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Bénédictins de Saint-Vannes à Saint-Symphorien, Saint-Clément, Saint-Arnould et Saint-Vincent (1630-1794)Ordres monastiques et religieux; 1604-1791;La congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe est une congrégation de bénédictins, issue à l'origine de la réunion en 1603 des communautés Saint-Vanne à Verdun et Saint-Hydulphe à Moyenmoutier. Elle fut approuvée par le pape Clément VIII en 1608 et active jusqu'à la Révolution française. Elle regroupait des monastères gouvernés par des supérieurs temporaires en lieu et place d'abbés élus à vie. L'ordre s'étend en Lorraine, Champagne et Franche-Comté, et possède jusqu'à 52 maisons religieuses avant la Révolution. La congrégation se développe tout d'abord entre 1600 et 1674 en plusieurs villes, dont Verdun, Metz, Nancy, Saint-Avold, Luxeuil. A Metz, trois monastères adhérent à l'ordre en 1630 : les bénédictins de Saint-Symphorien, Saint-Clément et Saint-Arnould. Deux de ces communautés s'ouvrent à l'enseignement de collégiens internes et externes. Suite à l'expulsion des jésuites en 1762, les bénédictins de Saint-Symphorien, sont tenus sur lettre patente, à partir de 1768, d'assurer les enseignements assurés au Collège de la rue de la Chèvre. Un déménagement est alors organisé. L'orgue Moucherel de 1720, notamment, est transféré de l'église Saint-Symphorien à l'église Notre-Dame. Vers 1794, 400 collégiens assistent à des enseignements dans lesquels le latin, les lettres, la logique et l'arithmétique tiennent une place importante. Comme avec les Jésuites, l'enseignement dispensé est gratuit et pour tous, axé sur les humanités, le pensionnat est payant et prépare à l'entrée dans les ordres. Devenus vacants, les anciens bâtiments de Saint-Symphorien sont mis à disposition de la ville en 1768. Celle-ci les met tout d'abord en location, puis s'en sert de prison. Dégradée au fil du temps, l'église de l'abbaye sont détruits en 1815. Autres membres de Saint-Vanne, les bénédictins de Saint-Clément s'ouvrent aussi à l'enseignement des humanités. A partir de 1785, une école de mathématiques préparatoire au concours d'entrée à l'École royale d'artillerie y est installée, en collaboration avec Claude Gardeur-Lebrun, professeur de mathématiques appliquées. Au lendemain de la Révolution, l'abbaye est confisquée et les bâtiments de Saint-Clément sont affectés au ministère de la guerre qui y installe un entrepôt. En 1855, la Compagnie de Jésus en fait l'acquisition, afin d'y installer de nouveau un collège à Metz. L'emprise foncière dépasse largement celle de l'ancienne abbaye et seule l'ancienne église est conservée. Indépendamment des collèges Saint-Symphorien et Saint-Clément, les Bénédictins avaient des classes où l’on enseignait les humanités, la philosophie et la théologie dans les abbayes de Saint-Arnould et Saint-Vincent. Lors de la Révolution, l'abbaye de Saint Arnould fut confisquée comme bien national, les religieux furent expulsés et les tombeaux impériaux détruits. Puis l'édifice devient investi en 1794 par l'École du génie de Mézières, transformée en École d'application de l'Artillerie et du Génie en 1802. En ce qui concerne les bibliothèques de ces établissements en 1790, 9313 volumes sont saisis chez les bénédictins de Saint-Arnould, 5657, chez les bénédictins de Saint-Clément, 5555 à Saint-Vincent, 4519 à Saint-Symphorien.
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Compagnie de Jésus. Province de Champagne (1616-1762, 1850-1880, 1918-)Ordres monastiques et religieux; 1616-1762; 1863-?;Sous l'Ancien Régime, les Jésuites dispensent un enseignement gratuit pour les externes et en latin. Le cursus complet est d'une durée de huit années. L'enseignement est payant pour les internes, avec intégration possible à la Compagnie. Les classes définies par le Ratio Studiorum de 1599 sont les suivantes : 1/ Sextani / sixième, grammaire 2/ Quintani / cinquième, grammaire 3/ Quartani / quatrième, grammaire 4/ Tertiani / troisième, grammaire 5/ Humanistae / humanités 6/ Rhetores / rhétorique 7/ Logici / logique 8/ Physici / physique Les âges d'entrée des collégiens, les niveaux de sortie, comme les origines socio-culturelles se montrent grandement variables, comme le mesurent les études statistiques de François de Danville. Plusieurs catégories d'établissements, ainsi qu'une organisation interne, permettent aux professeurs jésuites de se former à l'enseignement et d'ensuite enseigner en Collège, voire en Université. L'introduction de chaires de mathématiques en Lorraine est due à Stanislas. Les chaires ducales de Pont-à-Mousson (1749) et de Nancy (1755) deviennent ainsi instituées et financées. Ailleurs, physique et mathématiques sont enseignées en dernière année, dans un cours qui était à la fois un cours de mathématiques et de physique, incluant aussi des aspects de physiologie humaine (Physica generalis). Certains maîtres et professeurs de mathématiques jésuites mènent de pair plusieurs activités, comme recteur, préfet, procureur c'est à dire chargé de la gestion financière et de la comptabilité. De manière générale, l'étude des "sciences spéculatives" comme la géométrie, l'astronomie et la physique ne se montre pas spécialement prisée chez les jésuites d'ancien régime. Sauf circonstances très particulières qui l’amènent à enseigner dans une autre province, un professeur de mathématiques accomplit sa carrière, au gré du supérieur provincial, dans les chaires de sa propre province. En province de Champagne, les chaires de mathématiques ne sont pas localisées à Metz, mais à Pont-à-Mousson (1592-1768), Reims (1620-1762), Dijon (1665-1762), Strasbourg (1693-1763) et Nancy (1755-1764). La province de Champagne regroupe l'ensemble des établissement Jésuites du Nord-Est de la France et le provincial organise une visite annuelle de toutes les écoles. En 1762, lors du début de l'interdiction de l'ordre en France, 594 Jésuites exercent diverses fonctions en Champagne. Les villes qui accueillent des établissements sont alors : Autun (Collège), Auxerre ( Collège), Bar-le-Duc (Collège), Chalons (Collège), Charleville (Collège), Chaumont (Collège), Colmar (Résidence), Dijon (Collège), Engisheim (Collège), Épinal (Collège), Langres (Collège), Laon (Résidence), Metz (Collège), Saint-Mihiel (Résidence), Nancy (Collège,Maison professe, Séminaire), Saint-Nicolas (Résidence), Pont-à-Mousson (Collège, Séminaire), Reims (Collège, Séminaire), Sedan (Collège), Sens (Collège), Strasbourg (Collège, Séminaire), Verdun (Collège). Les jésuites restent présents à Nancy, Pont-à-Mousson et d'autres villes du duché de Lorraine et du Barrois jusqu'au décès de Stanislas en 1766. A Metz, d'autres congrégations parmi lesquelles les Bénédictins de Saint-Vannes en Lorraine vont, sur lettre patente, prendre en charge les enseignements laissés vacants. Puis les collèges jésuites deviennent de nouveau autorisés suite à plusieurs législations napoléoniennes. La Province de France de la Compagnie de Jésus est rétablie en 1814. Le Ratio Studiorum devient révisé entre 1832 et 1856. La Province de Champagne devient créée de nouveau vers 1850. Parmi les écoles rouvertes figurent en province de Champagne Amiens (1850-1878), Boulogne-sur-Mer (1871-1878), Dijon (1873-1878), Lille (1872-1878), Metz (1852-1872), Reims (1874-1878). De 1852 à 1872, les Jésuites enseignent à Metz, tout d'abord à Saint-Augustin, puis au Collège Saint-Clément rénové à partir de 1855. Le Père recteur Turquand (1814-1887), ancien polytechnicien et officier d'artillerie entré dans les ordres jésuites, dirige tout d'abord l'école. Appelé à Paris au rectorat de Sainte Geneviève en 1857, il devient remplacé à son poste par le Père Stumpf (1817-1878). L'effectif du Collège atteint alors les 500 élèves. Des classes de mathématiques spéciales sont ouvertes avec succès et attirent de la France et de l'étranger. 300 élèves sont externes. La province de Champagne devient rétablie en 1863. Le territoire de la Province jésuite de Champagne englobait l’ancienne Province de Champagne (supprimée en 1768), des portions importantes des anciennes Provinces de France, Gallo-belge, Flandro-belge et le Rhin supérieur. La ville belge d’Enghien se trouvait donc dans la zone « champennoise », près de la frontière avec la France et les jésuites choisirent de s’y installer puisqu’ils n’avaient plus le droit d’ouvrir des maisons dans l’Hexagone, postérieurement aux lois Ferry de 1878. La période précédant ces lois est celle du rapide succès de l'enseignement privé à destination de la préparation aux grandes écoles du Gouvernement (École normale supérieure, École polytechnique, École forestière, etc). Suite au traité de Francfort, les Jésuites deviennent en 1872 interdits en Reichsland Elsaß-Lothringen. Puis le collège Saint-Clément est rétabli de 1919 à 1970, après quoi une fusion est organisée avec le petit séminaire de Montigny-les-Metz. Les bâtiments du collège Saint-Clément sont de nos jours devenus Hôtel de Région de la Moselle. L'ancienne Université de Pont-à-Mousson est actuellement occupée par le Lycée Marquette, du nom d'un des élèves et professeur de l'ancien collège jésuite, qui explora notamment les sources du Mississippi au XVIIe siècle.
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Chanoines réguliers de la Congrégation de Notre-Sauveur (1623-1791)Ordres monastiques et religieux; 1623-1791;La congrégation des chanoines réguliers de Notre-Sauveur est fondée par Saint Pierre Fourier en 1623. Dans la première période, le projet éducatif de Fourier insiste sur les petites écoles. Celles-ci furent ensuite confiées à des instituteurs laïcs puis abandonnées aux communautés d’habitants. Durant la première moitié du dix-huitième siècle, marquée par la stabilité sinon la stagnation, les abbayes deviennent le véritable centre de la congrégation et se lancent dans des constructions prestigieuses. Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, de grands collèges jésuites sont repris par la congrégation devenue essentiellement lorraine. Parmi ceux-ci, les collèges de Nancy, Épinal, Pont-à-Mousson et Sarre-Union (Sarrebourg) sont repris. Historiquement, les chanoines enseignèrent dans plusieurs collèges dont Aoste (1643-1748), Saint-Mihiel (1644-1791), Toul (1678), Lunéville (1727), Metz (1755), Pont-à-Mousson (1776), Nancy, Épinal, Sarre-Union. Mais l'enseignement ne constituait qu'un des aspects de la congrégation. L'institution tenait également des abbayes ainsi qu'un hospice à Nancy. Avec Joseph de Saintignon, élu général de la congrégation en 1759, les chanoines de Saint-Sauveur deviennent progressivement une communauté de clercs séculiers voués à l’enseignement. L'ordre est dissout en 1791. La Révolution apporte une sécularisation que la plupart y compris Saintignon acceptent en Lorraine.
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Collège Saint-Louis tenu par les Jésuites (1642-1762)Écoles catholiques; 1642-1762;Appelés sous Louis XIII en 1622, dans le contexte de la contre-réforme dont l'un des objectifs est de contrer le protestantisme, les Jésuites prennent possession des bâtiments d'un premier collège installé à Saint-Éloi à Metz. Puis en 1635, le collège devient transféré rue Mazelle et nommé Collège Saint-Louis. En 1642, ce deuxième bâtiment est devenu trop petit et Louis XIII attribue par lettres patentes aux Jésuites le temple protestant, localisé en Chaplerue et rue la Chèvre. Le temple devient alors transformé en église et inauguré le 1er février 1643. Puis, de 1665 à 1735, une nouvelle église est bâtie sur l'emplacement de l'ancien temple, nommée de nos jours Église Notre-Dame. Le collège jésuite occupe progressivement une bonne partie du quartier jouxtant l'église. Administrativement, le Collège de Metz est conduit par un recteur, positionné sous la responsabilité du provincial de la Province de Champagne, localisé à Reims, placé en théorie sous les ordres directs du Pape. Quant aux maîtres, aux régents, ils doivent admettre la visite obligatoire des préfets dans leur classe, ainsi que des réunions régulières avec eux pour le suivi des élèves. Parmi les élèves accueillis, on distingue les écoliers externes qui suivent le cursus des humanités gratuitement et les scolastiques, pensionnaires se destinant à entrer dans la Compagnie. L'enseignement commence par l'apprentissage du latin. Certains élèves sont responsabilisés par le préfet des études et jouent le rôle de « censeur » ou « préteur » ou « décurion principal », chargé de surveiller les autres élèves, d'éventuellement lever de petites sanctions. D'autres obtiennent le titre de « magistrat », suite à la réalisation d'un travail de haute tenue. Au-delà des disciplines enseignées, le Ratio Studiorum de 1599 précise le comportement attendu des élèves. Les prières sont récitées avant les cours et la doctrine chrétienne est suivie. Quelques précisions supplémentaires sur les enseignements et le cursus sont donnés dans la notice de ce site sur la Province de Champagne. En 1762, sur décision du parlement de Paris approuvée par Louis XV, les Jésuites deviennent proscrits. Un procès va alors opposer les Jésuites de Metz au Parlement de Metz, à l'issue duquel le collège doit fermer. Après un essai entrepris par la municipalité de fonctionner avec des clercs séculiers, décision est prise, approuvée par le roi Louis XV en 1768, d'attribuer le collège aux Bénédictins de Saint-Vanne. Ceux-ci étaient précédemment hébergés dans l'abbaye royale de Saint-Symphorien et tenaient aussi un collège plus modeste, mais d'enseignement comparable à celui des Jésuites. Les Bénédictins abandonnent leur abbaye en 1768 pour venir investir l'église, de même que le collège rue de la Chèvre. L'établissement devient alors nommé Collège Saint-Symphorien. Il va rester en activité jusqu'à la Révolution. Il faudra ensuite attendre 1852 et le second Empire pour que les Jésuites puissent de nouveau tenir collège à Metz, et proposer de nouveau un enseignement privé alors très différent.
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Séminaire Sainte-Anne (1661-1791), École mutuelle de la Haute Pierre (1822-1830), Loge maçonnique de MetzÉcoles publiques; Séminaires; 1661-1791; 1822-1830;Placé sous la protection de la reine-mère Anne d'Autriche, un Grand Séminaire est créé en 1661, localisé dans la rue de la Fontaine. La formation de 26 jeunes clercs y étaient assurée. En 1764, l'établissement devient dirigé par les Lazaristes, qui tiennent également le Séminaire Saint-Simon. Les aspirants au sacerdoce consacraient deux années à la philosophie et aux sciences à Sainte-Anne. Puis ils étudiaient ensuite la théologie à Saint-Simon. Lors de la révolution, ces écoles catholiques ferment et les bâtiments sont revendus en plusieurs lots par la municipalité. En 1822, l'école mutuelle de la Haute Pierre est créée dans les anciens bâtiments du grand séminaire, rue de la Fontaine. L'enseignement mutuel y devient dispensé dans une salle spécialement aménagée. Pendant quelques années, vers 1840, une école primaire existe à cet endroit avant d'être transférée rue des Augustins. Avant 1870 la loge maçonnique de Metz avait acheté une partie du bâtiment pour y organiser ses réunions.
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Abbaye Saint-Clément tenue par les Bénédictins (1669-1791)Écoles secondaires; Écoles catholiques; 1669-1791;Une abbaye de Bénédictins avait été créée vers 690, localisée au Sablon au sud des murs de la cité, d'abord placée sous le vocable de Saint-Félix de Nole, puis de Saint-Clément, premier évêque de Metz. En 1552, l'abbaye de même que l'église qui avaient pris de l'importance sont volontairement détruites afin de faciliter la protection des remparts, lors du siège de Charles Quint. Les moines se réfugient alors dans la cité. En 1565, l'abbé Jean Gérardin achète des bâtiments dans le quartier du Pontiffroy afin d'y rebâtir une église. Le 1er janvier 1567, une première messe est célébrée dans une chapelle localisée perpendiculairement à l'église actuelle. Une reconstruction de l'abbaye est décidée entre 1662 et 1668 par l'abbé, François Reynel, nommé par le roi Louis XIV. Les travaux de construction débutent en 1669 par le cloître de l'abbaye. L'architecte Jean Spinga est engagé en 1683 pour édifier l'église abbatiale dont la construction dure jusqu'en 1737. A partir de 1786, les Bénédictins accueillent dans leur abbaye une école de mathématiques, dédiée à la préparation au concours des élèves et aspirants au Corps Royal de l'Artillerie. Ce collège militaire fut dirigé par Dom Fumé. Parmi les enseignants de mathématique et physique les bénédictins Jean-Joseph Termonia (17?-?) et Jacques, placés sous les instructions et le commandement de Claude Gardeur Lebrun enseignent en s'appuyant sur le premier livre de Bézout. Celui-ci contient l'arithmétique, la géométrie, la trigonométrie plane (première édition datée de 1770). Toutes les semaines, les élèves devaient passer des examens sur les matières de l’enseignement et les notes en étaient envoyées aux parents et au commandant de l’école royale d'artillerie. Citons l'Almanach des Trois-Évéchés de 1786 : "Pension et École de mathématiques établies par le roi en 1785, dans l’abbaye de Saint-Clément, pour les élèves et les aspirans du corps royal de l'artillerie. Voici quels étaient les principaux réglemens de cette école : 1° Il y avait un directeur chargé de la police générale, deux professeurs (bénédictins) qui enseignaient le cours de mathématiques adopté par le corps royal de l'artillerie , et des préfets à qui était confié la surveillance des élèves. 2° Le directeur examinait les pensionnaires chaque semaine et notait leur instruction et leur conduite. On communiquait cette note aux parens et au commandant de l'école. 3° Toute sortie pour visite était interdite aux élèves. 4° Le commandant de l'école pouvait les interroger deux ou trois fois par an. 5° Les infracteurs du réglement étaient punis par les religieux chargés de leur éducation, d'après des peines fixées par le commandant et le directeur de l’école. 6° La pension ne passait pas 4o livres par mois". A la Révolution, l'abbaye et son église sont confisquées le 31 octobre 1790. Les sculptures du portail sont mutilées et les statues disparaissent. Devenus propriété nationale au ministère de la guerre, les bâtiments servent de magasin aux entrepreneurs de lits militaires, de séchoir et de dépôt de linge. En 1852, au début du Second Empire, l'ancienne abbaye devient rachetée par les Jésuites. Elle retrouve alors ses fonctions éducatives, dans un contexte politique et social fort différent.
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Frères des Écoles chrétiennesOrdres monastiques et religieux; 1680-1792; 1803-1904;Encore appelés Frères de la doctrine chrétienne ou Lasalliens (en latin Fratres Scholarum Christianarum), les Frères des Écoles chrétiennes forment une congrégation masculine de droit pontifical, tout d'abord spécialisée dans l'enseignement primaire. L'ordre est fondé à Reims en 1680 par Jean Baptiste de La Salle (1651-1719). A l'appel de Claude de Saint-Simon, évêque de Metz, une école primaire est instaurée en janvier 1747 sur l’actuelle place Saint-Simplice de Metz. Au niveau national, les écoles des frères se laïcisent ou ferment pendant la révolution (18 aout 1792) et deviennent autorisées de nouveau en 1803. Les frères se montrent présents dans les gros bourgs et villes essentiellement, car les communautés doivent être composées de trois membres au minimum. La réouverture se déroule en 1817, lors de la Restauration. Dans les années 1830, en matière de technique pédagogique, les Frères se montrent fermement opposés aux méthodes de l'enseignement mutuel (1812-1848), partisans et inventeurs de la méthode simultanée prônée en remplacement de l'enseignement individuel d'ancien régime. L'enseignement technique s'y développe. Les méthodes pédagogiques se fondent sur la division des élèves en classes graduées dans lesquelles on enseigne simultanément à tous les enfants, ainsi que sur l'apprentissage de la lecture en français et non en latin. En 1850, la loi Falloux accorde aux congrégations religieuses une importante liberté d'enseignement. L'activité de la congrégation devient réfrénée en France à partir de 1860. Le gouvernement reste favorable à l'Église catholique, mais il se préoccupe de la puissance congréganiste et cherche à mieux contrôler son affiliation à Rome. Gustave Rouland, ministre de l'Instruction publique et des Cultes en remplacement d'Hippolyte Fortoul met fin aux nouvelles ouvertures d'établissements masculins et n'accorde plus que difficilement les autorisations pour les congrégations féminines. Il soutient de manière plus marquée l'enseignement public. A partir de 1872, la congrégation devient expulsée d'Alsace-Moselle, mais le directeur de l'école reste à Metz, soutenu par Maurice de Coëtlesquet. Dans le reste de la France, les activités d'enseignement des congrégations sont interdites en France en 1880 pour les garçons, pour tous en 1904. Jules Ferry fait adopter en 1880 une loi visant à interdire les Écoles des frères au niveau national. La gratuité et la laïcité de l'enseignement public sont introduits par la loi du 29 mars 1882. La loi du 7 juillet 1904 interdit l'enseignement aux congrégations. Sur environ 10 500 Frères, 3 500 se sécularisent en 1905, de nombreux émigrent, notamment au Québec. Après 1918, l'Institution sans existence légale, se réorganise en France, se réimplémente à Metz. Les effectifs nationaux sont alors d'environ 4000 Frères et les écoles se maintiennent par contribution des familles ou par dons. L'Association La Salle est fondée au niveau national en 1978, agréée par le Ministère de l'Intérieur en 2000. Elle regroupe des établissements privés d'enseignement primaire, secondaire et supérieur, dont ceux de Metz, actifs du primaire au supérieur.
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École royale d'Artillerie de Metz (1720-1791)Écoles militaires; 1720-1791;L’École royale d’artillerie de Metz est créée par ordonnance royale du 5 février 1720, en même temps que celles de La Fère, de Strasbourg, Grenoble et Perpignan. Chacune de ces villes devait abriter un régiment de 4000 hommes, avec une école d’artillerie à demeure. En 1762, un bâtiment est édifié en pierre de Jaumont pour accueillir l'école. Les mathématiques, la mécanique et le dessin linéaire sont alors considérées comme les matières les plus importantes. Cependant il ne s’agissait pas de former des savants et l'emploi du temps inaitclut des exercices pratiques faites sur le polygone de tir de l'île Chambière. A partir de 1756, le professeur de mathématiques nommé à l'École d'artillerie est Louis Gardeur Lebrun, également architecte de la ville et entrepreneur en bâtiment. L'un de ses fils, Claude Gardeur Lebrun devient répétiteur et maître de dessin à l'école le 12 mai 1768, puis promu professeur de mathématiques en 1781. Lorsque les effectifs deviennent plus importants, les professeurs avaient la possibilité de nommer des adjoints. A partir de 1785, une école préparatoire est créée pour les candidats à l'école. Claude Gardeur-Lebrun forme, aidé des dominicains de Saint-Clément, les élèves à un enrôlement et une carrière dans l'artillerie royale de Metz. Pour les officiers, lors de la Révolution, le décret du 17 août 1791 fixé par l’Assemblée nationale établit l’École des élèves officiers d’artillerie à Châlons sur Marne, en Champagne, pour y instruire des sous-lieutenants recrutés sur examen. Puis à Paris, le décret du 11 mars 1794 crée l’École centrale des travaux publics, renommée l'année suivante École polytechnique. Une à trois années d'études axées sur la théorie servent de tronc commun aux élèves de l'artillerie, du génie, des ponts-et-chaussées, des mines, de la marine. Des préparations à l'entrée régionalement appréciées sont organisées en région, par Gardeur-Lebrun notamment à Metz, à l'école militaire de Pont-à-Mousson, par l'abbé Laillet chanoine de Saint-Sauveur. En 1794, l'École du génie de Mézières, puis en 1802, l'École d'application d'artillerie de Châlons sont successivement transférées à Metz pour fusionner en une École d'application de polytechnique, dédiée aux formations à l'artillerie et au génie. A l'issue de leurs deux ou trois années suivies à Paris, les polytechniciens qui souhaitent faire carrière dans ces armes deviennent affectés à Metz, dans les locaux de Saint-Arnould. Les anciens bâtiments de l'école royale trouvent des affectations diverses. De 1828 à 1836, Victor Poncelet, alors officier du génie et commandant des fortifications, loge dans les bâtiments de l'ancienne école, Place Royale. Le lieu abrite en dernier lieu la direction des Ponts-et-Chaussées. Toujours bien visible, l'ancienne école est située face à la Place de la République, au 10 rue Winston Churchill.
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Collège Saint-Louis-du-Fort, tenu par les chanoines réguliers de Notre-Sauveur (1737-1791)Écoles secondaires; Écoles catholiques; 1737-1791;Localisé de part et d'autre de l'église Saint-Simon-et-Saint-Jude à Fort-Moselle, le collège est créé en 1737 par les chanoines réguliers de Notre-Sauveur, une congrégation fortement implémentée en Lorraine et dans les Trois-Évéchés. La fondation a été financée par l'extinction du titre abbatial de l'abbaye de Saint-Pierremont en actuel Pays-Haut. Sous l'influence de l'abbé Joseph de Saintignon (1716-1795), la maison de Metz devient le collège Saint-Louis du Fort, encore appelé Collège Saint-Simon. Pour des raisons stratégiques, l’église est bâtie sans clocher, afin qu’un ennemi potentiel ne puisse bombarder le fort en visant l’église. En 1755, Stanislas Leszczynski, attribue une manse pour la fondation. En 1757, Saintignon accueille au collège les séances de l'Académie des lettres, sciences et arts nouvellement créée. Au collège, les mathématiques sont au centre d'un enseignement réputé progressiste. Par ailleurs, dans ce quartier fortement militarisé, il existe une classe dite de mathématiques dans laquelle le latin ou le grec ne sont pas enseignés. Parmi les professeurs de mathématiques, de dessin et de physique repérés par MathsInMetz : Jean-Augustin Chaligny (1728-1802 ou 1803) en poste avant 1768, Nicolas Thonin (1748-?) avant 1786, Pierre-François Lucot (1757-?) de 1782 à 1790, François Vaillier (1760-1822) et Claude-François Poirot (1757-1830) pendant les mêmes dates (1788-1790). Parmi les élèves célèbres se trouve le physicien et aérostier Jean-François Pilâtre de Rozier, sorti du collège en 1773. Peu avant la révolution. dix-huit chanoines tiennent le collège. L'établissement ferme en 1791 et les bâtiments du collège sont repris pour un usage militaire.
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Grand séminaire de Metz (1745-)Écoles secondaires; Écoles catholiques; Séminaires; 1745-;On doit à Claude Charles de Rouvroy de Saint-Simon (1695-1760), évêque de Metz en 1733, la construction du Grand séminaire. Localisé rue d'Asfeld, sur l'emplacement d'anciennes fortifications, le séminaire ouvre ses portes en novembre 1745, dédié à saint Simon et sainte Anne. En 1762, la Congrégation de la Mission (les Lazaristes), qui était établie depuis 1661 au séminaire Sainte-Anne, accepte d'enseigner à Saint-Simon. Après leur départ en 1774, leurs revenus des Célestins sont attribués au séminaire pour l'éducation catholique des jeunes garçons et jeunes filles. En 1790, le grand séminaire compte 130 élèves prêtre. Lors de la Révolution, le séminaire est fermé et les vastes bâtiment trouvent plusieurs affectations parmi lesquelles celles d'hôpital militaire, de prison militaire et enfin celle de caserne pour loger la légion départementale. Suite au Concordat, signé sous le Consulat, Pierre-François Bienaymé (1737-1806), premier évêque concordataire de Metz, se montre actif de 1802 à 1806, pour tenter d'ouvrir de nouveau le grand séminaire. Lors de l'an XII (1803), il parvient à reconstituer la bibliothèque, à partir de la bibliothèque départementale. La réouverture du Séminaire Saint-Simon, par décret du 20 juillet 1807, est due à son successeur Gaspard-Jean-André-Joseph Jauffret (1759-1823). Cependant, un incendie se déclare le 16 janvier 1826. En 1830, le séminaire est fermé et converti en magasin militaire gardé par la garde nationale. Il est rouvert en 1832 et accueille alors de plus les élèves du petit séminaire, pour un enseignement secondaire privé, équivalent à celui délivré par le Collège royal à Saint-Vincent. En 1854, des bâtiments sont construits à Montigny-les-Metz pour y transférer le petit séminaire. Le grand séminaire occupe alors tous les bâtiments de la rue d'Asfeld. En 1866, les Sulpiciens sont appelés pour dispenser les enseignements. Ils restent à Metz jusqu'en 1890, date à laquelle il deviennent expulsés. En 1870 le grand séminaire occupait les n° 3 et 5 de la rue d'Asfeld, l'arsenal du génie étant situé au n° 10. La chapelle Saint-Charles-Borromée devient construite en 1905. Lors de la guerre de 14-18 les bâtiments sont transformés en hôpital militaire. Puis, lors de la seconde annexion, les bâtiments du Grand séminaire deviennent le siège de la Gestapo et sont partiellement transformés en prison. En 1936 le grand séminaire se trouvait du n° 3 au n° 5. Le propriétaire du n° 3 était l'État alors que le n° 5 appartenait à l'Évêché de Metz. En 1983, des travaux, menés sous la direction de l'abbé Joseph Muller alors supérieur, aboutissent à l'inauguration de nouveaux locaux pour la bibliothèque. Devenue en 1991 Bibliothèque diocésaine, elle se partage entre l'Évêché où l'on trouve un fonds d'environ 10 000 volumes, et la bibliothèque du Grand Séminaire qui contient environ 110 000 volumes. Les bâtiments hébergent encore une librairie, des salles, des formations en sciences religieuses, des bureaux d'associations et les studios d'une radio.
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Écoles des Frères à Metz (1747-1792, 1817-)Écoles catholiques; 1747;Appelés à Metz par Claude de Saint-Simon (1695-1760), évêque de Metz, les Frères des Écoles chrétiennes ou Lassaliens ouvrent une première école en 1747. Elle est alors localisée dans l’ancien couvent de Sainte-Élisabeth, rue des Trinitaires, vis-à-vis du temple protestant. Sous l'ancien régime, d'autres écoles suivent : à côté de l'église Saint-Simplice, dans la maison du Refuge, près de la prison civile. Suite à la Révolution, l'ordre doit prêter serment, puis la congrégation devient interdite en 1791. Les écoles sont fermées ou les enseignants se laïcisent. Suite au Concordat, à partir de 1803 ou 1804, les écoles des Frères deviennent de nouveau autorisées. Encouragée au niveau national et régulièrement subventionnée par la municipalité, la congrégation ouvre à Metz des écoles. Les frères des écoles disposent d'avantages: ils sont notamment dispensés de service militaire et peuvent enseigner avec une lettre d'obédience de l'évêque. Vers 1811, l'église Sainte-Croix, qui servit de club et de prison en 1794, avait été vendue par le domaine. Elle devient achetée par l'abbé Claudin et donnée à la ville, à condition qu’on y rassemble les frères de la Doctrine chrétienne. Un décret municipal du 20 août 1812 approuve la donation, et en 1817, on élève le bâtiment toujours occupé actuellement par l'école, rue Taison. En 1831, quatre écoles des frères sont attestées à Metz, composées de douze classes, localisées rue du Pontiffroy?, rue Taison, rue Mazelle, rue des Prêcheresses (École Saint-Martin, supprimée en 1840). 1140 élèves suivent les formations de différents niveaux dispensées par quatorze frères. École rue Saint-Vincent. En 1857, les bâtiments de l'Institution Saint-Augustin, rue des Augustins, libérés par les Jésuites, deviennent attribués aux Frères des écoles. Vers 1850-1860, fondation d'écoles à Boulay, Sarreguemines, Sarralbe, Bitche et Saint-Avold. Pendant le blocus de 1870, l'École Saint-Vincent propriété privée, ne sert pas d'ambulance. Elle héberge des douaniers français. Suite à la capitulation de Metz, les allemands y logent jusqu'en juin 1871 une centaine d'hommes. Après le traité de Francfort, l'école municipale de même que le Scolasticat de Montigny-les-Metz deviennent rattachés au District d'Allemagne des frères des écoles. Les classes continuent cependant à se faire. L'émigration d'un nombre considérable de Messins devient alors cause d'une diminution de ressources et d'élèves. En 1873, le Kulturkampf décrète la fermeture de toutes les écoles de Frères résidant à Metz. Le Frère Hilaris tente malgré tout de conserver l’École Saint-Vincent. En 1875, deux classes de l’École Saint-Vincent restent ouvertes, mais les ressources diminuent. Des aides importantes sont alors apportées par Maurice du Coëtlosquet (1836-1904) sous forme de dons. En 1880, celui-ci achète une maison voisine; utilisée pour agrandir l'école. On y annexe un préau et un atelier pour travailler le bois et le fer, avec des tours motorisés à la vapeur. Vingt-quatre élèves suivent des cours dans l'atelier des travaux pratiques. La Grande aventure des Frères des Écoles Chrétiennes à Metz depuis 1747, par Jean-Marie Michalik, Bernard Zahra, Jean-Luc Ligier, André Venner Constantin, Claude-Louis, dit Frère Anaclet (1788-1838), cité. Frère Hilaris (1822-1906). Présent à Metz en 1840, sous-directeur en 1845, directeur en 1869, mort en 1906 à Guénange dans l’orphelinat « Asile Agricole et Professionnel de la Sainte Famille » en 1902. Frère Salve (18?-1879). Inspecteur des Écoles chrétiennes de Metz avant 1870. Cuisinier après 1874 Frère Blaste-Marie (18?-1910). directeur suite à Hillaris
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Académie nationale de Metz (1757-1793, 1819-)Sociétés savantes; 1760-1793; 1819;Plus ancienne société savante de la ville, l'Académie de Metz est créée en avril 1757 par le maréchal duc de Belle-Isle, gouverneur des Trois Évêchés. Nommée tout d'abord « Société d’Étude des sciences et arts de la ville de Metz », elle est dotée d'une somme de 3000 livres. L'assemblée siège dans les locaux nouvellement créés du Collège Saint-Louis du Fort, accueillie par le prieur et académicien Joseph de Saintignon. En juillet 1760, le roi Louis XV lui donne par lettres patentes le statut d’Académie royale. Elle devient nommée « Société royale des Sciences et des Arts ». Pierre-Louis, comte Roederer (1754-1835) anime les débats. Des concours sont lancés sur une variété de thèmes. Parmi les lauréats, Robespierre est récompensé en 1784 sur une question juridique et sociale. L'abbé Grégoire se distingue lors du célèbre concours de 1787-1788 sur la "question juive". L'Académie devient, comme toutes les autres sociétés savantes et les congrégations religieuses, supprimée en 1793 (an II de la République). Les procès-verbaux des premières séances relatent les détails de la refondation en 1819. Depuis longtemps, plusieurs personnes avaient conçu le projet de former une société d’amis des lettres, sciences et arts. Ce fut au domicile de Dominique Mâcherez (1785-1857), un jeune maître de pension, qui habitait au 15, quai Saint-Pierre (aujourd’hui quai Félix-Maréchal), que tout commence le 14 mars 1819, à 10 heures du matin. Parmi les présents se trouvent Sarrazin, François Munier (1783-1863), Gentil, Gugnon, Herpin. Un règlement devient ébauché et on fixe une prochaine réunion au 4 avril. Les mêmes, accrus de quelques autres, Gerson-Lévy (1784-1864), J. F. de Soleirol (1781-1863), le docteur M.J. Ibrelisle (1786-1866), procèdent à la création d’une Société des amis des lettres, sciences et arts, dont ils finalisent le règlement au cours des séances suivantes. On désigne le vieux M. de Saudray président honoraire, M. de Sarrazin président, Augustin Thiel (1787-1869) vice-président, Dominique Mâcherez (1785-1857) trésorier, et Jean-Charles Herpin (1798-1872) secrétaire. Un comité devient chargé de prendre rendez-vous avec le maire, M. de Turmel (1770-1848). Ce dernier donne son aval et transmet au préfet, Hervé Clérel de Tocqueville (1772-1856). Un avis favorable est rendu; « La Société bannissant tout débat politique ou religieux de ses réunions, ne peut être jamais dangereuse ». À son tour, le préfet transmet la demande au ministre de l'Intérieur qui, par un arrêté du 22 mai 1819, autorise la nouvelle Société sous le titre de « Réunion des amis des lettres. sciences et arts ». Turmel et De Tocqueville deviennent tous deux nommés membres honoraires. Le 20 janvier 1820, par autorisation du maire, la Société devient installée dans la bibliothèque des Petits Carmes. La devise de la première société "Utilitati publicae" est actualisée en "L'Utile". La première séance générale publique, au cours de laquelle les travaux de l'année universitaire sont présentés, se déroule à l’hôtel de ville, le 15 avril 1821. La nouvelle académie met comme l'ancienne des questions au concours et récompense les réponses. La séance publique annuelle au cours de laquelle sont distribués des prix littéraires, artistiques et scientifiques devient instaurée en 1823. Des questions pédagogiques traversent les débats de cette époque. Au niveau national, le polytechnicien Charles Dupin, professeur aux Arts et Métiers à Paris, promeut une instruction des ouvriers et artisans en géométrie et mécanique, menée par les polytechniciens. De 1820 à 1835, les polytechniciens Bergery, Poncelet, Munier, Gosselin deviennent membres et promeuvent, avec le soutien de la municipalité, un enseignement industriel gratuit. Le 15 septembre 1825, suite à l'appel de Bergery, une première femme devient reçue par la Société, la poétesse messine Amable Tastu (1795-1885). En 1823, la Société, secondée par le maire Turmel et le préfet Tocqueville, organise une première exposition des produits des arts, de l’industrie, de l’agriculture et de l’horticulture du département de la Moselle, jumelée avec la traditionnelle foire de mai. On récompense, parmi nombre de lauréats, le faïencier sarregueminois Paul Utzschneider (1771-1844), reçu ensuite comme membre correspondant, et le maître de forges François de Wendel (1778-1825). Des médailles sont remises à 42 des 132 exposants. Le Conseil général promet de soutenir par une subvention une exposition régulière. Celles-ci vont se dérouler de nouveau en 1826,1828, 1843, 1849, 1861. Pour l'exposition de 1828, Charles X se déplace à Metz, et le titre d’Académie royale est accordé, le 5 septembre 1828. A partir de 1852, Metz devient accessible par train depuis Paris. Parrainée par l'impératrice Eugénie, l'exposition universelle de 1861 réunit alors 1 425 exposants. Les produits de l’industrie sont répartis en douze classes et dans chacune d’elles, le jury attribue des récompenses consistant en médailles d’or, de vermeil, d’argent et de bronze, mentions honorables et primes d’honneur. L’Annexion de 1870 voit le repli d'une partie des académiciens à Nancy où se constitue une section particulière à l'Académie Stanislas. L'Académie de Metz publie en français et en allemand. Le déclenchement de la guerre en 1914 oblige à la suspension des activités. En 1919, l'Académie peut à la fois célébrer le retour de Metz à la France et le centenaire de sa seconde création. Interdite par les autorités allemandes en 1940, elle est rétablie en 1945. L'Académie siège actuellement au 20 en Nexirue à Metz, face à l'Hôtel de Gargan. Les Mémoires de l'Académie sont accessibles au format numérique. Les archives manuscrites antérieures à la révolution se trouvent numérisées sur Limédia, la plateforme numérique du sillon lorrain. Les mémoires de la seconde Académie peuvent être interrogés et visionnés sur Gallica et pour un certain nombre de volumes sur Google Books. La seconde académie et ses activités mathématiques, de 1821 à 1870, constitue le sujet du chapitre 9 du livre, écrit par Philippe Nabonnand en 2017. Constitué par Hélène Thomas-Bouter et Pierre Couchet en 2024, un fichier recense les adresses numériques des Mémoires de l'Académie sur Gallica et Google Livres, de 1821 à 1870 et au-delà.
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Municipalité de Metz (1761-)Hôtels de ville; 1761;Gouverneur des Trois-Evêchés, le maréchal Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle (1684-1761) décide, à partir de 1728, de moderniser l’urbanisme de Metz en créant une place royale centrale. Il fait appel à l’architecte parisien Jacques-François Blondel (1705-1774), professeur à l'Académie royale d'architecture. Après rachat des terrains, la construction du bâtiment débute en 1764 pour s'achever en 1771. Louis Gardeur-Lebrun (1714-1786) seconde Blondel dans la direction des travaux. Une galerie construite au pied de la cathédrale est démantelée en 1860. Les modes de nomination de même que les rôles pour stimuler l'enseignement ont varié au cours des époques considérées. De 1764 et 1765, le "président de l'administration municipale" devient choisi par le roi, sur proposition de trois candidats. Il reste positionné sous contrôle de l'intendant général avec le titre de Maître échevin de la ville de Metz, chef de police, président des trois ordres de la ville. Les édiles sont : - de 1767 à 1780, Bertrand, Nicolas-Louis-François (1705-1783) - de 1780 à 1783, Poutet de Vitrange, Henri-Jacques, baron de (1738-1793) - de 1783 à 1789, Maujean, Pierre (1725-1816) - 1789-1790, Bertrand, Nicolas-Louis-François (?-1793). Conseiller au parlement depuis au moins 1762, il meurt sur l'échafaud à Paris en 1793. De 1789 à 1799, les maires sont élus au suffrage direct pour deux ans par les citoyens actifs de la commune et les élus sont : - 1790, de Poutet de Vitrange, Henri-Jacques (1738-1793) - de 1790 à 1792, Pacquin de Rupigny, Jean Baptiste Nicolas (1721-1806). - 1792 : Anthoine, François Nicolas (1758-1793) - 1792-1793 : Mathieu de Rondeville, François (1728-1809) - 1793 : Gaspard, Pierre Georges - 1793-1795 : Barthélemy, Nicolas Martin (1765-1835) - 1795 : Barbé de Marbois, François (1745-1837) - 1795-1796 : Aubertin, Jean - 1796-1797 : Arnoult, Marie-Nicolas-Laurent (1753-1828) - 1797 : Aubertin, Jean - 1797-1798 : Guelle, Charles Michel - 1798-1800 : Arnoult, Marie Nicolas Laurent (1753-1828) Avec la Constitution du 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799), les maires (Premier magistrat) deviennent nommés par le préfet pour les communes de moins de 5 000 habitants, par le Premier consul pour les autres. Ils sont chargés seuls de l’administration et les conseillers municipaux ne sont consultés que lorsque nécessaire. Le maire nommé par l'État exerce cependant un pouvoir étendu jusqu’en 1867. - 1800 : Durand de Tichémont, François Benoît Charles Pantaléon (1765-1854) - 1800-1805 : Goussaud d’Antilly, Jean François (1753-1807). Membre associé de l'Académie Stanislas - 1805-1815 : Marchant, Nicolas Damas (1767-1833), médecin - 1815 (Cent-Jours) : Chédeaux, Pierre Joseph (1767-1832), aussi maire en 1831 - 1815-1816 : Marchant, Nicolas Damas (1767-1833) - 1816-1830 : Turmel, Joseph-Charles de (1770-1848), député de la Moselle, inspecteur des forêts - 1830-1831 : Bouchotte, Émile-Jean-Didier (1796-1878) Goussaud d’Antilly s'implique, conjointement avec le préfet, dans la mise en place de l'École centrale de la Moselle et dans la création du lycée de Metz (1804). Au niveau politique, les conseillers municipaux deviennent élus pour six ans à partir de 1831, alors que le maire reste nommé. - 1831-1832 : Chédeaux, Pierre Joseph (1767-1832), maire en 1815, député de la Moselle en 1831 - 1833-1839 : Bompard, Barthélemy (1784-1867), député de la Moselle en 1837, président de la Chambre de commerce en 1839 - 1839 : Germain, Jean Victor, avoué au tribunal civil, aussi maire provisoire en 1850, nommé maire en 1843 - 1839-1842 : Dufour, Gilbert Jean Baptiste, baron (1769-1842), militaire, conseiller municipal en 1831, membre de l'Académie de Metz, Conseil général de la Moselle (1833-1842), Pair de France en 1841 - 1843-1849 : Germain, Jean Victor. Il démissionne en 1849. - 1849 : Le Monnier, Jean Aimé - 1849-1850 : Isaïe Schwabe, maire provisoire, membre du Conseil municipal de Metz de 1837 à 1860, membre du Consistoire israélite de la Moselle. - 1850 : Germain, Jean Victor. Maire provisoire - 1850-1854 : Jaunez, Édouard (1795-1876). du 2 juin 1850 au 15 juillet 1854. Géomètre en chef du cadastre du département de la Moselle. Il est nommé maire provisoire en 1850, nommé de manière définitive en 1852. Conseiller général du canton de Metz-Ville-3 (1852-1867). Suite au traité de Francfort, il opte pour la nationalité allemande. En 1874, son neveu homonyme devient Bürgermeister (maire) de Sarreguemines. - 1854-1871 : Maréchal, Philippe Félix (1798-1871). Médecin né à Metz. Conseiller général du canton de Metz-Ville-2 (1848-1871), président du Conseil général (1848-1851), il est fait Officier de la Légion d'honneur en 1857. Il décède en fonction en mars 1871. Avant et postérieurement à la Révolution, la municipalité joue un rôle primordial dans l'organisation de l'enseignement primaire et secondaire. Membres de droit, les premiers magistrats s'impliquent pour certains dans les travaux de l'Académie de Metz. Peu de temps après sa refondation, soutenue par de Turmel en 1823, l'Académie crée la tradition de la séance annuelle publique, à laquelle sont attribués des prix littéraires, artistiques et scientifiques, ainsi que des prix de mérite. Au cours de cette cérémonie se déroulant dans les salons de l'Hôtel de ville, le bilan des travaux de l'année est présenté au public. La société institue également en ces lieux, en 1826, des cours industriels publics gratuits pour les ouvriers et artisans. Ceux-ci se déroulent dans les bâtiments de l'Hôtel de ville, dans l'attente de locaux mieux adaptés.
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Collège Saint-Symphorien, tenu par les bénédictins de Saint-Vanne (1768-1790)Écoles secondaires; Écoles catholiques; 1768-1791;Par décision royale, les Jésuites deviennent expulsés de Metz en 1762. Pendant cinq années et à l'initiative de la municipalité, des cours deviennent dispensés par des maîtres séculiers, sans le succès escompté. A partir de 1768 et par lettres patentes, le collège devient tenu par les bénédictins de Saint-Vanne et Saint-Symphorien. Ceux-ci quittent l'abbaye Saint-Symphorien pour venir s'installer dans l'ancien collège, entre les rues de la Tête- d'Or, de la Chèvre et Chaplerue. Un enseignement gratuit sur cycle complet de huit classes est dispensé. A partir de 1770, les enseignements de mathématiques de dernière année s’appuient essentiellement sur les cours de mathématiques du « Corps-Royal d’artillerie », c’est-à-dire le manuel écrit par Bézout. A partir de 1779, les contenus du premier volume sont à connaître pour passer l’examen d’entrée dans les écoles régimentaires d’artillerie. Lors de la révolution l’imposant collège héberge quatre-vingt-douze pensionnaires et à cent quatre-vingts externes. L'enseignement est gratuit et varié : humanités, sciences, droit, religion et arts. Le collège dispose alors de très larges revenus, provenant de l’exploitation de ses bois, vignes, pressoirs et bâtiments loués; ce qui lui permettait de couvrir et les dépenses occasionnées par son entretien et la participation aux frais d’installation d’autres maisons, comme l’hôpital de la Madeleine. Le corps enseignant du collège est constitué de 11 enseignants : 1, Henri-Joseph Colette, prieur et principal ; 2. Jean-Baptiste Énard, prof, de math. et de physique 3. Louis-Charles Guiot, doyen ; 4. Nicolas Marion, procureur ; 5. Joseph Amiot, prof de philosophie et préfet des classes ; 6. Louis-Paul Leblanc, prof. de rhétorique ; 7. Jean-Pierre Bertrand, prof. des humanités ; 8, Jacques Kalmar, professeur de 3° ; 9. Jean-Baptiste Bricet, prof. de 4° ; 10. Jean-Louis Reibell, prof. de 5° ; 11. Jean-François Lombal, prof. de 6°. En 1790 et 1791, les congrégations religieuses deviennent interdites et l'État prend possession des bâtiments. Parmi les professeurs, ce sera le cas de Énard. En 1790, la municipalité de Metz convertit le collège Saint-Symphorien en collège national; les Bénédictins restent, mais deviennent laïcs. En l'an IV le ministre ordonne la fermeture du collège. Le décret du 7 ventôse an III, rendu sur le rapport de Lakanal, exige la suppression de tous les collèges et ordonne de créer partout des écoles supérieures dont les enseignements sont réglementés. Alors que s'ouvre l'École Centrale de la Moselle, dans l'ancien couvent des Carmes déchaux, rue des Petits-Carmes, les bâtiments rue de la Chèvre sont vendus à des particuliers.
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Metz : Imprimerie Devilly (1777-1828)Imprimeries; 1777-1828;Louis Benoit Devilly est reçu maître imprimeur à Metz en mai 1777. Il devient breveté libraire à Metz le 1er janv. 1813 (brevet renouvelé le 26 mai 1820). Son fils Louis-Jean-Baptiste Devilly (1792-1826) lui succède et est breveté libraire le 10 nov. 1819. Ce dernier décède prématurément en 1826. Sa veuve reprend un brevet, puis Louis-Benoît Devilly est breveté de nouveau libraire le 5 juin 1828. Louis-Benoit décède en mai 1832 à Metz. L'établissement est localisé successivement : à Metz de 1777-1819? ; 1828?-1832. - Rue Fournirue [1789-1790]. - Rue du Petit-Paris [1811-1824]. Parmi les descendants de la famille figure Louis-Théodore Devilly (1818-1886). Devilly pratique l'art de la gravure et celui de l'aquarelle. Il participe au Salon de peinture et de sculpture de 1840 à Paris. Il revient à Metz vivre de son art en 1841. Ses contemporains apprécient particulièrement ses grandes compositions réalistes, où ses talents de peintre d'histoire peuvent s'exprimer pleinement. En 1864, Louis-Théodore Devilly est nommé directeur de l'École des beaux-arts de Metz.
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Metz : Imprimerie Lamort (1784-1854)Imprimeries; 1784-1854;Créée par Claude Lamort en 1784, sous l'ancien régime, l'imprimerie sera cédée à son fils Sigisbert Lamort en 1817, lors de la Restauration. Ce dernier imprime notamment, à partir de 1830, le Courrier de la Moselle. L'imprimerie est localisée à Metz au 10 rue du Palais. De 1827 à 1841, Sigisbert Lamort imprime également les Mémoires de l'Académie de Metz, de même que des almanachs et annuaires. L'imprimerie est cédée en 1854 à Jean-François Blanc (1800-1886), rédacteur en chef du Courrier de la Moselle, alors principal journal d'opposition aux successifs pouvoirs.
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Metz : Imprimerie Verronnais (1792-1880)Imprimeries; 1792-1880;Louis Verronnais s'établit à son compte comme imprimeur en 1792, lors de la Révolution. Il devient rédacteur et propriétaire de plusieurs journaux; fondateur et imprimeur de "L'Abeille" de Metz (1797), devenue ensuite "Journal de la Mozelle", "L'Abeille des gazettes et journaux des départemens de la République et des pays étrangers" (1797-1799), "Journal de Metz. Nouvelles des Armées" (1799-1802). Il édite également des cartes et annuaires du département de la Moselle. Verronnais devient breveté imprimeur le 15 juillet 1811. Suite au décès, en mars 1812, sa veuve Françoise Verronnais lui succède et devient brevetée imprimeur en sa succession, le 20 novembre 1818. Elle laisse en 1822 la responsabilité de l'imprimerie à son fils François Verronnais, né en 1792 et alors âgé de 30 ans. Ce dernier publie et fait prospérer l'entreprise jusqu'en 1854, avant de passer la main à son propre fils, Jules Verronnais, actif à Metz jusqu'en 1881.
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École centrale de la Moselle (1796-1804)Écoles publiques; 1796-1804;L'ouverture d'Écoles centrales dans chaque département, pour l'instruction des élèves âgés de 12 à 18 ans, résulte de la loi Daunou du 3 Brumaire an IV ( 25 octobre 1795). Supervisée par l'État et par les mairies des villes autorisées, une instruction secondaire payante devient dispensée, en suite de l'enseignement dispensé précédemment dans les collèges et avec plusieurs nouveautés. Selon les idées de Condillac, le dessin devait être une des bases majeure des enseignements nouveaux (mathématiques, physique, botanique, histoire naturelle) et rencontreront le succès à Metz. Dans la séance du 3 prairial an IV (22 mai 1796), l'Administration centrale de la Moselle (le préfet) nomme un jury d'instruction, chargé du recrutement des professeurs. Il est composé de Marchant père (1767–1833), médecin (nommé baron, Marchant fut maire de Metz de 1805 à 1815), Claude Gardeur-Lebrun (1745-1828), ingénieur de la commune de Metz et Bauzin, citoyen de la commune. Le 25 prairial an IV (13 Juin 1796), le jury d’instruction soumet le règlement de l'école à l'Administration centrale et nomme tout d'abord les professeurs suivants : - Étienne Chevreux (1758 ca-1806), professeur de dessin, peintre à Metz - Hollandre, professeur d'histoire naturelle - Chevreuse, adjoint pour la botanique - Jean-Baptiste Bricet, professeur de langues anciennes - Guillaume Bernier (1762-1806), professeur de mathématiques, ancien religieux - Pierron, professeur de physique et chimie expérimentales, ancien religieux - Michel Dutennetar (1742-1800), professeur adjoint pour la chimie, médecin à Metz, membre de la Commission du système métrique, puis Ferry (1756-1845) - Jean-Cyprien Godefroy, professeur de grammaire générale - Jean-Louis Dupleit, professeur de Belles-Lettres - Antoine-François Delattre, professeur de législation, puis Duquesnoy Parmi les professeurs de mathématiques et de physique retenus pour enseigner à l'école centrale, deux anciens dominicains assermentés, Guillaume Bernier ou Bergnier, professeur de mathématiques sont retenus. André Pierron est nommé professeur de physique et de chimie. Henry Michel, dit du Tennetar (1742-1800), médecin et chimiste à Nancy, chargé de la salubrité publique à Metz, ancien membre de l'Académie royale, professeur de chimie à l’École d’artillerie, est nommé adjoint de chimie. En 1797-1798, Tennetar dernier devient membre de la Commission du système métrique. En 1799-1800 an VIII, année de son décès, il est nommé professeur de physique et chimie à cette même école. Suite à son décès, Claude Joseph Ferry (1756-1845) enseigne la physique et la chimie à partir de 1798. Dans d'autres spécialités, le botaniste Jean-Christophe Couthier est professeur d'histoire naturelle. En 1796, Clément Joseph Duquesnoy (1750-1824), juriste de retour d'exil en 1800, devient professeur de législation à l’École centrale, en même temps qu'il est jurisconsulte aux tribunaux de Metz en 1803. Il deviendra proviseur du Lycée de Metz et enseignera aussi la physique. En avril 1801 (18 germinal an IX), les jardins de l'ancien couvent des Capucins, rue Tombois, sont cédé à l’École centrale par le Ministère de la guerre pour être converti en jardin botanique. Les bibliothèques des écoles centrales établies par saisie des biens lors de la Révolution deviennent attribuées aux communes, par décision du 28 janvier 1803. Les fonds de ces bibliothèques constituent souvent une part des documents anciens des actuelles bibliothèques municipales classées. L'installation de l'école peut être datée du premier messidor an IV (19 juin 1796). Les bâtiments retenus sont ceux de l'ancien couvent des Carmes déchaussés, rue des Petits-Carmes. L'église sert alors de bibliothèque pour entreposer les livres saisis, notamment dans les monastères. La loi du 11 floréal an X (1er mai 1802) supprime les écoles centrales et les remplace, pour les plus importantes, par des lycées entretenus par l'État et pour les autres, par des écoles secondaires ou collèges, financés par les communes ou par les familles. Ce fut seulement le 16 floréal an XI (6 mai 1803) qu’un arrêté voulu par le consul Napoléon Bonaparte décide de l'établissement d’un lycée dans la ville de Metz. L'École centrale de la Moselle continue cependant à fonctionner jusqu’au 1er ventôse an XI (21 février 1804). Après de nombreux travaux, le lycée de Metz ouvre ses portes le 16 vendémiaire an XIII (8 octobre 1804), localisé à Saint-Vincent. Il remplace les écoles centrales des départements de la Moselle, de la Sarre (préfecture Trèves) et des Forêts (préfecture Luxembourg). Lors de la venue de Napoléon Ier et de l’impératrice Joséphine à Metz, le 26 septembre 1806, le journal de la Moselle prend soin de préciser que dans l’appartement qui avait été préparé pour les recevoir à l’Hôtel de Ville, le Maire avait fait disposer divers objets d’art, entre autres trois tableaux de M. Chevreux, peintre né à Metz et ancien professeur de dessin de l'École centrale.
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École régimentaire d'artillerie de Metz (1801-1871)Écoles militaires; 1801-1871;Au sortir de la Révolution, dès 1801, l’école régimentaire d’artillerie de Metz devient instituée simultanément avec celles de la Fère, Besançon, Grenoble, Strasbourg, Douai, Auxonne, Toulouse, Rennes et Valence. Cette école prend la suite de l'école royale et se trouve installée Place Saint-Thiébault dans les bâtiments de la direction de l'artillerie, constructions aujourd'hui détruites. Elle forme les soldats ainsi que les aspirants aux grades de sous-officiers dans cette arme. Les officiers suivent des parcours distincts, avec passage par Polytechnique ou Saint-Cyr. Un "professeur et un professeur-adjoint pour les sciences mathématiques, physiques et de fortifications", de même qu'un "professeur pour le dessin de la carte, de la fortification et les levées" sont prévus par la loi. La partie théorique de l'instruction se déroule à l'école, la partie pratique sur le polygone de tir. En salle, sont particulièrement étudiés : les mathématiques et notamment la géométrie descriptive, l'algèbre, la mécanique, ainsi que le dessin linéaire, la théorie des levés topographiques. Parmi les successifs enseignants de mathématiques à Metz figurent Claude Gardeur-Lebrun, architecte et mathématicien de la ville, suivi de Alaisse et de Servois, pendant les années révolutionnaires. Jean-Claude Ferry est nommé professeur de mathématiques, entre 1811 et 1815. Silly est le professeur de dessin de 1802 à 1816. Badelle, actif ultérieurement au lycée, devient adjoint de Servois et le reste jusqu’en 1818. Sur concours en 1817, Bergery qui avait quitté l'armée devient professeur de mathématiques de l'école et garde le poste jusqu'à son départ à la retraite en 1847. Boileau devient professeur de mécanique de 1833 à 1838. La société pour l'instruction élémentaire promeut l'enseignement mutuel en école régimentaire, à partir de 1818. De 1824 à 1867, le règlement place l’état-major de l’école de pyrotechnie de Metz sous le commandement de l'école régimentaire d'artillerie. A partir de 1829, de nouveaux bâtiments deviennent construits pour l'école régimentaire d'artillerie. Lors de la Révolution, le couvent des Grands-Carmes avait été affecté à l'artillerie. L'église servait de lieu d'entrepôt du matériel, alors que les bâtiments avaient été transformés en caserne. Mal entretenue, l'église devient en grande partie détruite en 1818. Le 27 octobre 1826, les bâtiments sont cédés par la direction d'artillerie à l'école régimentaire d'artillerie. De 1829 à 1833, un nouveau bâtiment est construit. Dupuy, professeur de dessin à Metz et éditeur de lithographies propose une gravure de la nouvelle école, dans laquelle les ruines de l'église restent visibles. Les remparts ne sont pas dessinés. Les remparts jouxtant l'école deviennent démantelés lors de la première annexion, entre 1901 et 1906. De manière plus récente et jusqu'en 2011, l'immeuble remanié de l'école régimentaire devient IUFM (Institut de Formation des Maîtres, 1990-2013), et sert d'école normale pour les institutrices. Un réaménagement des bâtiments est réalisé en 2024, pour transformation des bâtiments en logements.
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École d'application de l'artillerie et du génie (1802-1870)Écoles militaires; 1802-1870;Lors de la Convention nationale (1792-1795), une série d'événements conduisent à la fermeture de l'École royale du génie de Mézières. Dupin sous le contrôle de Carnot décide le 26 pluviôse an II (14 février 1794, Le Moniteur) de transférer cette école à Metz. Porté par Bertrand Barère, le décret précise "L'école du génie établie à Mézières se trouve en ce moment entièrement désorganisée; cet état provient, suivant les pièces que le ministre de la guerre a mises sous les yeux du Comité de salut public, d'un conflit d'autorité, d'abus de pouvoir, de jalousies, d'intrigues, d'ambition et de violation de toute espèce qui ont rendu l'instruction des élèves absolument nulle. [...] Le Comité de salut public vous propose de transférer [les 20 élèves de l'école ainsi que certains enseignants] à Metz pour y recevoir l'instruction militaire et de rapporter à l'école des ponts et chaussées à Paris [l'école polytechnique], tout ce qui ne concerne que la théorie et les constructions". L'école de Mézières à Metz devient alors transférée dans les bâtiments de l'ancienne abbaye de Saint-Arnoul qui avait été confisquée en 1790. Elle est initialement placée sous le commandement du capitaine Duhays. Mais, comme l’indique le grade relativement modeste de cet officier, il ne s’agit plus alors que d’une école de siège, la formation théorique supérieure revient à l’École centrale des ponts et chaussées, future école polytechnique. Une partie des enseignants de Mézières rejoint Paris. C'est notamment le cas de Jean Nicolas Pierre Hachette (1769-1834), natif de Mézières, député à la Convention, dessinateur lors de ses débuts à l'école, puis devenu professeur de mathématiques adjoint de Ferry et adjoint de Monge. Parmi le groupe des enseignants qui viennent à Metz , Claude-Joseph Ferry (professeur de mathématiques et de physique, élu à la Convention nationale lui aussi en représentation du département des Ardennes), Nicolas Persy (professeur de dessin et adjoint de Ferry), Boudier (professeur de dessin), Julien-Emmanuel Tirman fils (professeur de dessin assistant de Boudier), Antoine-Emmanuel Tirman père (bibliothécaire), Gérard Savart (fabricant d'instruments scientifiques et de modèles de machines et canons). Huit ans plus tard, le 4 octobre 1802 (12 vendémaire an XI), un arrêté des consuls Bonaparte, Cambacérès et Lebrun ordonne la réunion de l’École du génie de Mézières (à Metz) avec l'École d'artillerie de Châlons en Champagne, qui avait été créée en 1791. L'ensemble est renommé "École d'application de l'artillerie et du génie", avec monopole de l'École polytechnique pour suivre une formation préalable d'une durée fixée à deux ans. La formation de 100 élèves est initialement prévue, 70 pour l'artillerie et 30 pour le génie. Le premier commandant nommé, du 4 frimaire an XI (25 novembre 1802) au 4 frimaire an XII (26 novembre 1803) est Guillaume Boivin de La Martinière (1766-1809). L'effectif des élèves formés sera annuellement fixé par le ministre de la guerre, d'après les besoins présumés du service. L’instruction comprend : 1/ Celle qui est commune à l'artillerie et au génie; 2/ Celle qui est spéciale pour l'artillerie; 3/ Celle spécifique du génie. Les élèves sortent de la formation au bout de deux ans avec le brevet de sous-lieutenant. Ils sont pourvus du grade de lieutenant lors de leur classement dans leurs armes respectives. En attendant, ils continuent à porter l’uniforme de l’école polytechnique. Les officiers instructeurs ne peuvent de leur côté rester employés plus de cinq ans. Il est prévu que le commandement passe alternativement de l’arme de l'artillerie à celle du génie. Un certain nombre des élèves formés à l'école vont devenir enseignants pendant une période ne dépassant pas les cinq années, avant de poursuivre leur carrière militaire dans d'autres affectations. Certains personnels vont rester à l'école pour assurer une variété d'enseignements et de services. De premiers travaux sont entrepris à Saint-Arnould afin de rendre les bâtiments plus fonctionnels. Des salles de cours, des écuries et un manège sont créés, tandis que l'église du couvent est détruite et laisse place à une salle de manœuvres. Construit au nord-est de l'abbaye, le casernement des élèves devient achevé en 1845. En 1852, une tourelle surplombant les bâtiments est construite à la demande de Goulier, en vue de servir d'observatoire astronomique. Le 15 août 1870, l'école devient évacuée à Paris , afin de ne pas être enfermée dans la ville menacée de siège par l'armée prussienne. Puis, suite au traité de Francfort l'école est recréée à Fontainebleau le 11 décembre 1871 et devient "École d'application d'artillerie et du génie de Fontainebleau". Actuellement, après avoir été École militaire allemande durant la première annexion, mess des officiers suite à la seconde guerre, le bâtiment de Saint-Arnould accueille une hôtellerie. L'ancienne salle capitulaire abrite une partie de la bibliothèque du cercle des officiers. Parmi les disciplines enseignées de 1802 à 1870 : géométrie descriptive, algèbre, statistiques, dessin industriel, lever, topographie, mécanique, construction, fortification, artillerie, équitation, etc. Parmi les enseignants en mathématiques, physique et dessin linéaire de la période repérés par MathsInMetz : En 1831, Nicolas Persy (17?-18?) est devenu instituteur des sciences physiques et mathématiques ; Pierre-Antoine Clerc (1770-1843), instituteur pour les dessins et levers militaires et topographe; François-Joseph Noizet (1792-1885), professeur de fortification; Poncelet (1788-1867), professeur du cours de machines et mécanique; Morin (1795-1880), adjoint au professeur de machines; Savart (1758-1842), artiste mécanicien. Clerc (topographie) | Didion, Isidore | Dubuat, Louis-Joseph | Ferry, Claude-Joseph | Gosselin, François-Théodore (artillerie militaire et géodésie) | Lesage, Philogène | Morin, Arthur Jules (prof mécanique) | Percy (sciences physiques et mathématiques) | Piobert, Guillaume | Poncelet, Jean-Victor | Servois, Jean-François | Woisard, Jean-Louis. Émile Clarinval, professeur de mécanique, de 1855 à 1860.
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Lycée de Metz (1804-)Écoles publiques; Écoles secondaires; 1804;Le 12 messidor an XI (1er juillet 1803) parait dans le Moniteur le décret du 16 floréal an XI (6 mai 1803) portant sur la création du lycée de Metz, en remplacement respectivement des écoles centrales des départements la Moselle, de la Sarre (Trèves) et des Forêts (Luxembourg). Les locaux prévus par Goussaud d’Antilly, maire de Metz, sont ceux de l’ancienne abbaye Saint-Vincent. Les lieux dégradés furent successivement magasin et atelier pour les charrois militaires, durant la Révolution, prison pour les citoyens suspects, logement des prisonniers de guerre et enfin hôpital, pour une partie des bâtiments. 40 élèves de Moselle, de même que 24 des Forêts et 24 de la Sarre doivent y être formés et un internat est prévu. Pour la modernisation des bâtiments, la ville ouvre une souscription et augmente les droits d'octroi. Une somme de 300 000 francs est ainsi réunie. Le 16 vendémiaire an XIII (8 octobre 1804), le lycée ouvre ses portes. Dès la première rentrée l’effectif atteint 200 élèves: 140 internes et 60 externes. Les internes sont boursiers du gouvernement ou des départements de la Moselle, des Forêts et de la Sarre. Une version latine est exigée en examen d'entrée. Un enseignement basé sur le latin et un enseignement scientifique dont l'aboutissement réside dans les deux années de « mathématiques transcendantes » sont prévus; un même professeur est chargé des mathématiques ainsi que des principes de la physique. La dissociation entre mathématique et physique - essentiellement la mécanique des solides - n'interviendra que vers 1840. Publié dans le Journal du département de 1809, le règlement quelque peu militaire précise : "Les élèves ne pourront entrer dans les lycées avant l’âge de neuf ans. Ils ne peuvent sortir qu’avec la permission du proviseur, et confiés qu’à leurs parens où fondés de pouvoirs, Ils ne peuvent paroître hors du lycée qu’avec leur uniforme. L’uniforme consiste en habit de drap gris de fer, collet , revers et paremens couleur ponceau, veste et, culotte comme l’habit. Le signal de tous les exercices sera donné au son du tambour. Les élèves seront levés à six heures , et couchés à neuf. Les journées et les repas commenceront et finiront par une prière faite en commun. On fera des lectures pendant le repas. Les classes vaqueront tous les jeudis, les dimanches et les jours de fêtes conservées par le concordat. Il y aura de plus les congés suivans, le premier jour de l’an [...]. La durée des vacances; sera de six semaines. Les punitions qui pourroient être infligées suivant la gravité des fautes y sont, les arrêts, la table de pénitence, une tâche extraordinaire pendant la récréation; la privation de l’uniforme et la prison." De 1804 à 1810, Duquesnoy (1750-1824) devient nommé proviseur, puis il est suivi de Besson de 1810 à 1815. A partir de 1812, pour éviter la nomination de religieux, le règlement exige du proviseur d'être marié, de loger sur place, séparé de sa famille car les "personnes du sexe" sont interdites dans l'établissement. Le Journal de la Moselle relate la visite de l'inspecteur général des études et la distribution des prix le 28 aout 1806, à l'hôtel des spectacles et en présence du préfet. La distribution est précédée de 17 jours d'examens ouverts au public. En janvier 1814, ordre est donné au proviseur d’évacuer le lycée pour y installer un hôpital militaire. Les professeurs sont mobilisés au service de la Garde nationale. Quant aux élèves, répondant à l’appel du Préfet, ils montent la garde sur les remparts de la ville menacée d’invasion par les armées de la coalition. Lors de la Restauration, 400 élèves étudient et le Lycée impérial prend le nom de Collège royal. Entre 1815 et 1848, les plus jeunes élèves sont ceux de septième, âgés en moyenne de onze ans. Postérieurement à 1830, sont mises en place es classes de huitième et de neuvième. Le cycle des études se termine alors au choix par la classe de philosophie, ou bien par celle de mathématiques spéciales. Les candidats qui le souhaitent deviennent ainsi spécialement préparés aux concours de Polytechnique, de Saint-Cyr, de la Marine, des Arts et Manufacture, des Eaux et Forêts. De 1840 à 1848, le collège royal de Metz envoie chaque année une vingtaine d'élèves à Saint-Cyr. En 1843, cinquante candidats sont préparés à Polytechnique et on compte chaque année près d’une dizaine de reçus. L'existence de cette école préparatoire précède la décision gouvernementale de 1847 visant à créer un enseignement spécial à côté des études classiques. En 1845, plusieurs quartiers sont aménagés dans les bâtiments, dans le but de séparer les élèves en trois classes d'âge. Sous le Second Empire, le lycée devient nommé Second lycée impérial. Un bâtiment spécial est aménagé entre 1865 et 1869, pour accueillir les élèves en préparatoire. Un amphithéâtre de chimie est bâti. Aux concours généraux organisés entre les lycées de France, le lycée de Metz obtient chaque année prix et accessits. Suite au traité de Francfort de 1870, le lycée devient nommé "Kaiserliches Lyceum". Le nombre d’élèves augmente et l'établissement se spécialise dans l'enseignement des matières scientifiques et techniques. L'uniforme est abandonné vers 1890. Lors de Ia rentrée d'octobre 1919, deux lycées de garçon existent en Moselle, I'un à Metz avec 856 élèves, l’autre à Sarreguemines avec 376 élèves. Créée de 1906 à 1910, l'ancienne Höhere Mädchenschule (Lycée Georges-de-La-Tour), transformée en lycée de jeunes filles, accueille 439 élèves. En 1962, le "Lycée de garçons de Metz" devient nommé "Lycée Fabert". Il ouvre ses portes aux filles également, à partir de 1971. De nos jours, l'effectif est de 1700 élèves environ. Parmi les anciens élèves de la période étudiée devenus mathématiciens ou écrivains de renom, il est possible de nommer : Alexis de Tocqueville (1805-1859), Jean-Victor Poncelet (1788-1867), Alfred Mézières (1826-1915), Émile Mathieu (1835-1890), Barral, Savart, Arthur Chuquet (1853-1925), etc. Parmi les enseignants de mathématiques ou de dessin linéaire remarquables, de 1804 à 1870 : Duquesnoy et Badelle (actifs de 1804 à 1815), Migette (professeur de dessin de 1838 à 1870). Le chapitre signé de Laurent Rollet relève les noms et parcours de 32 enseignants en activité de 1804 à 1870.
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Congrégation de Sainte-Chrétienne (1807-)Ordres monastiques et religieux; 1807; Méjanès, Anne-Victoire de (1763-1837); Jauffret, Gaspard-Jean-André-Joseph (1759-1823);Fondée en 1807 à Metz par Anne (Victorine) de Méjanès, née Tailleur (1763-1838) et par Gaspard-Jean-André-Joseph Jauffret (1759-1823), évêque de Metz, la Congrégation de Sainte-Chrétienne est un institut religieux féminin. Multinationale, la congrégation est actuellement organisées en quatre provinces : France-Belgique, Autriche (à partir de 1854), Canada et États-Unis (deux provinces issues de l'exode de 1903). Il existe également aussi plusieurs missions en Afrique (Djibouti, Rwanda, Congo). Plusieurs établissements furent successivement ouvert à Metz, dédiés à l'enseignement primaire et secondaire des filles. Trois pensionnats furent en activité à Metz. Au moment de la première annexion, la congrégation de Sainte-Chrétienne domine largement le paysage de l’enseignement secondaire féminin à Metz.
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Faculté des sciences de Metz (1809-1815)Facultés; 1809-1815;Préparée et présentée par Fourcroy (1755-1809), tout d'abord sous forme de projet de décret, la loi du 10 mai 1806 devient complétée du décret impérial 3179 en date du 17 mars 1808. Cette loi fixe les devoirs et fonctions de l'Université au niveau national. Il s’agit de créer un organisme d’État, susceptible de stimuler et contrôler tous les établissements d'instruction, du primaire aux facultés, d’établir un corps enseignant favorable à l'Empire. En 1808, Louis de Fontanes devient nommé Grand maître de l'Université impériale par Napoléon, et à ce poste, il s'emploie à nommer au Conseil Supérieur, à l'Inspection Générale et dans les rectorats, en région, des personnalités compétentes et dévouées. Une première Faculté des Sciences devient instituée à Metz en 1809, alors que Nancy accueille une Faculté de Lettres. Localisée dans les bâtiments du Lycée impérial, la faculté de Metz est habilitée à délivrer plusieurs diplômes, baccalauréat, licence et doctorat ès science. Duquesnoy et Badelle, tous deux enseignants au lycée impériale, professent à la faculté les mathématiques et la physique. En 1810, Duquesnoy devient nommé doyen de la faculté de Metz. Lors de la Restauration en 1815, Duquesnoy et Badelle sont démis de leurs fonctions et la Faculté des sciences de Metz est fermée en même temps que celle de lettres à Nancy. Le nombre de diplômes délivrés à Metz pendant la période de fonctionnement n'est pas connu. Cependant, leur obtention est devenue nécessaire pour accéder au statut de professeur et les formations doivent alors être suivies à Paris ou Strasbourg. Il faut attendre 1838 pour que soit faite de manière officielle une demande de création d'une faculté des sciences à Metz. Morin prend la plume au nom de l'Académie royale, en soutien au conseil de l'instruction publique de la Moselle, pour adresser une lettre ouverte au Ministre de l'Instruction publique de Salvandy (1795-1856). La création de sept chaires est demandée : 1° Une chaire de mathématiques pures ; 2° Une chaire d'astronomie et de mécanique rationnelle et expérimentale ; 3° Une chaire de physique ; 4° Une chaire de chimie théorique et appliquée aux arts ; 5° Une chaire d'anatomie comparée, de zoologie et de physiologie animale avec application à l'agriculture ; 6° Une chaire de botanique et de physiologie végétale avec application à l'agriculture ; 7° Une chaire de minéralogie et de géologie. Il faut attendre 1852 et l’obstination d’Auguste-Prosper Guerrier de Dumast (1796-1883) pour que la question de l’enseignement supérieur échoie finalement à Nancy, non à Metz. Le prince-président avait été accueilli fraichement à Metz, attachée aux institutions de la seconde république. Cependant, Guerrier de Dumast, bien informé, sait qu’un projet de loi prévoit la création d’académies. Nancy n’en fait pas partie. Une délégation du conseil municipal se rend à Paris le 3 mai 1852 et remet entre les mains du prince-président une demande officielle, qui est reçue favorablement. Le Second Empire devient instauré le 2 décembre 1852. La loi du 14 juin 1854 crée finalement 16 académies, dont Nancy, ce qui se traduit par l’attribution, le 22 août 1854, d’une faculté des sciences et d’une faculté des lettres à Nancy. Mais ni Nancy, ni Guerrier de Dumast, ne veulent s’arrêter là. Dès l’automne 1854, les correspondances des différents acteurs locaux – le recteur récemment nommé, le maire, Guerrier de Dumast lui-même – évoquent l’agrandissement des bâtiments universitaires, pour accueillir une école de médecine et une faculté de droit. Le dossier est plaidé par Guerrier de Dumast au ministère le 12 octobre 1854. La mise à l’étude, par le conseil municipal, de la construction du Palais des facultés, en 1857, est l’occasion, pour M. Rouland (1806-1878), ministre de l’Instruction publique, de faire savoir au recteur qu’il s’engage formellement à la mise en place d’une faculté de droit à Nancy, dès que « les ressources de la caisse de l’enseignement supérieur […] permettront d’assurer le traitement des professeurs et les dépenses diverses qui résulteront de la nouvelle création ». Les avancées obtenues par Nancy ne sont pas vues d’un bon œil ni à Strasbourg ni à Metz, qui pétitionnent et font elles-mêmes le siège du ministre. Des tractations s’engagent, Nancy se voit en situation de perdre sa faculté des sciences, sans garantie réelle d’obtenir le droit. Finalement, Nancy choisit de conserver la faculté des sciences et de temporiser sur le droit. A la rentrée 1854, Hervé Faye, recteur de l'académie de Nancy-Metz préside la séance de rentrée des facultés des sciences, des lettres, de l'école de médecine et de pharmacie. Il est aussi premier titulaire de la chaire de mathématiques. Nancy devient donc seule habilitée à délivrer des titres de baccalauréat, licence et docteur ès sciences. Le Palais des facultés devient inauguré à Nancy en 1862. Ce nouveau bâtiment fait de Nancy la seule université de province à bénéficier de locaux neufs et construits à cet effet. Les autres occupaient communément soit un couvent libéré à la Révolution, soit un ancien hôpital, soit un collège abandonné. Ville industrieuse, Metz maintient et développe même la préparation aux écoles d'ingénieurs. Les écoles de Metz publiques et privées se spécialisent dans la préparation aux concours des candidats aux écoles telles que polytechnique, mines, ponts et chaussées, arts et métier, école navale. Le lycée impérial de Metz, de même que le Collège jésuite Saint-Clément, nouvellement construit, vont alors attirer des élèves de la France entière et de l'étranger.
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Université de Metz (1809-1849), Académie de Metz (1850-1853), puis Académie de Nancy-Metz (1854-)Circonscriptions scolaires; 1809-1849; 1850-1853; 1854-;Promulgué lors de l'Empire, le décret du 17 mars 1808 précise les structures centrales, de même que locales qui prennent les grandes décisions en matière d'enseignement, d'administration du corps enseignant public, quelque soit le niveau éducatif. La législation prévoit de placer sous la responsabilité du Ministère de l'Intérieur, un grand-maître, directeur de l'Université impériale. L'Université ne désigne alors pas un établissement d’enseignement supérieur, mais un corps enseignant investi d’un monopole en matière de délivrance de grade, de brevet et de fonctionnement de l'instruction publique. Le décret de Napoléon crée cinq ordres de facultés : théologie, droit, médecine, sciences mathématiques et physiques, lettres. Les facultés de lettres et de sciences sont des créations originales, non existantes sous l'ancien régime. Les Facultés ont la possibilité de délivrer le baccalauréat, la licence et le doctorat. En province, elles sont composées de professeurs du lycée du chef-lieu de l’académie. A Paris, elles sont formées par des professeurs du Collège de France, du Muséum ou de l'École polytechnique. Elles ne disposent donc pas de professeurs en propre : ce sont des jurys d’examen, et non un corps savant. Le décret de 1808 prévoit également la catégorie des agrégés : des fonctionnaires titulaires sont nommés dans les lycées pour assurer le remplacement des professeurs absents. C’est parmi eux que doivent être choisis les nouveaux professeurs. Le périmètre prévu pour chaque université (Académie dirigée par un Recteur) hors Paris correspond à celui des cours d’appel. De 1809 à 1815, l'Université de Metz a sous sa responsabilité les départements de la Moselle, de la Meuse et des Forêts (actuel Luxembourg). Assistés d'un Conseil de l’Université, les recteurs nommés par le pouvoir central sont amenés à collationner les grades nécessaires pour pouvoir enseigner. Ces grades sont conférés par les Facultés à la suite d’examens et d’actes publics. Une faculté de sciences devient ainsi instaurée à Metz, en activité de 1809 à 1815, dont les cours se déroulent au lycée. Nancy établit de son côté une faculté de lettres. Pour exercer, les chefs d’Institution et les maîtres de pension doivent obtenir de l'Université un brevet, valable dix ans. Les premiers doivent être bacheliers ès lettres et ès sciences et les seconds bacheliers ès lettres seulement. Institutions et pensions doivent reverser chaque année au trésor de l’Université le vingtième des rétributions qu’elles perçoivent pour leurs services. Clément Joseph Duquesnoy (1750-1824) est le premier recteur d'université, nommé à Metz par le grand-maître Louis de Fontanes (1757-1821). En plus d'être juriste, il devient titulaire d'un doctorat ès lettres. Il est en poste sous l'Empire, de 1809 à octobre 1815, et occupe successivement plusieurs responsabilités. Précédemment professeur de législation à l'École centrale de la Moselle, il enseigne simultanément la physique au lycée, de 1804 à 1815. En octobre 1810, il est nommé aussi doyen de la Faculté des sciences. Sous la Restauration, l'ordonnance du 15 août 1815 supprime dix-sept facultés des lettres, dont celle de Nancy, et trois facultés des sciences, dont celle de Metz. Duquesnoy abandonne ses activités de direction administrative et d'enseignement pour devenir avocat à la Cour royale de Metz (voir sa notice). En 1816, l'Université de Metz [le rectorat] devient provisoirement regroupé avec celui de Nancy. François Georges Joseph de Lassaulx (1781-1818), docteur ès droit, devient recteur de l'Université de Nancy-Metz, d'octobre 1815 à avril 1818. Puis de 1818 à 1848, les prérogatives de l'Université de Metz sont rétablies, couvrant les départements des Ardennes et de la Moselle. Les recteurs successivement nommés à Metz sont alors : - Alphonse Louis Bernard Boubée de Lespin (1778-1857), doctorat-ès-sciences 1809, capitaine du Génie. Initialement professeur de mathématiques, puis recteur d'Amiens, il est nommé à Metz d'avril 1818 à mai 1827. De 1827 à 1833, il est recteur d'Orléans. Sa carrière est ainsi menée sous la Restauration. Une notice détaille son parcours. - L'abbé Éloy Bellissens (1758-1834), docteur en théologie. De mai 1827 à septembre 1828, et de 1829 à septembre 1830. - Louis Julien Loyson (1792-1852), inspecteur et recteur de l’Académie de Metz puis de Pau, licencié ès lettres, agrégation 1815. en poste de septembre 1828 à octobre 1830. - Pierre Augustin Payen (1772-1850), né à Ay dans la Marne, docteur ès lettres. D'octobre 1830 à janvier 1835. - Louis Marie Henri Mézières (1793-1872), né à Paris, ENS 1812, docteur ès lettres. De janvier 1835 à septembre 1848. Au niveau national, une suite de crises économiques débute à partir de 1845, non sans conséquences sur l'autorité d'un pouvoir détenu, en ce qui concerne l'éducation par plusieurs Ministres successifs François Guizot (1787-1874), auteur de la loi sur l'enseignement de 1833, chef du gouvernement de 1840 à 1847, de Salvandy (1795-1856). Sous la Seconde République, promulgué le 7 septembre 1848, l'arrêté du gouvernement de Cavaignac réduit de vingt-sept à vingt le nombre des académies en réorganisant les regroupements départementaux. L'académie de Nancy-Metz prend alors en charge les départements de la Meurthe, la Meuse, la Moselle et les Vosges. Les Ardennes deviennent rattachées à l'Académie de Reims. Sous la Seconde République, deux réformes se succèdent. Pour mettre à mal l'autorité jugée excessive et dangereuse des recteurs, la loi Falloux du 15 mars 1850 décide de réformer la structure de l'Université et opte pour la création d'une académie par département. L'Université, sans être démantelée, devient étroitement contrôlée par la préfecture et l’évêché. Le 9 août 1850 est publiée la liste des 86 recteurs départementaux qui fait suite à une campagne d'enrôlement des prétendants. En Moselle, Nicolas-Jules Percin (1804-1882) devient nommé et reste en poste de 1850 à 1853, avant d'être nommé recteur de la Meurthe. Natif de Bar-le-Duc, il a mené sa carrière en région en tant que professeur de mathématiques et se montre également auteur de plusieurs manuels de géométrie à l'usage des collèges, avant de se tourner vers l'administration de l'instruction. Ses bureaux sont localisés à la préfecture. L'époque est celles des "petits recteurs" dont les décisions sont étroitement surveillées par le gouvernement. Le Second Empire devient instauré le 2 décembre 1852. La loi du 14 juin 1854 crée finalement 16 académies. Signée de Louis-Napoléon Bonaparte, la loi Fortoul du 14 juin 1854 met en place un nouveau découpage académique qui restaure les grands rectorats et réduit ceux-ci au nombre de dix-sept, dont Nancy mais non Metz. Ils sont dotés d'établissements de tous ordres, facultés, lycées, collèges et le rôle de l’État dans l'instruction devient réaffirmé. Le recteur redevient la plus haute expression de la puissance publique en matière d'enseignement. Sous l'impulsion de Prosper Guerrier de Dumast, l'Académie de Nancy retrouve, comme en 1848, les quatre départements de la Meurthe, de la Meuse, de la Moselle et des Vosges. Elle voit également s'ouvrir une Faculté des Sciences et une Faculté de Lettres, localisées à Nancy, non sans protestation et manœuvres parisiennes des élus messins qui demandaient depuis 1838 la création d'une faculté des sciences à Metz. Pour la période considérée, sont alors successivement nommés recteurs à l'Académie de Nancy-Metz : - Hervé Faye (1814-1902), du 22 août 1854 à juillet 1857, précédemment professeur en astronomie et géodésie à polytechnique. Il participe à l'installation des facultés de sciences, lettres, médecine et pharmacie à Nancy, à la construction du Palais de l'Université (1857-1862, actuelle Faculté de droit). - Charles-Marie Dunoyer (1799-1881), ENS agrégé de philosophie, en poste de juillet 1857 à juin 1865. - Jean-Jacques Guillemin (1814-1870), ENS agrégé d'histoire, de juin 1865 à juin 1868 - Louis Édouard Henry Maggiolo, enseignant du primaire et docteur ès lettre (1811-1895), de juin 1868 à octobre 1871
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Écoles des sœurs de Sainte Chrétienne à Metz (1811-2003)Écoles catholiques; 1811-2003; Méjanès, Anne-Victoire de (1763-1837);A Metz, un premier établissement devient officiellement créé par les sœurs de Sainte Chrétienne en 1811, localisé rue Taison. Parmi leurs activités, les religieuses dispensent un enseignement primaire et secondaire privé, orienté technique, destiné aux jeunes filles de toutes origines, y compris les plus modestes. L’enseignement gratuit comprenait l’écriture, la lecture, les premiers éléments du calcul, la religion et la broderie et métiers d'aiguille, selon le programme alors en vigueur pour les filles. Un premier ensemble religieux et scolaire est fondé à partir de 1822, dans un quartier compris entre l'actuelle rue Dupont-des-Loges et la rue Saint-Gengoulf. L'école est initialement nommée Sainte-Chrétienne-Saint-Vincent. Elle comprend deux classes pour les enfants pauvres du quartier. En 1842, une troisième classe destinée à la formation des futures mères de famille de la classe ouvrière est ouverte. L’établissement se développe jusqu'à compter 400 élèves, ainsi qu'un pensionnat. Des cours traditionnels et ménagers sont donnés aux filles. L'établissement du Sablon, localisé au sud de Metz, ouvre ses portes en 1850 à la faveur des législations Daunou favorables à l'enseignement privé. Les religieuses y organisent une école paroissiale, un asile, un patronage de jeunes filles. En 1852 , le bâtiment original est reconstruit et agrandi avec 63 fenêtres. En 1863 un ouvroir devient annexé à l'école qui devient convertie en école communale. Lors du conflit de 1870, un campement militaire est créé au Sablon. Les religieuses y établissent une ambulance militaire. Entre septembre et octobre une vingtaine de soldats décèdent dans ces lieux et de nombreux autres sont soignés. Au moment de la première annexion, la congrégation de Sainte-Chrétienne, avec ses trois pensionnats, domine largement le paysage de l’enseignement secondaire féminin à Metz. À l’automne 1873, tous les établissement sont censés fonctionner selon la même organisation. La langue de même que l'histoire et la géographie allemande deviennent enseignés à partir de 1873. Le bilinguisme devenu obligatoire devient pratiqué dans les enseignements. L'anglais est obligatoire à partir de 1909. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale perturbe grandement le fonctionnement de l’école. Ses locaux se retrouvent tout de suite intégralement réquisitionnés pour servir d’hôpital militaire. Lors de la deuxième guerre, l'établissement du Sablon proche de la gare est bombardé et détruit en 1944. Des bâtiments d'origine, ne subsiste que la chapelle. L'école s’oriente après la seconde guerre mondiale vers l’enseignement technique, tout en conservant son école élémentaire et maternelle. Un contrat d’association avec l’état est signé en 1990 et le complexe devient nommé "Anne de Méjanès", du nom de la fondatrice. Faute de crédits pour rénover ses locaux, l’ensemble scolaire Sainte-Chrétienne à Saint-Gengoulf ferme définitivement ses portes à la fin de l’année scolaire 2003. L'école fusionne avec La Miséricorde. L'établissement du Sablon est de nos jours une EHPAD. La congrégation, devenue multinationale antérieurement à 1870, reste installée dans la partie Maison généralice des bâtiments, 60 rue Dupont-des-Loges.