en 1837 et poursuivies aux environs de Paris, de 1839 à 1842. Appliqué à l'étude du halage des bateaux et du travail des charrues aussi bien qu'à celle du tirage des voitures, le dynamomètre de Morin conduit à d'importantes applications de mécanique.
En 1839, Morin est nommé à Paris et devient attaché à la Direction des poudres, chargé de la préparation et de l’examen de la plupart des projets d’usines et de machines des poudreries. Il reçoit en 1839, conjointement avec Piobert et Didion, le grand prix de mathématiques de l'Institut pour ses travaux à la Commission de tir, menés à Metz et Paris. En 1843, Morin est élu membre de l’Académie des sciences au siège de mécanique de Coriolis, puis il est nommé professeur de Mécanique appliquée aux Arts, au Conservatoire des Arts et Métiers, enfin administrateur de l'école et directeur, suite aux événements et crises de 1848. Parvenu au grade de Général de division, il prendra sa retraite militaire en 1860.
Cependant, en avril 1848, le ministre de l’Agriculture et du Commerce confie aux Arts et Métiers le dépôt central des étalons et prototypes du Système métrique. Le Conservatoire, par l’entremise de son directeur Arthur Morin, intervient dès 1851 à l’Exposition universelle de Londres pour promouvoir un usage international du système métrique. En 1851-1852, Morin institue au Conservatoire, conjointement avec Henri Tresca (1814-1895), le Laboratoire d’essais de machines. Lors de l'Exposition universelle de Paris en 1867, Morin et Tresca jouent un rôle moteur dans l'adoption par 14 pays du système métrique. Le 20 mai 1875, est signé à Paris le traité international : La Convention du Mètre. En janvier 1876, un « Comité international des poids et mesures » devient institué, sur recommandation du Général Morin au Pavillon de Breteuil, à l’entrée du parc de Saint-Cloud de Paris. Morin décède à Paris 3e, le 7 février 1880 et Aimé Laussédat (1819-1907) prend alors sa succession au Conservatoire des Arts et Métiers. Tresca prononce le discours d'hommage funèbre, alors que Laussédat rédige la notice biographique du livre sur le centenaire de polytechnique.
Publiés entre 1830 et 1884, Arthur Morin écrit une grande quantité de livres et d'articles. Les articles paraissent dans les Comptes-Rendus hebdomadaires des Séances de l'Académie des Sciences (1839-1874) essentiellement et les éditeurs de livres incluent, dans la période messine Mme Thiel et S. Lamort. A Paris, l'actuel Conservatoire National des Arts et Métiers, en particulier, lui doit un accroissement important de ses collections. - Source
- https://gw.geneanet.org/perpraca?lang=fr&n=morin&p=arthur+jules
- 313. Morin (Arthur-Jules). Le patriotisme en action: histoire abrégée des gloires militaires de la France, par Etienne Auguste Tarnier, Discours de Tresca, p290, 1881
- Morin (1795-1880), par A. Laussedat, Livre du centenaire de Polytechnique, 1794-1894, p176
- Morin, Répertoire Bibliographique des Sciences Mathématiques (1894-1912), par AHP et Mathdoc
- Du Système métrique au Laboratoire d’essais : le Cnam et la Métrologie nationale (1795-1960), par Claudine Fontanon et Loïc Petitgirard, 2015
- Prénom et nom de naissance
- Arthur Morin
- Prénom
- Arthur Jules
- Nom de famille
- Morin
- Année de naissance-décès
- 1795-1880
- Année de naissance
- 1795
- Année de mort
- 1880
- Époux(se) ou conjoint(e)
- Morin, Adélaïde Victoire
- Formation
- École polytechnique
- Profession
- Ingénieur militaire
- Enseignant
- Domaine d'activité
- Mathématiques
- Physique
- Balistique
- Hydraulique
- Dynamique des fluides
- Métrologie
- Distinction reçue
- Légion d'honneur
- Grand prix des sciences mathématiques
- Nom écrit sur la Tour Eiffel
- Nom dans la base
- Morin, Arthur (1795-1880)
- Classe de ressource
- Person
Arthur Morin à Paris, naissance en 1795, Conservatoire des Arts et Métiers (1839-1880)
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Arthur Morin à l'École d'application (1835-1839)
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Ressources liées
Titre | Classe |
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Commission des principes de tir (1833-1862) | Organisation |
École d'application de l'artillerie et du génie (1802-1870) | Organisation |