Description

Guillaume Piobert nait à Lyon, dans le quartier de la Guillotière, le 30 novembre 1793, de Jean Piobert maître de poste et de Constance Chanègue. A l'âge de 16 ans, il travaille dans un atelier de tissage d'étoffes en soie. Il expérimente et modifie de manière remarquable l'un des métiers à tisser de l'atelier. Avec l'argent gagné, il suit en parallèle des cours de mathématiques pour se préparer au concours d'entrée à l'école polytechnique. Il réussit le concours et intègre l'école le 2 novembre 1813. Lors du siège de Paris, en 1814, il prend part avec les autres polytechniciens à la défense de Paris, en tant que canonnier. En 1815, il intègre l'école d'application de l'artillerie et du génie de Metz, section artillerie, et sort premier de sa promotion.

En 1817, Piobert est affecté à l'arsenal de Toulouse, dans une compagnie composée d'ouvriers fondeurs, ferblantiers, artificiers, cartouchiers. Il mène en 1821, avec Anselme-Louis Tardy, polytechnicien lieutenant d'artillerie, des expériences sur les turbines alors nommées "roues hydrauliques". La même année, ses recherches portent sur les voitures et affuts pour l'artillerie de montagne. Suite à sa critique ouverte d'un ouvrage paru sur le sujet, il est remarqué et devient aide de camp du général Valée (1773-1846), inspecteur général du service central de l'artillerie. Un vaste plan d'amélioration de l'artillerie devient entrepris, nommé le Système Valée, rendu public en 1827. L’artillerie devient plus mobile et la construction des pièces est simplifiée, normalisé. Piobert reçoit la légion d'honneur en 1828.

En 1831, il est affecté à Metz. Il écrit un cours d'artillerie théorique et pratique, qu'il va professer à l'École d'application jusqu'en 1836. De 1831 à 1835, il enseigne en même temps que Poncelet. Piobert mène en plus de ses cours des recherches sur plusieurs sujets. Le ministère de la guerre de Soult crée en 1833 à Metz la "Commission des principes de tir". De 1835 à 1837, il travaille pour la commission sur la détermination des vitesses initiale des projectiles et conçoit à cette occasion de nouveaux pendules balistiques, conjointement avec Morin. La partie la plus intéressante de ses expériences concerne les recherches sur la loi de la résistance des fluides à l’avancement des projectiles, question complexe et non résolue mise au concours par l’Académie des sciences, pour le prix des sciences physiques. Ce prix lui est décerné en 1836. En 1839, parait "Notice sur les pendules balistiques, construits en 1836 à l'arsenal de Metz" dans les Comptes Rendus des Séances de l'Académie des Sciences, signé de Piobert et Morin. La vitesse initiale des boulets peut être déterminée avec précision.

Des recherches sont également menées sur la résistance de l’air aux petites et grandes vitesses, de 1835 à 1838. Il propose une formule dont Didion vérifie ultérieurement l’exactitude et qui sera utile au calcul des trajectoires des projectiles aux différentes vitesses et sous diverses inclinaisons. D’après Morin, c’est Piobert qui conçoit un mode de représentation graphique pour traduire les phénomènes complexes en jeu en balistique intérieure et extérieure. Son activité au sein de la Commission des principes du tir est celle d’un inventeur et d’un théoricien.

En 1834, Poncelet co-écrit avec Dupin (député polytechnicien) et Navier (polytechnicien des ponts et chaussées) "Rapport sur un mémoire de MM. Piobert et Morin, capitaines d’artillerie, concernant les expériences faites à Metz, en 1834, sur la pénétration des projectiles dans divers milieux résistants et sur la rupture des corps par le choc", publié en 1838. En 1835, Piobert soumet à l'Académie des sciences "Théorie des effets de la poudre". Il est à l'origine de la loi de Piobert qui explique la combustion des poudres et est toujours à l'ordre du jour pour comprendre le fonctionnement des fusées.

Dans le domaine de l'artillerie, ses conclusions induisent des modifications de la forme des canons et de la forme des affuts. Des expériences sont menées sur le "tir de brèche", visant à rompre des fortifications à la Vauban. Les recommandations proposées par Piobert conduisent à la création d'une brèche en 4 à 6 heures, au lieu des 4 jours précédemment nécessaires, ce qui ne fut pas sans conséquence tactique sur l'organisation des fortifications.

Des expériences de tir sont aussi menés contre divers matériaux , argile, fer, fonte, plomb, etc. Ses cours sont publiés sous le titre plusieurs fois réédité de "Traité d'artillerie théorique et pratique" en 2 volumes, Thiel 1836 et Mallet-Bachelier 1859. Puis Piobert quitte Metz pour être remplacé en 1837 par Didion à l'école d'application et à la commission. Piobert, Morin et Didion reçoivent conjointement, en 1839, le grand prix de mathématiques de l'Institut. Muté à Paris, Piobert est élu le 30 mars 1840 à l’Académie des sciences (section de mécanique) où Poncelet l’avait précédé en 1835.

Ses travaux se poursuivent en mécanique. Piobert décrit précisément la localisation régulière des déformations plastiques selon des bandes continues (1842). En outre, diverses recherches sont menées sur les roues hydrauliques et les moyens de transports. Piobert devient membre de la Commission du Pyroxyle (1846-1849?). En 1850, il fait partie de la Commission mixte de réforme des études de l'École polytechnique, puis du Conseil de perfectionnement de cette école. Il préside l'Académie des sciences pendant l'année 1852, est promu général de division la même année.

De 1846 à 1869, il dispose de plus de temps libre et mène de nouveau une activité de mathématicien. Il publie dans les Nouvelles Annales de Mathématiques (1846-1854) et dans les Compte-Rendus des Séances l'Académie des Sciences (1835-1869). Parmi ses contributions en géométrie, on peut remarquer sa note en réponse à Terquem "Complément de l'article sur la meilleure forme à donner aux triangles dans les levers", en machines à calculer "Rapport sur le concours pour le prix de mécanique pour les années 1849 et 1850. Machine à calculer de MM. Maurel et Jayet". En 1855, il est élu membre honoraire de l'Académie de Metz. Admis cadre de réserve en 1858, il publie ensuite en 1863 "Appréciation des travaux des savants antérieurs à la création de l'Académie des Sciences", en 1869 "Propriétés et effets de la poudre". Son décès survient le 9 juin 1871 à La Pierre, Régnié-Durette (Rhône). Le général Morin rédige en septembre 1871 la notice biographique du général Piobert.

Source

https://gw.geneanet.org/gsn?n=piobert&oc=&p=guillaume

Rapport sur un mémoire de MM. Piobert et Morin, capitaines d’artillerie, concernant les expériences faites à Metz, en 1834, sur la pénétration des projectiles dans divers milieux résistants et sur la rupture des corps par le choc, par Dupin, Navier et Poncelet, 1838

Notice sur les pendules balistiques, construits en 1836 à l'arsenal de Metz, par Piobert et Morin, p695, CRAS 1839

Notice sur le général Piobert, par le général Morin, Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, 1871

Piobert, Répertoire Bibliographique des Sciences Mathématiques (1894-1912), par AHP et Mathdoc

Piobert, Nouvelles Annales de Mathématiques, par P. Nabonnand

PIOBERT Guillaume, par Alexandre Wauthier

Prénom et nom de naissance

Guillaume Piobert

Prénom

Guillaume

Nom de famille

Piobert

Année de naissance-décès

1793-1871

Année de naissance

1793

Année de mort

1871

Formation

École polytechnique

Profession

Ingénieur militaire

Enseignant

Domaine d'activité

Mathématiques

Physique

Balistique

Distinction reçue

Légion d'honneur

Grand prix des sciences mathématiques

Nom dans la base

Piobert, Guillaume (1793-1871)

URI référentiel

https://www.idref.fr/145276007

https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb14630277h

https://isni.org/isni/0000000066330759

https://www.wikidata.org/entity/Q3120124