Description

François-Joseph Servois nait en 1767 d'un père colporteur originaire de Savoie, Jacques-Ignace Servois, fixé à Mont-de-Laval en Franche-Comté, et de Jeanne-Marie Jolliet. Après des études suivies dans plusieurs écoles de la région, il est admis au séminaire de Besançon en 1786 et ordonné prêtre en 1789. Lors de la Révolution, il exerce comme prêtre constitutionnel à l'église Notre-Dame de Besançon, puis à Saint-Claude. Lors des épisode de la Terreur, il abandonne la prêtrise. Âgé de 26 ans et animé d'un fort intérêt pour la géométrie, il passe le concours et intègre l'école d'artillerie de Châlons-sur-Marne. Après quelques mois d'instruction, Servois intègre en 1794 comme lieutenant le 1er régiment d'artillerie à pied. Il prend part à plusieurs campagnes napoléoniennes en actuelle Allemagne et Italie, tout en étudiant la géométrie et l'algèbre. A partir de 1801, Servois demande à obtenir un poste d'enseignant, pour cause de santé fragile, précise-t-il dans sa demande. Sur recommandation d’Adrien-Marie Legendre, il est choisi pour enseigner en tant que professeur de mathématiques à l'école d'artillerie de Besançon (18 messidor an IX - 7 juillet 1801), puis à Châlons-sur-Marne (mars-décembre 1802).

En poste à Metz, il est tout d'abord "adjoint à l'instituteur des sciences" en décembre 1802, puis professeur à l'École régimentaire d'artillerie en 1803. Il forme les géomètres-arpenteurs chargés de dresser le cadastre des communes de la Moselle jusqu'en 1808. Servois publie en 1804-1805 (an XII) son premier ouvrage "Solutions peu connues de différens problèmes de géométrie pratique pour servir de supplémens aux traités de cette science", publié à Metz chez Devilly et à Paris chez Courcier. Avec ce livre, Servois s'inscrit dans la tradition des cours destinés aux élèves officiers topographes et géomètres-arpenteurs de terrain, complétés d'exercices. Le livre est composé d'une partie théorique et d'une partie pratique, dans laquelle 16 exemples de différents niveaux sont présentés, assortis des solutions.

Servois demande ensuite à être affecté à l'École d'artillerie de La Fère (février 1808-1814). Il publie alors un grand nombre d'articles, parus fréquemment dans les "Annales de Mathématiques pures et appliquées" de Gergonne des articles sur les mathématiques et leur histoire. Parmi ses écrits "Démonstrations de quelques formules de trigonométrie sphérique", 1811; "Remarques relatives à la formule logarithmique", 1812; "Calendrier perpétuel", 1813; "Note de M. Servois (Sur la trigonométrie des Indiens)", 1813; "Sur la théorie des quantités imaginaires", 1814; "Essai sur un nouveau mode d'exposition des principes du calcul différentiel, suivi de quelques réflexions relatives aux divers points de vue sous lesquels cette branche d'analyse a été envisagée jusqu'ici, et, en général, à l'application des systèmes métaphysiques aux sciences exactes", 1814. Dans cette étude historique publiée à Nîmes et diffusée à Paris chez la Veuve Courcier, les contributions de Newton, Leibniz, Taylor, Euler et Lagrange au calcul différentiel sont retracées. Puis la même année, "Géométrie pratique. Problème. Prolonger une droite inaccessible au-delà d’un obstacle qui borne la vue, en n’employant que l’équerre d’arpenteur, et sans faire aucun chaînage ? Solution", 1814.

Du côté militaire, durant la Campagne de France (1813-1814), Servois prend part à la défense de Paris. Il reçoit le commandement de trois batteries de la Garde nationale, il est décoré de la légion d'honneur. Mais Paris tombe aux mains des alliés et capitule le 30 mars 1814. En 1815, Servois adhère rapidement au nouveau régime et enseigne à l'École royale d'artillerie de la Fère. En février 1816, il enseigne brièvement à l’École d'application de l'artillerie et du génie de Metz. Puis en juin 1816, Servois s'est fait remarquer pour ses capacités d'ingénieur militaire et plusieurs améliorations techniques lui sont dues. Il est promu conservateur du musée de l'Artillerie de Paris. Parmi les publications de cette époque, "Mémoire sur les quadratures", 1817; "Article sur Lambert dans la Biographie universelle", 1819; "Trajectoire", dans le Dictionnaire de l'artillerie, Paris, G.-H. Cotty, ed. 1822. En 1822, il est relecteur du traité de Poncelet sur les figures géométriques, nommé également Chevalier de Saint-Louis. "Lettres sur la théorie des parallèles", 1825. En 1827, âgé de 60 ans, Servois demande à prendre sa retraite. Il séjourne alors en famille à Mont-de-Laval pendant 20 années et tient une correspondance soutenue avec Gergonne et Brianchon. Il décède le 17 avril 1847, âgé de 79 ans. Il fut membre des académies de Besançon et Turin.

Source

François Joseph Servois, MacTutor

Le mathématicien franc-comtois François-Joseph Servois, ancien conservateur du musée d'artilleríe: d'aprês des documents inédits, 1767-1847, par Jacques Boyer

Servois ou la géométrie à l'école de l'artillerie, par Anne-Marie Aebischer, Hombeline Languereau

Servois dans les Annales de mathématiques pures et appliquées (1810-1826), Numdam

Prénom et nom de naissance

François-Joseph Servois

Prénom

François-Joseph

Nom de famille

Servois

Année de naissance-décès

1767-1847

Année de naissance

1767

Année de mort

1847

Profession

Ingénieur militaire

Enseignant

Conservateur de musée

Domaine d'activité

Mathématiques

Géométrie projective

Physique

Distinction reçue

Légion d'honneur

Chevalier de Saint-Louis

Nom dans la base

Servois, François-Joseph (1767-1847)

URI référentiel

https://www.idref.fr/147702518

https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb10290542p

https://isni.org/isni/0000000117292095

https://www.wikidata.org/entity/Q3083474