Commission des principes de tir (1833-1862)

Contenu

Type d'organisme
Commissions militaires
Domaine d'activité
Artillerie
Description
En 1833, le ministère de la guerre de Jean-de-Dieu Soult (1769-1851) crée la "Commission des principes de tir", présidée par Sylvain Charles Valée (1773-1846), inspecteur général du service de l'artillerie. Plusieurs questions sont mises au concours et résultent en des séries d'expériences, menées pour certaines sur plusieurs années, notamment à Metz. Des récompensées par des prix et des publications dans le "Mémorial de l'artillerie" sont attribuées.

Des tables de tir doivent être établies, qui donnent pour les différents matériels et d'après la distance à l'objectif, les éléments principaux du tir, en particulier l'angle de tir et celui de la chute. Tout d'abord adjoint de Poncelet (1831-1835), puis professeur de mécanique à l'école d'application (1836-1839), Guillaume Piobert est le premier membre de la commission. À partir de 1834, Isidore Didion devient affecté à l'École de pyrotechnie, une école positionnée sous la responsabilité du directeur de l'École régimentaire de l'Artillerie. Un programme de recherche est lancé dans le double domaine de la balistique, ainsi que dans le domaine à priori distinct des moteurs hydrauliques (roues à aubes et turbines).

En 1835, Arthur Morin, après avoir achevé des études sur le frottement, associé à Piobert et à Didion, entreprend des séries d'expériences ayant pour but de déterminer les lois du mouvement et de la pénétration des projectiles dans les milieux résistants, solides et mous. Des essais balistiques et calculs multiples sont entrepris en vue d'établir les tables de tir.

Des rapports sont rédigés, tout d'abord par Piobert et Morin, puis par Isidore Didion. La commission de Metz établit les tables de tir. Elle traite plus généralement des questions de balistique et des effets des projectiles à l’impact. Lorsqu’elle eut, en 1850, terminé ses travaux sur les tables et l’aide-mémoire de mécanique pratique de l’officier d’artillerie, elle fut dissoute. L’étude de nouveaux matériels la fit rétablir en 1855. Neuf ans plus tard elle sera fondue avec la Commission permanente établie en 1862 au Camp de Châlons. Piobert, Morin et Didion reçoivent conjointement en 1839, pour leurs études à la Commission des principes de tir, le grand prix de mathématiques de l’Académie des sciences. Les commissaires du prix sont Libri, Lacroix, Sturm, Poinsot, Poncelet, Savart, Coriolis rapporteur.

De 1839 à 1846?, Didion devient le seul messin impliqué, alors que Piobert et Morin poursuivent des expériences à Paris, sur des questions d'hydraulique notamment. Menée par Morin et Didion, une première série d'expériences se déroule à Metz sur la Moselle, entre 1836 et 1838, dans la continuité des travaux menés sur les lois de l’écoulement de l’eau à travers les orifices, par Poncelet et Lesbros, en 1830. La seconde série d’expériences se déroule aux environs de Paris, en 1839 et 1840, sur la Marne puis sur le canal de l’Ourq. Morin y mène alors seul des expériences sur le halage des bateaux.

Toutes les données relatives à ces expériences en région parisienne sur le halage des bateaux sont consignées dans le VIIe rapport à la Commission des principes du tir et cosigné par le collectif d’ingénieurs (Mauduit, Piobert Pérignon, Baise…), bien que seul Morin ait effectué les séries d’expériences. Le rapport est adressé le 15 juillet 1839 au Comité de l’artillerie qui propose le 3 février 1840 son impression au Mémorial de l’artillerie.

La plupart des rapports sont imprimés au Mémorial de l’artillerie (1824-1867) qui couronne les meilleurs rapports des officiers de l’arme. On remarque le soutien actif que leur apporte leurs supérieurs en relayant leurs travaux au sein de l’Académie des sciences par l’organisation de concours (des sciences physiques et mathématiques) et la distribution de récompenses qui vont jusqu’à leur élection au sein de l’Académie des sciences. En 1830, Morin devient membre de l'Académie des Sciences qu'il préside en 1864. Piobert devient élu membre de l'Académie des Sciences, section de mécanique, en 1840; il préside en 1852. Retraité du service à Metz et politiquement actif dans la municipalité, puis déménagé à Nancy suite au traité de Francort en 1871, Isidore Didion devient au national élu correspondant de l'Académie des Sciences en 1873, membre de l'Académie de Metz, membre de l'Académie Stanisilas.
Année de création - fermeture
1833-1862
Année de création
1833
Titre
Commission des principes de tir (1833-1862)