Poncelet, Jean-Victor (1788-1867)

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Description
Jean-Victor Poncelet nait le 1er juillet 1788 à Metz et décède à Paris le 23 décembre 1867. Il est le fils de Claude Poncelet, avocat au parlement de la ville et d'Anne Perrein. Né hors-mariage, Poncelet est confié jeune à une famille de Saint-Avold, la famille Olier, dans laquelle il grandit jusqu'à l'âge de 14 ans et avec laquelle il restera en relation. Tout au long de sa vie, il fréquente la ville de manière régulière. Ses parents biologiques se marieront en 1825. En 1802, Poncelet quitte Saint-Avold pour Metz. Il est pensionnaire à l'institution Dupuy, avant d'intégrer en 1804 le lycée impérial qui vient juste d'ouvrir ses portes. Il reçoit en mathématiques et géométrie les cours de Bergnier et de Badelle.

En 1807, Poncelet réussit le concours d'entrée à polytechnique. Il y reste trois ans et manifeste une prédilection pour la géométrie descriptive. Ses professeurs sont Monge, Carnot, Brianchon, Lacroix, Ampère, Poinsot et Hachette. Poncelet écrit un premier article en 1810, solution en réponse à un problème posé par le journal "Correspondance sur l'École Impériale Polytechnique", paru dans le tome 2 (1809-1813) : "Problèmes relatifs au cercle tangent à trois autres sur un plan et à la sphère tangente à quatre sphères dans l'espace". Il entre à l'École d'application de Metz en 1810 et en sort le 11 février 1812 comme sous-lieutenant du génie.

Poncelet devient tout d'abord affecté à Fort Rammekens (actuels Pays-Bas), puis il devient en 1812 attaché à l'état-major du génie de la Grande-Armée de Russie. A Vitebsk (Biélorussie), des ponts sont construits sur la Dvina, des hôpitaux sont aménagés. En août, Poncelet participe au siège de Smolensk. Son unité répare des ponts et fortifie les relais de poste sur la route de Moscou. Il ne poursuit cependant pas jusqu'à Moscou (septembre et octobre 1812). En novembre, il fait partie de l'arrière-garde en retraite, dirigée par le maréchal Ney, et prend part à la bataille de Krasnoï. Il est fait prisonnier du général Midérovitch le 18 novembre 1812 et acheminé à pied par un froid intense à Saratov sur la Volga, parcourant ainsi à pied une distance de 300 lieues (1 500 kilomètres).

D'avril 1813 à juin 1814, privé de livre, il remplit successivement plusieurs cahiers dans lesquels ses souvenirs de mathématiques de polytechnique sont retracés de mémoire, en particulier la géométrie, l'algèbre, l'analyse enseignés par Monge et Carnot, sans souvenir cependant des équations de la physique, précisera-t-il plus tard. Les conditions de captivité sont décrites comme acceptables et des cours sont donnés entre prisonniers français. Des idées neuves émergent. En géométrie, les propriétés projectives de figures coniques retiennent son attention. Suite au traité de paix signé le 30 mai 1814, Poncelet revient en France pour être affecté à la place de Metz, à l'arsenal du génie.

En 1816, promu capitaine, Poncelet renforce les fortifications et les machineries de la ville. A partir de 1817, Poncelet publie des articles de géométrie et rédige simultanément plusieurs mémoires sur des problèmes pratiques relatifs aux installations et ateliers dont le génie est responsable : ponts-levis, bâtiments, moulins. En 1820, il devient membre de l'Académie de Metz. On lui doit en 1821, conjointement avec Charles Julien Brianchon (1783-1864), une démonstration de l'existence du cercle d'Euler ou cercle des neuf points d'un triangle. Son "Traité des propriétés projectives des figures", publié en une première édition en 1822 (théorème de Poncelet sur les coniques, dualité par pôles et polaires réciproques, faisceau harmonique, points cycliques, principe de continuité) s'inscrit en suite des cahiers de Saratov et rénove la géométrie projective de Monge. Dembour en grave les planches à Metz.

Un modèle de roue à aube et un système de pont-levis à contre-poids variable sont mis au point. Poncelet expose en 1824 sa « roue hydraulique à aubes courbes », distinguée l'année suivante par le prix Montyon de l'Académie des sciences, communément nommée plus tard "roue Poncelet". C'est une des raisons pour lesquelles il devient chargé, en 1825, sur suggestion de François Arago (1786-1853), des cours de mécanique et de machines à l'École d'artillerie et du génie de Metz. Daté de 1825, son Mémoire sur les roues à aubes courbes est publié à Paris. Les roues à aube servent pour la scierie de l'arsenal et pour la poudrerie : un procédé de battage se montre nécessaire. Le Traité de la construction des pont-levis parait plus tardivement, en 1845. Avec le pont-levis Poncelet, on a une diminution continue et régulière de l’effort de traction : le système est dit "à moment constant et contrepoids variable". La chaîne de Poncelet est constituée de 3 ou 4 chaînes accolées de maillons pesants en fonte ou "masselottes", reliés par des axes munis de goupilles. Un premier pont-levis Poncelet est exécuté en 1821 à Metz. Un exemple de pont-levis à contre-poids variable relativement bien préservé peut être observé, porte Saint-Paul à Verdun.

En 1826, Poncelet, partisan de la géométrie synthétique basée sur les transformations projectives, s'oppose vivement par correspondance à Joseph Gergonne (1771-1859), éditeur des "Annales de mathématiques pures et appliquées" et partisan de la géométrie analytique des Anciens. De 1827 à 1830, il prend part, en collaboration avec Claude Bergery (1787-1863) et plusieurs autres, aux enseignements professés aux ouvriers et artisans de la ville de Metz, en tant que professeur de mécanique. Le polytechnicien Arthur Morin (1795-1880) le seconde dans ses enseignement à l'École d'application, puis va le remplacer en 1835.

Admis à l'Académie des sciences en 1834, en remplacement de Jean Nicolas Pierre Hachette (1769-1834), Poncelet est en effet promu à Paris et chargé de créer à la Faculté des sciences un cours de mécanique appliquée, professé de 1837 à 1848. Il est également choisi par le Comité du génie comme rapporteur des travaux scientifiques et affecté à la fortification de Paris. En 1840 et 1842, il préside par deux fois l'Académie des sciences. Le mécanicien messin devient membre étranger de la Royal Society en 1842. Cette même année aussi, dans un registre plus personnel, Victor Poncelet épouse Louise Palmyre Gaudin (1813-1889).

Lors de la Révolution, le 15 mai 1848, il prend la tête des élèves de polytechnique en arme, pour se mettre à la disposition du gouvernement de la Seconde République. Poncelet devient élu représentant de la Moselle à l’Assemblée constituante, non réélu à la Législative. En 1848, il est aussi promu général avec commandement de l'École polytechnique, poste tenu jusqu'en octobre 1850. Le 10 décembre 1850, le général Poncelet est fait commandeur de la légion d'honneur, élevé à la dignité de Grand officier de la légion d'honneur. En 1852, lors du second Empire, il devient membre du jury international de l’exposition universelle de Londres, première des expositions universelles de portée internationale. Il est élu président du jury, chargé de présenter les machines. Poncelet rédige ensuite un volumineux rapport sur les machines et outils employés dans les manufactures, sur leur invention.

En 1853, Poncelet prend sa retraite de militaire actif, mais continue à publier dans les Comptes Rendus des Séances de l'Académie des Sciences. Se remémorant le passé, Poncelet fait paraître en 1862 "Applications d'analyse et de géométrie, qui ont servi de principal fondement au Traité des propriétés projectives des figures, comprenant la matière de sept cahiers manuscrits rédigés à Saratov". Les cahiers manuscrits deviennent transcrits. La seconde édition de son "Traité de géométrie projective" parait en 1866. Suite à sa disparition, ses papiers scientifiques deviennent archivés par sa veuve et transmis à l'École polytechnique. Un prix Poncelet devient annuellement décerné par l'Académie des sciences. En 1887, hommage posthume, son nom est inscrit au pied de la Tour Eiffel. Des rues de Metz et Paris portent aussi son nom.
Prénom et nom de naissance
Jean-Victor Poncelet
Prénom
Poncelet
Nom de famille
Jean-Victor
Année de naissance-décès
1788-1867
Année de naissance
1788
Année de mort
1867
Époux(se) ou conjoint(e)
Gaudin, Louise Palmyre (1813-1889)
Profession
Militaire
Enseignant
Directeur d'école
Personnalité politique
Mathématicien
Domaine d'activité
Géométrie projective
Hydraulique
Mécanique
Mathématiques
Distinction reçue
Légion d'honneur
Nom écrit sur la Tour Eiffel
Rue Poncelet à Metz
Rue Poncelet à Paris
Nom dans la base
Poncelet, Jean-Victor (1788-1867)