Poncelet, Jean-Victor (1788-1867)

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Description
Jean-Victor Poncelet naît à Metz, le 1er juillet 1788. Il est le fils de Claude Poncelet, avocat au parlement de la ville et d'Anne Perrin. Né hors-mariage, Poncelet est placé à Saint-Avold, dans la famille Olier, dans laquelle il grandit jusqu'à l'âge de 14 ans. En 1802, Poncelet quitte Saint-Avold pour Metz où il est mis en pension à l'Institution Dupuy. En 1804, il intègre le lycée impérial nouvellement créé. Il y suit en mathématiques et géométrie les cours de Bergnier et de Badelle. En 1807, Poncelet réussit le concours d'entrée à l'École polytechnique et suit pendant trois ans les cours avec une prédilection pour la géométrie descriptive. Ses professeurs sont Monge, Carnot, Brianchon, Lacroix, Ampère, Poinsot et Hachette. En 1810, Poncelet publie son premier article dans le Journal de l'École polytechnique, intitulé Problèmes relatifs au cercle tangent à trois autres sur un plan et à la sphère tangente à quatre sphères dans l'espace. Il entre à l'École d'application de Metz en 1810 et en sort le 11 février 1812 comme sous-lieutenant du génie.

Lors des guerres napoléoniennes, Poncelet est tout d'abord affecté à Fort Rammekens (actuels Pays-Bas), puis en 1812, il est attaché à l'état-major du génie de la Grande-Armée de Russie. A Vitebsk (Biélorussie), des ponts sont construits sur la Dvina, des hôpitaux sont aménagés. En août, Poncelet participe au siège de Smolensk. Son unité répare des ponts et fortifie les relais de poste sur la route de Moscou. Il ne poursuit cependant pas jusqu'à Moscou (septembre et octobre 1812). En novembre, il fait partie de l'arrière-garde en retraite, dirigée par le maréchal Ney, et prend part à la bataille de Krasnoï. Il est fait prisonnier par le général Midérovitch le 18 novembre 1812 et acheminé à pied par un froid intense à Saratov sur la Volga, parcourant ainsi une distance de 300 lieues (1 500 kilomètres). D'avril 1813 à juin 1814, privé de livres, il remplit successivement plusieurs cahiers dans lesquels il retrace de mémoire ses souvenirs de mathématiques de Polytechnique, en particulier la géométrie, l'algèbre, l'analyse enseignés par Monge et Carnot. Les conditions de captivité sont décrites comme acceptables et des cours sont donnés entre prisonniers français. De nouvelles idées émergent. En géométrie, les propriétés projectives de figures coniques retiennent son attention. À la suite du traité de paix signé le 30 mai 1814, Poncelet revient en France alors qu'il était cru disparu.

L'armée affecte alors Poncelet à la place de Metz, à l'arsenal du génie. En 1816, il est promu capitaine. À partir de 1817, Poncelet publie des articles de géométrie et rédige plusieurs mémoires sur des problèmes pratiques relatifs aux installations et ateliers dont le génie est responsable : ponts-levis, bâtiments, moulins. En 1820, il est admis à l'Académie de Metz et publie en 1821, conjointement avec Charles Julien Brianchon (1783-1864), une démonstration de l'existence du cercle d'Euler ou cercle des neuf points d'un triangle. Son œuvre majeure, Traité des propriétés projectives des figures, sort en une première édition en 1822, chez Bachelier à Paris. Elle s'inscrit en une suite des cahiers de Saratov et rénove la géométrie projective de Monge. Dembour en grave les illustrations à Metz. Poncelet publie en 1824 son « Mémoire sur les roue hydraulique à aubes courbes, mues par en-dessous », distinguée l'année suivante par le prix Montyon de l'Académie des sciences. C'est pour cette raison qu'il est chargé, en 1825, sur suggestion de François Arago (1786-1853), des cours de mécanique et de machines à l'École royale de l'artillerie et du génie de Metz. Un premier pont-levis Poncelet est exécuté en 1821 à Metz. Un exemple de pont-levis à contre-poids variable relativement bien préservé peut être observé, porte Saint-Paul à Verdun. Son Traité de la construction des pont-levis parait plus tardivement, en 1845. En 1827, Poncelet prend part, en tant que professeur de mécanique, à une initiative d'enseignement populaire conduits par la mairie de Metz. Des cours gratuits de français, de dessin, de mathématique, sont donnés aux ouvriers et artisans de la ville. Il est rapidement secondé par Théodore-François Gosselin (1791-1862) aux cours municipaux, et par Arthur Morin (1795-1880) dans ses enseignement à l'École d'application.

En 1834, Poncelet est affecté à Paris et participe aux aménagements des fortifications. Il est aussi élu membre de l'Académie des sciences dans la section de mécanique, en remplacement de Jean Nicolas Pierre Hachette (1769-1834). Il préside par deux fois l'Académie des sciences, en 1840 et 1842. De 1837 à 1848, il fonde et professe à la Faculté des sciences le cours de mécanique appliquée. Poncelet est aussi élu membre étranger de la Royal Society, en 1842. Dans un registre plus personnel, Victor Poncelet épouse Louise Palmyre Gaudin (1813-1889) en 1842. Nommé colonel en 1845, le 15 mai 1848, Poncelet prend la tête des élèves de polytechnique en arme, se mettant à disposition du gouvernement de la Seconde République. Élu représentant de la Moselle à l’Assemblée constituante, il n'est pas réélu à la Législative. En 1848, il est promu général avec commandement de l'École polytechnique, poste tenu jusqu'en octobre 1850. Le 10 décembre 1850, il est fait commandeur de la légion d'honneur, puis élevé à la dignité de Grand officier de la légion d'honneur. En 1852, Poncelet est nommé membre du jury international de l’exposition universelle de Londres, dans la section de mécanique. En 1853, il prend sa retraite de l'armée.

Poncelet continue à publier dans les Comptes Rendus des Séances de l'Académie des Sciences. Il entreprend une réédition de ses œuvres et fait paraître en 1862 Applications d'analyse et de géométrie, qui ont servi de principal fondement au Traité des propriétés projectives des figures, comprenant la matière de sept cahiers manuscrits rédigés à Saratov. La seconde édition de son Traité de géométrie projective parait en 1866. Victor Poncelet s'éteint à Paris le 23 décembre 1867, à l'âge de 79 ans. Suite à sa disparition, plusieurs hommages lui sont rendus par des personnalités comme le baron Dupin (1784-1873), Isidore Didion (1798-1878), Joseph Bertrand (1822-1900). Deux livres de mécanique sont réédités en 1870 et 1874 par sa veuve, aidée de Xavier Kretz (1830-1889). Ses papiers scientifiques sont archivés et transmis à l'École polytechnique. Un prix Poncelet est décerné annuellement par l'Académie des sciences et Kretz le reçoit en 1876. En 1889, le nom de Poncelet est inscrit au pied de la Tour Eiffel. Des rues portent son nom à Metz et Paris.
Prénom et nom de naissance
Jean-Victor Poncelet
Prénom
Poncelet
Nom de famille
Jean-Victor
Année de naissance-décès
1788-1867
Année de naissance
1788
Année de mort
1867
Époux(se) ou conjoint(e)
Gaudin, Louise Palmyre (1813-1889)
Profession
Militaire
Enseignant
Directeur d'école
Personnalité politique
Mathématicien
Domaine d'activité
Géométrie projective
Hydraulique
Mécanique
Mathématiques
Distinction reçue
Légion d'honneur
Nom écrit sur la Tour Eiffel
Rue à Metz
Rue à Paris
Membre de l'Académie des sciences
Nom dans la base
Poncelet, Jean-Victor (1788-1867)